mardi 30 décembre 2008

PRATIQUE > Théoricisme

Le théoricisme philosophique part d'une confusion du Qui ? et du Comment ? au sein d'une instance également humaine et subjective. Les philosophies de l'immanence n'échappent pas à cette confusion de l'Ego transcendantal et du Réel. Finalement la philosophie est théoriciste par excès de pratique, alors qu'il faut rappeler le primat du Réel sur les pratiques (et bien sûr le primat des pratiques sur la philosophie).

2004

PRATIQUE > Présupposé

Il importe d'exhiber, en tout matériau, la dualité ou la contradiction entre la philosophabilité spéculaire et les pratiques non-spéculaires, sous peine d'ignorer l'essence de l'une comme celle des autres (oubli plus grave et plus systématique que celui de l'Etre ou de l'Autre).
La pensée philosophique, que l'on dit "à présupposition", est une apparence transcendantale objective. La pensée pratique, dite "à présupposé", est la seule pensée effective sans apparence, non en tant que "technique" mais en tant que dualité de dimensions (langage + réel) irréductibles l'une à l'autre dans un Logos, et qui entourent un noyau de procédures techniques.
Le présupposé pratique se répartit en une face "langage" et une face "réel", dualité que dissimule le seul terme de "pratique".

2004

PRATIQUE > Praticité

Le contenu opératoire d'une pratique définit l'objet de connaissance (OC) sous forme de ternaire (la matière de la réalité, les moyens techniques ou théoriques, la connaissance ou l'oeuvre produite), qui s'ajoute à la structure du présupposé (le métalangage (ML) et l'objet réel (OR)) pour former la structure complète de la praticité.
Un métalangage remplit une fonction de constitution unilatérale pour la pratique et par rapport à un autre langage formel ou naturel.
On ne confondra pas la simple matière transformée (idéalisée) et l'objet réel (présupposé) qui détermine la pratique elle-même comme réelle.

2004

PRATIQUE > Philosophie

La philosophie n'est pas une pratique (bien qu'elle prétende donner sa forme au Monde), sinon une pratique de langage, plus exactement une méta-pratique refusant tout métalangage.
La philosophie ramène le présupposé des pratiques à une simple présupposition, sous la forme d'un ternaire qui simplifie mais prétend assumer néanmoins le telos de ces pratiques.

La différence philosophique masque la disjonction entre objet réel/pratique et méta-langage. Contrairement aux pratiques comme la science, la philosophie efface la distinction de l'opératoire et du thématique-objet, de l'objet de connaissance et de l'objet réel.
La "différence ontologique" illustre le mécanisme typiquement philosophique du renversement, lequel s'appuie une forme d'unilatéralité du type "altérité" plutôt que "présupposé", combinée avec une réversibilité dominante.
A la structure quaternaire ou même pentadique des pratiques (les trois aspects de l'OC + les deux présupposés) s'oppose la structure simplement ternaire ou quaternaire de la philosophie (une dyade de base + un double Un, transcendant et transcendantal comme l'est une Apparence).

2004

mardi 23 décembre 2008

PRATIQUE > Philosophabilité

La structure de la philosophie comme pensée-monde est celle d'une division entre la philosophabilité et une pratique (ou un savoir) autonome.
Cette dualité n'est pas une contradiction susceptible d'être résolue ou renversée, car la forme-philosophie implique justement le primat du renversement.
"Préférer" une pratique autonome à la philosophie reste une solution courte et inadéquate, toujours empreinte de philosophabilité.
La dualité devient une antithétique à l'occasion des mélanges de la philosophie avec certaines pratiques, soit parce qu'elle entend les nommer et les dominer, soit parce que les pratiques acquièrent un rôle déterminant. Mais ces diverses solutions demeurent philosophiques et en tout cas philosophables.
Observons un "principe de précaution" contre les risques inhérents aux langages méta-pratiques (épistémologie, etc.), sur lesquels vient se greffer et se ressourcer toujours la philosophie.
Accordons aux pratiques leur autonomie spécifique maximale, sans les poser comme des "en soi", donc sans les couper des méta-pratiques associées.
Toute solution idéaliste de l'antithétique conduisant à une dissolution des pratiques dans ces formations néo-philosophiques que sont l'esthétique, l'épistémologie ou la théologie, se paye d'une tentative de renversement non moins idéaliste à partir de ces pratiques, qui limite la critique de la philosophie et finit par ignorer l'autonomie spécifique des pratiques elles-mêmes.

2004

PRATIQUE > Pensée

La non-philosophie inverse radicalement la thèse philosophique selon laquelle une pratique "ne pense pas", c'est-à-dire qu'elle modifie en même temps la structure de l'équation qu'on appellera maintenant non-équation ou équation non-parménidienne. La non-équation "pratique = pensée" contient seulement deux termes, et donc sa propre solution comme inconnue et non comme troisième terme englobant.
Deux théorèmes non-théoricistes et non-idéalistes : pratique et pensée sont identiques en-dernière-instance et la pratique est le présupposé qui détermine la pensée.

2004

PRATIQUE > Ontologie

En tant qu'elle postule une hypothèse sur le Réel, chaque pratique possède une quasi-ontologie, spécifique et autonome, sans rapport avec ces illusions transcendantales que sont l'esthétique ou l'épistémologie.
Les pratiques fournissent un réel à la philosophie qui n'est pas encore le réel immanent - objet réel et métalangage restent séparés selon la dualité propre au présupposé, sans recomposer un Monde.
La science comme ontologie déphilosophée fraye la voix vers la non-philosophie théorique, mais l'on ne peut utiliser la pratique en elle-même, il faut passer par la philosophie ou par le langage méta-pratique.
La quasi-ontologie constitutive des pratiques n'est pas la pratique en elle-même, ni une théorie déterminée (comme la théorie des ensembles), mais sa structure pratique de présupposé.

2004

PRATIQUE > Non-Philosophie

La division pratique de type uni-latérale relève de la seule immanence, elle s'oppose à la pratique comme division en général, de type philosophique et théoriciste.
En tant que théorie unifiée, la non-philosophie fusionne la praticité (d'abord scientifique) avec la philosophabilité en-dernière-instance par le Réel.

L'idéalisme absolu de la philosophabilité et le réalisme non spéculaire des pratiques forment une dualité qui englobe celle de l'idéalisme et du matérialisme en tant que doctrines.
Une non-philosophie qui respecte ce troisième axiome (la dualité de la pensée-monde) et qui produit des théories unifiées sera dite "première" ou universelle ; une non-philosophie qui rabat cet axiome sur une quelconque position doctrinale ou sur une pratique sera dite seconde ou restreinte.

La non-philosophie veut-elle détruire les structures aliénant les pratiques à la philosophabilité, et constituer de nouveaux sujets pour elles ? La non-philosophie n'agit pas directement sur les pratiques, mais sur la philosophabilité ; éventuellement, elle peut toujours proposer une modélisation artistique ou scientifique de la philosophabilité. La modélisation peut être étendue au-delà de son concept épistémologique, jusqu'à couvrir tous les possibles philosophiques.

2004

mardi 16 décembre 2008

PHILOSOPHIE > Ultimatum

Si la philosophie est globalement ennemie d'elle-même (toute philosophie prenant à partie une autre philosophie), la non-philosophie crée le concept de "la-philosophie" en tant qu'unique et indivisible, ce qui ne revient pas à une généralité ou à une totalisation justement parce que la forme même et les instruments de la lutte ne sont plus les mêmes.
La philosophie est "forcée" de se rassembler autour du Nom-de-l'Homme qui est aussi son Futur, de trouver son identité (nommée philosophabilité ou pensée-Monde) en fonction de ce seuil à la fois premier et dernier-pour-elle. Cette "fin des temps philosophiques" ou cet ultimatum tranche avec l'éternelle "fin de la philosophie" qui est l'autre nom de la guerre civile, puisqu'elle la force à établir un traité de paix avec elle-même et avec les sciences.
Contrairement à la fin toujours continuée de la philosophie, la fin comprise comme ultimatum du Nom-de-l'Homme correspond à un commencement radical... qui continuera et transformera la première sous forme de matériau.
La non-philosophie est une preuve en acte de fidélité à l'Homme (le Nom-de-l'Homme ou l'In-hommé), comme un ultimatum adressé à la philosophie et à l'humanisme.

