mardi 11 juillet 2023

ORAXIOME, Messianité, Onde

Nous savons pratiquement, que pour cette science, il faut 1. en-avant-priorité une forme non pas logico-aristotélicienne mais algébrique et déterminante, l’idempotence et le nombre imaginaire, 2. une matérialité vécue (substance matériale de la messianité et de la foi), 3. également une forme logique puisqu’elle implique de la philosophie, 4. une forme axiomatique puisqu’elle implique une science rigoureuse dans ses moyens. Ces divers aspects sont entrelacés de manière indivisible dans ses énoncés que nous avons désignés en général comme axiomes vécus ou oraxiomes, qui sont des dires fidèles, les « axiomes fidèles » de la messianité. En-dernière-instance ils expriment la messianité en recourant au langage théologico-philosophique qu’ils transforment. Chacun de ces oraxiomes est un quantum générique d’expression ou d’énonciation, non pas une entité conceptuelle ou discursive, un atome de sens transcendant, mais un quantum à la fois discret et indivisible de messianité. C’est à la fois une pulsion, la poussée d’un cri, la clameur de la foi, la jaculation d’un mystique... L’ondulatoire désigne ici un schème ou une forme qui n’est pas nécessairement un phénomène visible d’écoulement sonore ou liquide des concepts, encore que la parole soit un tel phénomène d’écoulement et de ruissellement surtout si l’on modifie ou fait varier ses vitesses d’écoulement physique comme le savent les mystiques et les prêtres ritualistes. La marque phénoménale de l’ondulatoire comme schème tolérant la superposition est surtout l’interférence des sens ou des concepts. Il s’agit de projeter ou de faire usage des noyaux conceptuels, surtout théoriques puisqu’il s’agit de la théologie, tels qu’on les fasse se superposer comme des vecteurs, interférer et ainsi créer de nouveaux blocs de sens illocalisables ou indiscernables. L’interférence est surtout celle des syntagmes ou des corpuscules de signification que sont les énoncés... Il ne s’agit plus de parler conceptuellement de manière atomiste de la messianité mais de manière « ondulatoire », par ondes configurant des concepts. Étant donné leur racine ou leur source avant-première qui est l’idempotence, ce sont des « oraxiomes », des axiomes générés comme les oracles de cette pythie algébrique qu’est la messianité... Énoncé idemsachant, à la fois vécu et générique, l’oraxiome est l’indivisible duel, le quantum générique de formulation dont aucun ego n’est le titulaire, aucun « je », à la rigueur un « nous », comme un quantum d’expression ou de formulation unilatérale qui met un terme à l’axiomatique encore atomiste de la mathématique ou de la philosophie... Dans cette perspective, les logia de Jésus c’est-à-dire les recueils de paroles pour les pauvres, doivent être compris comme des formules vides de la suffisance du Logos, qui expriment une « impuissance » du gréco-judaïque, comme des quanta duels (ou binaires-indivisibles) et en ce sens comme des formulations apocryphes au sens où elle sont tenues secrètes en-Christ et non-authentifiées par la Synagogue, l’Académie, et l’Église qui d’une certaine manière les réunit.

LARUELLE, 2024, CF