2004

PHILOSOPHIE > Transcendance

La philosophie orientale a développé le côté épékeina-physique de la transcendance, tentant d'absorber la philosophie dans la religion (théologie négative), tandis que l'occidentale, dégrisée religieusement, privilégie le côté méta-physique tout en réservant une place superficielle au premier. Pour la non-philosophie ce mélange même est constitutif de la philosophabilité, c'est pourquoi elle seule peut se présenter comme Théorie unifiée de l'Orient et de l'Occident.

2004

PHILOSOPHIE > Pratique

En philosophie la transcendance intervient deux fois : comme thématique (meta et epekeina) et comme opératoire. Cette dernière constitue le présupposé réel de sa pratique, mais refoulée par le contenu thématique apparent (jusqu'à devenir apparence transcendantale), elle n'est jamais reconnue comme telle.
Dans la pratique philosophique l'objet-réel et le métalangage fusionnent dans un Logos, alors qu'ils restent distincts dans la science. La philosophie se pense comme expérience globale, elle veut l'unité du concept et de la réalité, de l'objet de connaissance et du Réel.

2004

PHILOSOPHIE > Pensée-Monde

La philosophie comme hallucination et illusion transcendantale : un principe d'auto-dissolution du Monde qu'elle a confondu avec le Réel.
La philosophie voudrait changer le Monde, mais ne parvient qu'à "faire-Monde" toujours davantage.
La philosophie est la condition formelle de la constitution d'un Monde et pas seulement une représentation particulière du Monde.
Le concept de pensée-monde exprime l'extention et l'intensification maximales de la philosophie, jusqu'à inclure de nouvelle pratiques, de nouvelles empiricités prétendument indépendantes.
Plus précisément, la pensée-monde réside dans une dualité d'essences entre la philosophabilité et la praticité, dont la philosophie proprement dite et les pratiques constituées des savoirs régionaux ne sont que des formes particulières.

2004

PHILOSOPHIE > Opinion

Les deux symptômes de la pensée-philosophie sont 1° un devenir-opinion effréné (la pulsion auto-dissolvante de la philosophie se manifeste dans la communication médiatique), et 2° la conflictualité des systèmes, sans doute parce que ces derniers conservent la structure d'opinion sur laquelle repose toute philosophie, soit la structure d'une décision indécidable à 2/3 ou 3/2 termes.

2004

PHILOSOPHIE > Non-philosophie

La non-philosophie est considérée par la philosophie soit comme l'état d'immédiateté de l'opinion naïve et sensible (les jugements du sens commun), soit comme son autre qu'il reste à penser (les sciences, les technologies, la politique, les arts...), soit comme les présuppositions du philosophique lui-même (les innombrables "impensés") qui sont à leur tour philosophables.

La vision-en-Un est le "fil" transcendantal d'une pensée non-philosophique consistante et positive distincte de ce non-philosophique flottant.

1998

PHILOSOPHIE > Hypothèse

"Philosopher-par-hypothèse" désigne un usage de la non-philosophie prenant en compte la multiplicité de droit des décisions philosophiques.

Les historiens de la philosophie n'ont jamais fait qu'enregistrer et travailler sur l'hypothèse d'une multiplicité empirique des philosophies.
Mais une pratique de la philosophie "par hypothèse" fait de chaque position philosophique exclusive et suffisante une Identité transcendantale légitime en tant qu'hypothèse.

La non-philosophie modifie bien la pratique de la philosophie elle-même comme celle des sciences connexes. La philosophie continue comme l'une des formes de la non-philosophie.

1998

PHILOSOPHIE > Chôra

La philosophie repose sur un effet général de chôra, un élément présupposé/oublié qui lui donne lieu et qui la voue irrémédiablement à la transcendance. Au nom de l’immanence, la non-philosophie refuse la chôra et lui substitue l’Homme-en-personne.

Le terme Chôra signifiait chez les grecs l'espace ou la matière première, s'approchant du sens de "chaos". Il désigne maintenant le lieu de la foi philosophique supposée le Réel après son unilatéralisation par la vision-en-Un.
Il ne s'agit plus du Lieu naturel de la philosophie, mais de l'identité réduite de ce Lieu, premier corrélat de la vision-en-Un.
C'est le Lieu donné par le sans-Lieu et non plus auto-donné par la philosophie, une position non-positionnelle (de) soi du Monde.

1998, 2004

mardi 9 décembre 2008

PHILOSOPHABILITE > Philosophie

L'apparence transcendantale dans sa plus grande universalité et dans sa plus grande prétention, c'est la philosophabilité, et si les autres savoirs y participent bon gré ou mal gré, le discours "philosophique" en est de fait et de droit le titulaire désigné (le seul qui prenne en charge consciemment la question du Réel). Le point de vue non-philosophique utilisera à son tour les savoirs régionaux et les pratiques, mais dans un autre type de relation (non-aliénant) avec la philosophabilité générale.

La philosophabilité désigne la prétention de la philosophie à penser le Tout de la réalité et donc à se penser elle-même.
La philosophie s'auto-affecte par principe, elle se définit toujours elle-même en tant qu'objet philosophique et au moyen d'une opération philosophique.
Les philosophies posent une philosophabilité soit univoque et idéale, soit équivoque et partielle lorsqu'elle semble limitée par une détermination empirique. Mais justement la mise ne place du matériau philosophique doit tenir compte de cette dualité intrinsèque entre le noyau formel de la philosophie (l'univocité de la philosophabilité) et l'apport empirique.
Le primat de la philosophabilité sur la philosophie, au niveau du matériau, définit la rigueur non-philosophique comme "non-philosophabilité", bien que le primat inverse soit occasionnellement possible au titre d'une non-philosophie "régionale" ou "spéciale".
On distingue une non-philosophie "longue" ou universelle d'une non-philosophie "par provision", reflétant encore plus ou moins volontairement les positions philosophiques doctrinales qu'elle se propose de traiter.

2004

PHILOSOPHABILITE > Cogito

La philosophie est ce qui opère le passage des doctrines ou des savoirs particuliers à la philosophabilité universelle du Monde. Elle possède une structure cogitative universelle, c'est-à-dire qu'elle réduit aussi bien toute tentative de métalangage : elle est toujours la mieux placée pour parler d'elle-même, elle parle toujours en premier et en dernier, même (d'autant plus) lorsqu'elle accorde la parole aux autres discours : elle est auto(/hétéro)-décisionnelle. Le "cogito" n'est qu'une forme réduite de cette subjectivité universelle de la philosophie.
Elle est auto-spéculaire et pas seulement spéculative (posant un objet à refléter), mais elle est mondaine (c'est la forme-Monde) et pas seulement idéale ou abstraite.

2004

mardi 2 décembre 2008

PENSEE-MONDE > Enfer

Il faut distinguer la philosophie comme discours ou institution et la pensée-Monde qui présuppose la philosophabilité du Monde. La fin de la philosophie n’est donc pas seulement la « sienne » perpétuellement fantasmée, mais bien celle des temps ou des âges en tant que déterminée par le Futur seulement.

L’enfer désigne proprement le Principe de Monde Suffisant, et nous devons, nous-les-futurs, en réinventer l’usage.
Les religions, les morales et les théories politiques n’avaient imaginé que des définitions intra-mondaines de l’enfer. Nous concevons maintenant l’identité déterminante de tous ces enfers, non plus au nom du péché ou de l’Histoire mais au nom de la dernière-humanéité : un seul terme réunit la philosophabilité et le capital universel, c’est l’enfer du harcèlement.

2004

ORAXIOME > Futur

L'axiome transcendantal non-philosophique est un être-parlé, une Réponse-en-personne sans question ; pareillement l'oracle est une réponse réelle, immanente de l'Homme par l'Homme ; on peut donc parler d'un "oraxiome" négatif, une parole première de l'Homme qui n'annonce rien d'autre sinon que l'annonce est nécessaire.

De même que l'axiome est une hypothèse sans-déduction, vide formellement par son type d'abstraction spécifique, l'oracle est vide de tout questionnement comme de toute décision - le vide étant ici celui de la radicalité et de la non-détermination par le contenu logique ou empirique.

Le Futur parle dans l'axiome qui est hypothèse de théorèmes, comme il parle dans l'oracle qui l'annonce. Mais l'axiome est séparé comme un présupposé non-consistant, alors que l'oracle est toujours engagé dans une interprétation : la non-philosophie est l'identité de-dernière-instance de ces deux aspects.

2004

NON-PHILOSOPHIE > Topologie

Il convient de distinguer topologie et utopie à l'intérieur de la non-philosophie. Les usagers de la non-philosophie peuvent être disposés sur une carte des mélanges possibles avec la philosophie. Chaque exploitation individuelle de la non-philosophie s'accroche à l'un de ses stades ou moments (philosophie I, II, III, IV...).
Les classifications non-philosophiques ne connaissent pas la bilatéralité, elles s'effectuent selon un uni-vecteur. Cependant, même si l'unilatéralité exclue toute topologie comme constitutive, il s'en reconstitue une autour de la non-philosophie sous la pression philosophique. De ce façon, on peut être tenté de distinguer une "droite" et une "gauche" de la non-philosophie. Dans les deux cas le Tout de la philosophie n'est pas donné d'emblée comme objet de la théorie.

Quelle est la topologie utopique de l'unilatéralité ?
L'unilatéralité se décline sous quatre modes principaux.
Pour la philosophie d'abord, l'unilatéralité apparaît comme coextensive à la réciprocité.
La non-philosophie pose que la dualité de l'Un et de la réciprocité du Monde est réelle ou donnée-en-Un par la seule immanence de l'Un.
A "droite" de la non-philosophie, l'Un peut être unilatéral au sens transcendantal où il est posé en rapport d'exclusion de la réciprocité.
A gauche de la non-philosophie, la Trinité comme structure de la pensée peut être unilatérale à sa manière, mais c'est encore au prix d'une forclusion du Réel-Un.
De là quatre discours qui se définissent par leur rapport à la philosophie comme sphère de la réversibilité.
Ces quatre figures dépendent en réalité de l'Un qui laisse pénétrer en lui-même à des degrés divers le Monde et ne se contente pas de le donner futur ou de manière utopique.

2004

ONPHI > Non-Philosophie

L'objectif général d'une ONPHI n'est rien d'autre que la défense a priori de la non-philosophie. Pourquoi une "organisation" plutôt qu'une simple "association" ? Celle-ci reste une institution mondaine et autoritaire, tandis que l'organisation peut être une hérésie vécue en dernière-humanéité, promouvant un sujet de type hérétique et utopique, certes en utilisant des moyens institutionnels à forme-monde (Université, éditions, etc.).

En tant que total en droit des conditions d'exercice de la non-philosophie, l'ONPHI doit permettre des variétés mais non des variantes, des applications mais non des interprétations, de la non-philosophie. En revanche, l'ONPHI est le modèle universel qui interprète l'axiomatisation non-philosophique en fonction de la nature du matériau.

Le domaine d'une ONPHI est celui des modélisations possibles de la non-philosophie au moyen de la philosophie, plus précisément de sa résistance. Une ONPHI met en évidence le lieu concret de la résistance.
Une des premières tâches est de transformer la pratique-matériau de la communication, car c'est la philosophabilité toute entière qui se donne à modéliser, par l'identité de la communication et de la philosophie.
En tout cas l'ONPHI n'est ni le bras armé de la non-philosophie ni sa forme institutionnelle, elle ne peut servir de plate-forme stratégique pour un combat militant anti-philosophique ou au contraire pour la reconnaissance officielle de la non-philosophie.

2004

NON-TECHNOLOGIE > Invention

La non-technologie : théorie unifiée de la technique et de la philosophie, prenant pour matériau ou objet leurs rapports unitaires de mixte techno-scientifique.

Le terme de "technologie" désigne maintenant les mélanges de techniques et de sciences dans leurs interprétations et leurs usages politiques, économiques et sociaux ; de sorte que la technologie finit par s'identifier au savoir des réseaux, des systèmes et de la complexité.
La technologie apparaît comme l'articulation schématisante de deux ordres hétérogènes. L'un est formé par des multiplicités très diverses d'événements ou de problèmes finis, à la fois techniques et scientifiques (il s'agit à peu près des sciences du génie dans leur acception la plus large). L'autre en est la continuation et la totalisation imaginaires, fonctionnant à la façon d'un schématisme qui rapporte ces évènements à l'Etre.

Mais la non-philosophie ne se contente pas de traiter le technologisme comme une illusion transcendantale ; elle prend au sérieux les discours et les métadiscours technologiques, mais comme description déguisée de ce que l'illusion faisait oublier : ce qui est au coeur de l'opposition épistémologique entre "théorie" et "expérience", entre "logos" et "technique". De cela les sciences du génie sont le symptôme, elle sont la "vérité" de la technologie.

C'est pourquoi la non-technologie se penchera prioritairement sur les sciences de l'ingénieur. Celles-ci ne définissent pas de domaines et sont plus difficiles à identifier que les sciences classiques. Ce sont plutôt des disciplines génériques, capables de traiter de problèmes très différents par projet ou par objectif ; les modèles deviennent alors plus importants que les théories dans la résolution des problèmes.

Il devient possible de distinguer radicalement la conception d'ingéniérie du projet philosophique : les contraintes d'un problème d'ingénieur sont définies, internes à son projet, si bien que l'ingénieur découvre en même temps qu'il invente.

La technologie perdra alors sa fonction de Grand Transcendantal, comme cela est arrivé précédemment aux catégories d'Histoire et de Langage.

1998

NON-PSYCHANALYSE > Psychanalyse

La non-psychanalyse est la théorie unifiée de la psychanalyse et de la philosophie. Elle prend pour objet d'analyse le "complexe philosophico-analytique", attesté dans la pensée continentale du 20è siècle par l'emprise réciproque mais toujours inégale de la philosophie et de la psychanalyse. Ce type de rapports unitaires fut inauguré par le "tournant judaïque" de la pensé au début du siècle.

La non-psychanalyse entreprend l'uni-versalisation réelle et transcendantale de la psychanalyse, en suspendant son autonomie théorique et en la rapportant au Réel comme vision-en-Un plutôt qu'à une dernière définition philosophique du Réel.
Elle réorganise toute la problématique analytique, et même la structure Réel/Symbolique/Imaginaire, autour du primat du Réel et de l'Un mais compris comme vision-en-Un, forclos à l'ordre du savoir, de la pensée et pas seulement du symbolique. Aucun noeud entre aucun cercle ne lie ces instances essentielles dans une structure ou une simultanéité, mais une série de clonages articule le Réel et la pensée-monde.

Il est nécessaire d'une part de traiter le complexe philosophico-analytique comme l'Imaginaire objet de la non-psychanalyse, d'autre part le symbolique et en général toutes les structures de l'Inconscient et de l'Autre comme occasion et symptôme des instances transcendantales et aprioriques d'un "sujet" non-analytique dont la force (de) pensée donne la matrice universelle.

1998

mardi 25 novembre 2008

NON-PHILOSOPHIE > Unilatéralité

La non-philosophie est un dispositif théorique à double entrée, dont l'une est le Réel comme Autre-que, et l'autre la philosophie comme occasion, mais aussi à double logique : l'uni-latéralité par son aspect réel, la dualité unilatérale par son aspect transcendantal (qui suppose justement la causalité occasionale). Ce dispositif reste toutefois unilatéral, une dualité qui est une identité sans reformer une unité comme en philosophie.

2004

NON-PHILOSOPHIE > Théorie

L'usage non-philosophique du concept de théorie, dans son rapport à celui de pratique et aussi bien comme pratique théorique, doit être précisé.
Les problèmes sont 1) de concevoir une pratique non-herméneutique et non-compréhensive, 2) de penser une nouvelle relation non-autoritaire entre science et philosophie, 3) de rassembler ces rapports variés à l'aune de la pratique, 4) d'anticiper les risques de "théorisme" et de "théoricisme", 5) comme ceux du formalisme (disciplinaire) ou du réductionnisme (non-religieux, non-poétique...).
La solution est 1) de poser le Réel=X comme déterminant en-dernière-instance les rapports de la théorie et de la pratique, 2) de redéfinir la pensée-Monde dans sa composition bipolaire en philosophabilté et en contenu de pratiques et de savoirs, 3) de mobiliser toujours la philosophabilité (la théorie au sens de la philosophie) accompagnée d'une pratique, notamment la science.
Au total la non-philosophie se veut aussi bien une pratique, mais transcendantale : c'est-à-dire 1) au sens où elle occupe le terrain traditionnellement "théorique" de la philosophie, 2) au sens où elle inclut l'activité proprement théorique de la science.
Toute pratique comprend un ternaire de procédures + un présupposé de métalangage/objet réel. En tant que pratique transcendantale la non-philosophie se définit elle-aussi par un ternaire (matériau + le Réel comme identité transcendantale + le contenu a priori du matériau) et un par un présupposé (le Réel radical).
La non-philosophie est-elle la pratique unifiée de la théorie et de la pratique ? ou une théorie déterminée en-dernière-pratique ?
La non-philosophie n'est ni purement une pratique théorique ni une théorie pratique, mais "une pensée future ou de-dernière-instance, déterminant un sujet pour le (non-) rapport de la théorie et de la pratique". Qu'elle favorise l'un ou l'autre terme, toute combinaison possible doit être vue comme déterminée-en-Réel et donc également comme un état du matériau. Si la théorie domine philosophiquement la pratique, la non-philosophie elle-même est davantage une théorie du point de vue de son matériau (qu'elle "pratique cependant"), mais elle est plutôt une pratique du point de vue de sa cause.

2004

NON-PHILOSOPHIE > Science transcendantale

La détermination-en-dernière-instance prend la forme d'un organon transcendantal, ou "force (de) pensée" qui, en tant qu'inférée depuis l'Un et appliquée à l'expérience philosophique (avec ses savoirs régionaux) comme apport et matériau, constitue la non-philosophie. La non-philosophie est une pensée transcendantale qui prend pour objet l'ensemble des savoirs, régionaux et fondamentaux. Son Réel n'est plus celui du sens commun philosophique (une "mêmeté supposée", plus ou moins objective), mais l'identité radicale, de sorte que son objet à elle serait précisément le sens commun philosophique, le bricolage philosophique et ses divers modes (une "technologie transcendantale").

La non-philosophie ne prétend plus soumettre les savoirs régionaux à l'autorité ou à la critique d'un savoir fondamental, elle se contente de leur appliquer une réduction ou une formalisation transcendantale, et de les généraliser, mais pas à la manière philosophique. La philosophie prétend universaliser en mélangeant acquisition et formalisation, selon une méthode empirico-transcendantale qui se révèle autoritaire et déficiente ("coups de force" théoriques, etc.) ; la non-philosophie commence par distinguer l'a priori (qu'elle applique aux savoirs-matériaux, locaux ou fondamentaux, privés de toute réflexivité) et le transcendantal (la pensée pure), et justifie ce dernier en-dernière-instance du seul Réel.

Toute philosophie peut valoir comme méta-philosophie pour une autre philosophie, et annonce potentiellement la "mort de la philosophie". Sous la raison de l'immanence plutôt que de la transcendance, comme discipline minoritaire plutôt qu'autoritaire (donc ni méta-science, ni méta-philosophie), la non-philosophie se réalise comme théorie unifiée (et non unitaire) de la philosophie et des savoirs régionaux. Elle n'est pas non plus une science positive de la philosophie, ni une science absolue, mais une théorie qui s'appuie sur le seul organon transcendantal de la force (de) pensée.

La non-philosophie est la résolution réelle de l'antinomie de la science et de la philosophie, non pas comme thèse philosophique sur l'essence du Réel, mais par la simple hypothèse du Réel immanent, et par la constitution d'une théorie-pragmatique transcendantale. La non-philosophie se veut identiquement théorique et pratique, car elle ne se contente pas d'expliquer ou de décrire le fonctionnement de la philosophie, elle modifie et relance la connaissance même qu'on peut en avoir. Pour pouvoir transformer l'expérience philosophique (son usage, pas sa nature ni même son histoire), la non-philosophie doit rester une hypothèse non sanctionnable en retour par l'expérience. En tant qu'organon universel de la pensée, elle remplit cet office sans se figer en système clos.

Enfin, le recours à l'axiomatisation ne signifie pas (essentiellement) le projet de rendre plus scientifique ou théorique la philosophie, il dépend des conditions intrinsèques de la théorie unifiée, qui prescrit aussi bien d'introduire la pragmatique au coeur de la science. L'axiomatique transcendantale n'est donc rigoureusement qu'un aspect de la non-philosophie, qui renouvèle certes le concept de mathesis transcendantalis, mais en l'intégrant dans l'élément de l'identité réelle puis transcendantale.

1996

NON-PHILOSOPHIE > Problèmes

Les deux problèmes de la non-philosophie sont, d’une part le statut inélucidé de l’Un en son autonomie radicale, d’autre part celui de la philosophie comme théorie/pratique inachevée, marquée par une dualité constitutive.
Sur le premier point, on dira que la philosophie se contente d’une exploitation ontologique de l’Un. Or il faut penser selon l’Un et non le prendre pour un objet plus ou moins voisin de l’Etre, puis penser ce non-rapport à l’Etre et à la pensée depuis cette cause immanente (Un-en-Un), tout en se servant matériellement de la philosophie.
Sur le second point, la philosophie est réglée par un Principe de philosophabilité suffisante qui peut se décliner comme prétention à l’autonomie absolue (auto-position, auto-donation, etc.), comme domination par rapport aux sciences et disciplines régionales, ou comme co-détermination du Réel globalement confondu avec l’Etre. En conséquence, la philosophie ne peut être une pensée rigoureuse d’elle-même et ne connaît pour toute immanence que celle de la conscience, de l’auto-réflexion et d’une subjectivité élargie au Monde. L’objectif est d’élaborer, avec l’aide de la philosophie et de la science, mais sur la base d’une pensée de l’Un, une connaissance théorique rigoureuse de l’existence philosophique.

Voici le principe générale de la solution : c'est la même chose de poser l'Un comme Réel non-philosophable et d'en faire la condition d'une connaissance théorique de la philosophie.
Deux transformations s'imposent. 1) Celle des usages traditionnels de l'Un (comme absolu ou transcendantal) en Vision-en-Un, ou Un-en-Un. 2) Celle de l'usage auto-référentiel et suffisant (théoriciste) de la théorie en un usage pratique, pratique théorique admettant par définition un présupposé irréductible.

Le style de la non-philosophie : c'est la logique uni-latérale, qui consiste à traiter toute chose par une dualité (de problèmes) et une identité (de solution), sans revenir au système ternaire et synthétique de la philosophie. L'identité et la dualité unilatérale confèrent à la non-philosophie un aspect axiomatique (réel) et théorématique (transcendantal). Mais "transcendantal" se dit en un sens nouveau, comme rapport à la philosophie selon-le-Réel.
Tout énoncé non-philosophique contient un aspect axiome (du côté de l'être-déterminé réel) et un aspect théorème (du côté de la détermination en-dernière-instance ou transcendantale) ; les relations entre axiomes et théorèmes sont réglées elles-mêmes par la détermination-en-dernière-instance, selon des dualités unilatérales et non-réciproques.
Parler/penser selon l'Un ne reproduit pas le couple philosophique ou dialectique de l'Un et de la pensée, comme si l'Un était un objet ou une entité. Tout rapport (philosophique) devient déterminé par un non-rapport (non-philosophique), lui-même déterminé par le sans-rapport du Réel.

Les huit critères distinctifs de la non-philosophie : 1) le caractère d'abord réel de l'immanence, et seulement ensuite sa fonction transcendantale ; 2) la rigueur qui consiste à traiter l'immanence par l'immanence ; 3) l'être-déjà donné de la philosophie en-Un ; 4) l'Uni-latérité ou l'Autre-que... comme structure de l'immanence réelle ; 5) la reprise du concept marxiste de détermination-en-dernière-instance ; 6) la dualité unilatérale de l'Homme et du sujet ; 7) la messianité humaine comme futur immanent, la vocation à l'utopie et à la fiction ; 8) le sujet non-philosophique comme théorie unifiée d'un aspect mathématique (axiomatique) et d'un aspect philosophique ou oraculaire - la non-philosophie, une mathématique humaine et une utopie pour l'Homme.

2004

NON-PHILOSOPHIE > Philosophie I, II, III

Philosophies I, II et III correspondent en même temps à la découverte en trois phases de la non-philosophie et aux trois faces constitutives de la philosophie elle-même.
Philosophie I reste sous l'autorité du principe de philosophie suffisante tout en apportant, dans un style nietzschéen, des premiers éléments de non-philosophie (l'individu, l'expérience transcendantale de la pensée...).
Philosophie II marque la naissance de la non-philosophie avec la subordination de la décision non-philosophique à la Vision-en-Un, sa cause immanente, mais subordonne aussi la philosophie à la pensée scientifique.
Philosophie III se libère de cette conception encore "scientifique" du Réel et affirme la forclusion radicale de celui-ci. Philosophie III affirme (et suspend) le tout de la suffisance philosophique (science comprise). Ce n'est plus la pensée, notamment scientifique, qui détermine le "non-" de la non-philosophie mais le seul Réel - les théories scientifiques peuvent maintenant servir de matériau, comme n'importe quelle philosophie, à la non-philosophie.
Les deux nouveautés de philosophie III : 1) la distinction radicale de l'Un et de la pensée, ou du Réel et du transcendantal, ou encore de l'Ego et du sujet, grâce au concept de force (de) pensée comme organon transcendantal du Réel ; 2) à l'affinité supposée de l'Un et de la science, la non-philosophie substitue désormais le concept de théorie unifiée, qui signifie une égalité de-dernière-instance entre d'une part la philosophie et la science, très généralement, et d'autre part entre la philosophie et chacune des sciences ou des pratiques qui la composent.
Ne dépendant que du seul Réel (sans "faire Un" avec lui : elle se distingue des "philosophies de l'immanence", comme l'europanalyse) la non-philosophie peut d'autant mieux accorder à la philosophie une autonomie relative, et se fait moins critique à son encontre.
Philosophie III apporte trois autres concepts fondamentaux : 1) le Réel clairement distingué du transcendantal, et de leur confusion dans la "Vie" ou l'"auto-affection" ; 2) un concept de "résistance philosophique" renouvelé, sur la base de la forclusion du Réel imposée par lui-même, et par-là une autonomie plus grande de la non-philosophie (hors polémique définitivement) ; 3) le concept de "clonage transcendantal" qui reprend et améliore l'ancien concept de "reflet non-thétique".
Avec les Principes la non-philosophie est désormais accomplie, gommant certaines abstractions excessives des étapes antérieures (comme le thème des trois a priori constitutifs de la "Transcendance non-thétique").

1996

NON-PHILOSOPHIE > Philosophie

La non-philosophie ne prétend pas succéder à la philosophie, la dépasser ou la déplacer, mais simplement suspendre son autorité et sa suffisance en l'utilisant autrement avec de nouveaux moyens théoriques.
L'identité théorique et pragmatique de la philosophie ne saurait être reconnue par celle-ci. Elle ne fait pas l'objet d'un questionnement infini mais constitue un problème soluble pour la non-philosophie.
La critique la plus radicale de la suffisance philosophique n'émane pas du point de vue de l'Autre ou de la Différence, toujours monnayable avec l'Etre ou le Même, mais du point de vue du Réel comme Un ou Immanence radicale. L'expérience du Réel comme Vision-en-Un détermine une pensée, une force (de) pensée, introduit à une pragmatique (d'essence théorique) de la philosophie - soit une discipline autonome avec ses règles universelles, ses objets (globalement la philosophie), et ses fins.
La non-philosophie est dépourvue de finalité pour elle-même, et encore moins pour le Réel ; elle vaut juste pour la philosophie qu'elle parvient à généraliser par-delà ses illusions sur soi-même et sa forclusion du Réel. La non-philosophie n'est en rien une critique "supérieure" ou une méta-philosophie, une revanche ou un dépassement : plutôt une théorie et une pragmatique pour la philosophie.

1996

NON-PHILOSOPHIE > Non-euclidien

"Généralisation non-euclidienne de la philosophie" est une métaphore pouvant désigner - d'ailleurs imparfaitement - le projet non-philosophique, lequel fait de la décision philosophique un simple cas ou un simple modèle d'une pensée plus universelle.

1996

NON-PHILOSOPHIE > Métalangage

La non-philosophie n'est pas le méta-langage de la philosophie, c'est plutôt la philosophie qui serait un métalangage mais déterminé-en-dernière-instance pour la non-philosophie. En ce sens, les règles et le matériau métalinguistique s'auto-affectent au Réel déterminant près qui les unifie
L'évaluation des pratiques non-philosophiques peut s'effectuer en termes de Vérité (Vrai-sans-vérité) quant à ses principes réels, ou de Justice (Juste-sans-justice) et d'ajustement quant à ses effets sur le matériau.
La constitution historique de la non-philosophie est soumise au même principe d'auto-affection par le matériau, à sa détermination-en-dernière-instance près, ce qui devrait relativiser les tentations de type herméneutique en ce domaine.

2004

NON-PHILOSOPHIE > Interprétation

On ne doit pas confondre le plan des effectuations de la non-philosophie, toutes légitimes en fonction de ses différents matériaux, et celui de ses interprétations philosophiques, qui entendent remettre en question les axiomes alors qu’il s’agit simplement, à chaque fois, de les reformuler selon la nature du matériau.
Le fond de ces interprétations qui se voudraient divergentes, c’est le parricide, lequel n’est pas réitérable en non-philosophie.
Il faut défendre l’hérésie et l’utopie non-philosophiques contre toutes les interprétations précipitées, et préconiser la rigueur de la vision-en-Homme – en particulier ses aspects de « discipline » et de « lutte » ne doivent pas être caricaturés ni traités séparément.

2004

NON-PHILOSOPHIE > Expérience

La non-philosophie se présente comme une expérience de l'immanence radicale ou phénoménale, et traite, non pas directement ou objectivement l'expérience elle-même, mais toute transcendance et toute auto-position en fonction de cette expérience réelle. Celle-ci, dans le domaine de la pensée, ne peut donc plus être posée qu'axiomatiquement ou nommée selon des termes "premiers" qui ne contiennent (ou n'expriment) pas l'expérience (à la différence des thèses ou des concepts philosophiques).

1996

NON-PHILOSOPHIE > Dualité unilatérale

La nouvelle matrice n'est plus la Décision philosophique, celle du 2/3 circulaire ou celle du 1 métaphysique qui revient à 1/2, mais celle du 1-en-1 immanent accompagné du 2-en-1 qui forme la dualité unilatérale. Il y a donc trois termes, pour peu qu'un terme=X venu de la transcendance s'ajoute au Réel lui-même, par l'intermédiaire d'un clone transcendantal de celui, car l'Un ne compte dans aucune relation, sauf à répondre "fictivement" à la transcendance, et uniquement pour elle, sous la forme d'une Identité transcendantale. Cette causalité non-dialectique (ou causalité réelle) peut également être nommée "Détermination-en-dernière-instance", dans la mesure où le Réel ne s'aliène pas dans X qui est pourtant déterminé par le Réel, mais pas directement, en-dernière-instance seulement - parce que l'Identité ne s'aliène jamais dans la dualité, et parce que l'Un et le Deux font à jamais deux, précisément, on parlera de "dualité unilatérale" (la dualité n'est jamais du côté de l'Un, qui n'est d'ailleurs pas un côté, par contre il y a bien une Identité (de) la dualité elle-même).

1996

NON-PHILOSOPHIE > Discipline

La non-philosophie est une discipline autonome et spécifique de type identiquement scientifique et philosophique, qui décrit en-dernière-instance selon le réel-Un et au moyen de la philosophie et de la science considérées comme matériau, d'une part la force (de) pensée ou le sujet-existant-Etranger, d'autre part l'objet de celui-ci, l'identité (de) la pensée-monde. Elle possède ses concepts propres, ses opérations théoriques qui sont transcendantales par leur cause réelle ou en-Un, ses règles pragmatiques non-autopositionnelles, ses objets indécidables philosophiquement comme tels.

La non-philosophie : une doctrine ouverte aux libres interprétations ou une discipline anonyme et contraignante ?
Elle est plutôt unification en-dernière-instance d'une discipline et d'une oeuvre, d'une théorie et d'une pratique. Ses règles sont rigides ou invariantes lorsqu'elles dérivent de la logique ou d'une science à contenu positif ; elles sont ludiques lorsqu'elles découlent des doctrines philosophiques, combinant le primat de l'invariance et celui de la variation ; enfin les règles sont dites rigoureuses ou unilatérales en mode mixte, soit invariantes négativement (sans contenu empirique), lorsqu'elles déterminent en-dernière-instance le contenu contingent des précédentes règles. Au 3è sens, la discipline comprise négativement impose de se soumettre au moins à la règle de l'unilatéralité.
Si une part d'interprétation paraît intrinsèquement liée à la composante philosophico-transcendantale de la théorie unifiée, elle est d'une part contrebalancée par sa composante scientifique et d'autre part dualysée par la théorie comme telle qui interdit toute interprétation a priori des axiomes.
La pomme de discorde, c'est le traitement de la résistance philosophique, qui donne lieu à toutes sortes de rétorsions.
Rappelons que la non-philosophie distingue une cause (le Réel), une essence (l'identité transcendantale du sujet comme clone), puis des aspects qui sont le contenu du sujet transformé en a priori du matériau du Monde. Les non-philosophes peuvent se dire au pluriel seulement en fonction des aspects qu'ils choisissent. La pluralité des effectuations de la non-philosophie selon le matériau, compatible avec son identité interne, ne signifie pas une pluralité d'interprétations ou même de non-philosophies. Même si elles ont une apparence théorique objective, les scissions intra-non-philosophiques ont une cause spécifiquement philosophique.
Toute manière de caractériser la non-philosophie par division ou par choix doit être invalidée.

1998, 2004

NON-PHILOSOPHIE > Démocratie

La "mort de la philosophie" est l'affect principal de toute philosophie dans son rapport à tout autre, soit la guerre de tous contre tous ; il s'agit désormais d'introduire la démocratie dans la pensée, d'unilatéraliser la loi du conflit qui prévaut entre philosophies et entre celle-ci et les sciences. Il y a un type de multitudes qui ne dépend que de l'identité réelle, un respect des minorités fondé sur la mise à distance (unilatéralisation) des autorités sans retournement violent : justement parce qu'il y a un ordre minimal (priorité...), non dominateur (...sans primauté), qui préserve à jamais l'identité.

A la tradition hiérarchisante, qui pose un mythique réel philosophique, on préfère la traduction non-philosophique ou transcendantale des philosophies, désormais équivalentes (et relativement autonomes) car tenues à égale distance du seul Réel non traduisible.

La réflexivité philosophique, considérée dans son autonomie relative plutôt que dans sa suffisance, a besoin d'une pensée transcendantale qui sans se mélanger à elle puisse la traiter dans son identité, et par-là reconnaisse l'existence et la validité relative de chaque philosophie. Le philosophe s'identifie à l'homme qu'il prétend éduquer, mais c'est plutôt le sujet de la pensée non-philosophique (la force de pensée) qui peut éduquer la philosophie en fonction de l'identité humaine.

NON-PHILOSOPHIE > Découverte

Le statut de la découverte en non-philosophie s'oppose à celui de la décision en philosophie : il ne s'agit plus de perpétuer une tradition jusqu'à un accomplissement qui serait la "mort de la philosophie", mais bien d'inventer un nouvel usage de la philosophie. Cette invention suppose une triple découverte : 1) l'Un comme immanence radicale, 2) la détermination-en-dernière instance ou la causalité propre de l'Un, 3) un organon de pensée (plutôt que la "pensée" problématisante et subjectivante) adéquate au Réel par hypothèses ou par axiomes (plutôt que par thèses).

1996

NON-PHILOSOPHIE > Axiomes

Le premier axiome ou "nom premier" de la Non-philosophie est l'immanence radicale du réel, telle que celui-ci n'inclut aucune parcelle de transcendance (émanation, réflexivité, etc.). Dans son être pur phénoménal, l'Un réel est un "Donné-sans-donation" qui ne donne ou n'unifie rien, en lui ou hors de lui.

Le second axiome substitue au paradigme du mixte le système de la "double autonomie", qui à côté de l'autonomie radicale de l'Un postule l'autonomie relative de la transcendance, ou de la philosophie par rapport à la non-philosophie. Cette syntaxe qui seule peut accompagner l'immanence radicale, se nomme dualité elle-même unilatérale (ou détermination-en-dernière-instance) : elle place, "à côté" de l'Un, un Deux irréductible dans lequel l'Un n'intervient pas (d'où son autonomie). A défaut de reconnaître cette double autonomie, l'Un serait obligé de composer avec la transcendance, fût-ce en la niant (problème des philosophies de l'immanence).

Le troisième axiome définit la non-philosophie, d'une part comme science-en-Un (ou à-cause de l'Un) transcendantale, d'autre part comme théorie unifiée (et non science, de ce point de vue), identiquement théorique (et) pragmatique, de la philosophie et de la science (son matériau objet).

Le quatrième précise l'action de la non-philosophie sur la philosophie : 1) l'extraction et la destitution du "principe de philosophie suffisante", 2) la mise à plat de toutes les décisions philosophiques possibles, comme étant équivalentes au regard du Réel, 3) la reconnaissance d'une "identité" de la philosophie, comme a priori désignant un champ d'expériences nouvelles, 4) l'usage théorique de l'identité de la philosophie et de n'importe quelle autre science ou discipline régionale.

1996

Les trois axiomes de base de la non-philosophie sont : 1) le Réel radicalement immanent, 2) sa causalité uni-latérale ou la détermination en-dernière-instance, 3) la pensée-Monde (philosophie + expérience) comme objet de cette causalité.
Une résistance philosophique s'exerce, soit par une exploitation insuffisante de ces axiomes, soit par des interprétations divergentes, des bifurcations - en particulier celle qui voit dans les trois axiomes un simple système formel ouvert à diverses interprétations, donc autant de non-philosophies possibles.
Il y a une multiplicité qui équivaut à une fausse liberté régressive (vers la philosophie) et une multiplicité libératrice selon la rigueur non-philosophique.

2004

mercredi 19 novembre 2008

NON-ETHIQUE > Ethique

La non-éthique se présente comme une effectuation de la non-philosophie dans l'éthique-monde ou philosophique : c'est la théorie et l'usage de l'éthique adéquats à l'essence de l'homme comme immanence radicale ou malheur radical.

Traditionnellement, l'éthique est soit science théorique du jugement moral, soit science pratique enseignant ce qu'il faut vouloir.
La non-éthique sera identiquement une théorie (ou science) et une pragmatique portant sur les doctrines, philosophiques et régionales, de la morale ou de la pratique.

L'éthique-monde (philosophico-religieuse) ne parvient pas à poser un impératif réellement inconditionné puisque celui de la philosophie et celui du religieux-transcendant sont encore plus inconditionnés que celui de l'éthique... Elle subordonne partiellement l'homme à l'éthique, à la philosophie et à la Loi. La Loi est faite circulairement par et pour l'homme, donc réciproquement l'homme est fait par et pour la Loi. Cet idéalisme et ce volontarisme culminent dans la "vision morale du monde" (Kant et Fichte) où l'être de l'homme se résorbe dans l'obéissance au commandement ou bien dans le projet de la liberté.

La non-philosophie pose en revanche que l'homme est la cause immanente de l'éthique ou qu'il la détermine-en-dernière-instance.

L'essence de l'homme agit comme cette cause lorsqu'elle prend la forme non pas de la volonté, mais du sujet-existant-Etranger, de la force (de) pensée dont la modalité éthique est ici non pas la Loi mais la force (de) loi.

La non-éthique est la limitation de la Loi et de l'éthique inhumaines au profit de l'homme, qui n'est plus défini comme être raisonnable c'est-à-dire ultimement comme philosophe, mais comme "homme ordinaire" ou Etranger.

Une seule chose est bonne, c'est-à-dire humaine et seulement humaine, dans le Monde et surtout hors du Monde, c'est-à-dire pour le Monde, c'est la force (de) loi exercée par l'Etranger.

1998

NON-EPISTEMOLOGIE > Epistémologie

"Non-épistémologie" se dit d'une théorie unifiée de la science et de la philosophie en tant qu'elle prend pour objet et pour matériau le discours qui revendique un mixte particulier de science et de philosophie : l'épistémologie.

La philosophie reconnaît l'épistémologie de deux façons, qui ne sont pas toujours exclusives : elle peut la traiter comme une continuation de la philosophie des sciences classique, cristallisée autour de la question kantienne de la possibilité de la science ; elle peut aussi la considérer comme une discipline relativement autonome, à la fois plus régionale et plus technique, extrêmement variée et multiforme quant à la nature et à l'ordre de grandeur de ses objets et de ses méthodes.

La non-philosophie considère que l'on ne peut prendre pour objet la science à la façon dont le fait l'épistémologie qui lui impose une objectivation et une réduction philosophiques, justement parce qu'une compréhension trop étroite, peu universelle de la philosophie, fait qu'elle travaille toujours sous les mêmes hypothèses livrées à la suffisance philosophique.

La dualysation de l'épistémologie en fonction de ses deux sources permet la libération de celles-ci comme ordres transcendantaux, leur unification sans hiérarchie ou non unitaire. En la transformant en matériau, la non-philosophie pourra faire usage de ces discours comme source de problèmes et de connaissances scientifiques et philosophiques nouveaux à l'occasion desquels philosophie et science travaillerons sur un pied d'égalité.

1998

mardi 11 novembre 2008

NON-CHRISTIANISME > Rébellion

Le non-christianisme, qui n'est pas un dogme, se constitue comme théorie pratique de la rébellion, en s'appuyant sur la dualité de la gnose et du christianisme historiques. Il reprend l'idée d'une lutte hérétique immanente, hors confusion grecque de la lutte et de l'agôn : il y a un Sujet-en-lutte (le Christ-Futur) dont la détermination-en-dernière-identité ou réelle est l'Homme-en-personne, hors la confusion philosophique du sujet et de l'homme.

2002

NON-CHRISTIANISME > Non-Religion

La non-religion se dit de toute théorie unifiée en-dernière-identité de la philosophie avec un matériau religieux (par exemple chrétien) lui-même préalablement divisé, modélisé et universalisé au moyen d'un tiers limitrophe (par exemple la gnose).
L'universalité non-religieuse, destinée à suspendre la suffisance des religions particulières, exclut tout synchrétisme et tout "dialogue" anarchique "entre" les religions ; elle procède plutôt en radicalisant l'identité d'une religion donnée.

2002

NON-CHRISTIANISME > Mystique

Le non-christianisme radicalise et donne la primauté à l'élément mystique, a priori indifférent aux particularismes religieux, ce qui lui permet notamment de se constituer comme théorie unifiée de la foi judéo-chrétienne et du savoir gnostico-chrétien. Bien entendu, son indifférence à la religion découle de la non-consistance de l'Homme-en-personne.

Outre son habituelle indifférence aux dogmes, la mystique fournit le matériau le plus concentré et le plus coïncidant des éléments chrétiens, gnostiques et philosophiques nécessaires à la modélisation non-religieuse.

A partir du matériau mystique chrétien, comme essence de l'expérience religion-monde, il sera possible de formuler des "théorèmes mystiques" plus théoriques que théoricistes, comme vécu radical de salut.

2002

NON-CHRISTIANISME > Homme-en-personne

La forclusion de l'Homme est vécue dans la religion sous la forme d'une forclusion de l'Homme à Dieu, et son immanence en-Homme sous la forme d'une attente-en-Christ ; de même l'immanence divine est entachée de transcendance de part le sacrifice nécessaire du Fils, répondant à l'exposition des humains au Monde tant dénoncée par les gnostiques.

Or l'Unité en-Christ comme la Séparation gnostiques sont vécues plus radicalement en-Homme en tant que Vécu-sans-vie. L'Homme a vaincu la mort et n'a plus besoin de salut, mais il peut le donner au Monde et au Dieu-Monde. Ce n'est pas l'Homme qui a besoin de salut, mais l-homme philosophique et religieux, le Monde.

La non-religion n'admet de primauté que celle de l'Homme-en-Homme et ne détermine la priorité des décisions philosophiques, séparations gnostiques etc., qu'en fonction de celle-ci. On ne justifie pas extérieurement la foi et le savoir non-chrétien par l'homme, et au-delà Dieu-le-Monde, mais l'homme intérieurement ou en-dernière-humanité comme Juste-en-personne.

Rappel des trois instances : 1) l'Homme-en-Homme comme instance réelle et déterminante, 2) les postures chrétiennes et gnostiques comme instances mondaines, déterminées respectivement par l'Attente et la Séparation, 2) l'hérésie non-chrétienne comme instance théorique et détermination par clonage du sujet-non-chrétien ("Fils de l'Homme").

NON-CHRISTIANISME > Gnose

Problème gnostique : que faire du Monde, que faire de Dieu, étant donné leur compromission ?
Le christianisme s'arrache au Monde et la gnose historique se retranche du Monde, mais le salut du Monde (et de Dieu) passe par le seul salut humain. Que faire donc du christianisme ? Comment se défaire de la "foi en la foi" pour acquérir l'intelligence de la foi ?

"Le-christianisme" désigne un agrégat unitaire qui doit être transformé et universalisé en un "non christianisme".
Il ne s'agit pas d'une nouvelle interprétation, mais d'un nouvel usage du christianisme à partir d'une expérience purement humaine.

Comme toujours en non-philosophie, il s'agit d'associer sans-synthèse et sans-mélange la science et la philosophie de telle sorte qu'une représentation théorique du christianisme s'en dégage, un modèle plutôt qu'une objectivation ou une essence, extérieur aux anciennes combinaisons de la raison et de la foi.

Pour éviter la christianisation du modèle lui-même, réactiver la-gnose sera le moyen d'universaliser le-christianisme dans une optique non-chrétienne, dans une posture unifiée de foi et de savoir (identiques en-dernière-identité, c'est-à-dire hors système). La modélisation non-chrétienne combine sans les mélanger la foi-qui-unit chrétienne et le savoir-qui-sépare gnostique. Dans tous les cas, la modélisation porte sur la pensée-Monde, lieu de toute transcendance, transformé en un organon de détermination du salut.

"Foi et savoir" est donc le topos le plus général résumant l'opposition du christianisme et de la gnose, vidés de leurs contenus dogmatiques.

Les mélanges et les ambiguïtés congénitales de la foi et du savoir s'expliquent par leur soumission à une transcendance elle-même complexe, que la modélisation non-chrétienne universalise sur un mode non-thétique (non-décision et non-position (de) soi).

L'opposition entre foi et savoir est transformée par la modélisation en dualité unilatérale, de sorte que la foi se dit maintenant de la complexité philosophico-religieuse (foi et savoir comme procédures occasionnelles de salut) se tenant face au savoir gnostique comme identité humaine (savoir indocte).

2002

NON-CHRISTIANISME > Foi

En tant qu'objet de donation (surnaturelle), ou extase et attente auto-affectée de la Vie-en-Christ, la foi chrétienne se meut à l'intérieur d'un Principe de Foi Suffisante. De ce point de vue, le Christ-Futur constitue la dernière identité (humaine) de l'Attente en Christ, encore affectée de transcendance dans le cadre de la foi chrétienne.

La modélisation de la foi chrétienne fait ressortir sa structure décisionnelle, qu'elle transforme en union-en-Christ ou donation de la vie-en-Christ. Elle met en exergue sa structure générale de transcendance extatico-verticale (meta et epekeina) et, par clonage, procède à la dualysation de ses formes philosophico-religieuses.
Grâce à cette universalisation, la non-religion extrait l'identité ultime de la foi à l'aune de la dernière identité humaine.

2002

NON-CHRISTIANISME > Christianisme

Comme tout système organisé, le christianisme est constitué par une ligne de partage (d'ailleurs mouvante) entre une orthodoxie unique, censément détentrice de la vérité, et des hérésies multiples, à la fois en-dehors et au-dedans du système.
Le "Principe d'Eglise Suffisante" s'applique au christianisme en tant que régi par une faction dominante (l'"Eglise") ayant décidé de la dissidence des autres (les hérésies).
Le non-christianisme va plutôt remodéliser le christianisme à partir de sa variante hérétique (utilisée comme occasion), et réaliser ainsi en-l'Homme la théorie unifiée du christianisme et de l'hérésie (plutôt que l'unité supposée de l'orthodoxie et de l'hérésie dans le-christianisme).
Les trois sources du christianisme futur sont prélevées dans le-christianisme historique : 1) le primat du savoir sur la foi, d'après la gnose, redéfini en-l'Homme ; 2) l'expérience hérétique en général de la séparation d'avec le Monde ; 3) la notion orthodoxe de salut christique, radicalisée dans le sujet-Christ.
Les trois sources du christianisme futur dessinent un programme de recherche pour établir : 1) la primauté de l'Homme-en-personne, 2) unilatéraliser le-monde et suspendre le Principe d'Eglise Suffisante, 3) "humaniser" le monde en la figure du Christ Futur non-chrétien.

2002

NON-CHRISTIANISME > Christ futur

Face à l'impuissance du christianisme officiel (théologique et pratique) à assumer les questions, à entendre les plaintes des victimes humaines, la non-théologie et le non-christianisme présument en-dernière-réponse l'homme-comme-Christ-Futur.

2002

NOM PREMIER > Axiome

Un Nom premier est un élément symbolique de l'axiomatique transcendantale, formé à partir d'un concept philosophique et entrant dans la constitution des axiomes qui décrivent l'Un.

En philosophie il existe des termes premiers censés résister à toute régression - par exemple le cogito -, mais ces tentatives relèvent d'une axiomatique ontologique. En effet les termes premiers de la philosophie restent finalement intuitifs (intuition intellectuelle) et peuvent à tout instant être ré-introduits dans le cercle philosophique du donné et du démontré, des prémisses et des conséquences.

Les termes premiers de la non-philosophie, qui décrivent l'Un principalement et le sujet-force (de) pensée, sont premiers au double titre de leur abstraction, seulement axiomatique, et de leur statut transcendantal.
Ce sont des noms premiers, mais en-dernière-instance seulement, au sens où il n'y a pas de noms absolument propres. N'importe quel terme philosophique peut être traité comme un nom premier et inséré dans des axiomes ; ce ne sont plus des mixtes de langage et d'Etre se disant de l'Un métaphysique à l'enseigne de la réversibilité des mots et des choses.

1998

NOESE > Univers

La noèse universelle est la dimension non-réelle du sujet-Etranger, constituée de deux identités fonctionnelles (transcendantale et apriorique) clonées de la phénoménologie et supposant leur universalisation par l'Un. La noèse n'est pas, dans son essence, de la nature de la transcendance objectivante ou intentionnelle, mais de la nature uni-verselle d'un être-tourné-sans-retour-vers... (le Monde).

La corrélation ou la semi-circularité de la noèse et du noème, c'est la dyade fondamentale de la décision phénoménologique.

Le caractère fonctionnel et universel attribué à l'intentionnalité de conscience par Husserl est d'autant radicalisé que l'intentionnalité est ainsi originairement orientée vers le Monde lui-même en son identité noématique plutôt que vers l'objet dans l'horizon-de-monde, et déterminée par la dernière-instance de l'Un qui seule lui donne cette amplitude de l'uni-versalité. On substitue ainsi une noèse-univers à l'intention-monde de la phénoménologie en même temps qu'un noème-univers au noème-monde.

1998

MYSTIQUE > Monde

La mystique-Monde a occulté trois problèmes et trois vérités que tente de rétablir dans leur ordre unilatéral la mystique future. Tout d’abord l’essence radicalement humaine du Réel, et la vision-en-Un comme acte performatif immanent, que l’on a confondu avec une entité divine transcendante, omnisciente et omnipotente ; puis la spécificité d’un authentique Sujet mystique, méconnu comme Christ futur et fils de l’Homme, confondu avec la Créature souffrante et désirante ; enfin l’amplitude et la définition du Monde, justement assimilé à l’Enfer mais qu’il fallait étendre jusqu’à la pensée-Monde en incluant précisément cet avatar philosophique qu’est la mystique-Monde elle-même.

2007

MYSTIQUE > Immanence

La mystique décrit traditionnellement une identification de l'âme avec la transcendance, une transcendance vécue en mode d'immanence, voire l'immanence d'une certaine transcendance, mais elle n'est jamais l'expérience d'une immanence vécue comme telle. Au contraire le mystique exclut radicalement la transcendance, il est expérience de l'identité telle quelle, immanence pure et non immanence à quelque chose.

La non-philosophie réduit le mystique à désigner la seule immanence, mais devenue à elle-même sa propre donnée phénoménale ou le Réel même. Le mystique peut donc être dit du Réel en tant qu'Un, distinct de toute effectivité empirico-idéale ou même de toute auto-affection : il est Affecté-sans-affection, Donné-sans-donation, expérience (de) soi irréfléchie se confondant avec la Vision-en-Un. Le mystique n'est pas seulement indifférent au Monde mais à toute représentation (philosophique ou scientifique) du monde, indifférence qui appelle le clonage comme l'Un-Réel appelle le sujet transcendantal pour faire face aux représentations.

La réduction de la transcendance, de son essence extatique et de ses modalités religieuses ne suspend que la mystique et le mysticisme, mais sauve le phénomène qu’est l’expérience mystique, et le fait déployer son universalité au cœur de la pensée, permettant de transformer notre rapport à la philosophie, à la science, à l’art – à la mystique elle-même. L’usage non-philosophique du langage n’aboutit pas à une hénologie négative, la négation ou le suspens du logos n’appartenant plus à l’essence de la cause réelle ou du mystique.

1996, 1998

MYSTIQUE > Homme

Une mystique non-chrétienne comporte également un sujet-Christ, cloné par l’Homme-en-personne. Nous parlons précisément d’une mission de l’Homme en Christ définie comme transmission d’identité. Le Christ doit être pensé exclusivement comme Fils de l’Homme.

La mystique future n’est rien d’autre que l’appropriation de la mystique religieuse selon-l’Homme. La mystique future se recentre sur l’Homme qui est sa cause réelle, elle pense en-Homme alors que la mystique traditionnelle, religieuse et philosophique, pense unitairement en-Dieu et/ou en-Monde.

La mystique religieuse et ses accommodations philosophiques, considérées ici comme de simples symptômes, sont frappés d’impossibilisation par une performation de venue radicale ou de dernière-venue. Il s’agit de l’Homme-comme-venue, de la venue immanente (de) l’Homme tel qu’il vient et en tant qu’il vient sans être «le moins du monde » annoncé ou prophétisé.

2007

MYSTIQUE > Futur

La mystique traite des « choses dernières », c’est pourquoi elle reçoit le nom de « future ». Mais elle n’est pas réductible à une simple fiction, à une quelconque anticipation spéculative ; sa forme précise est celle de l’ultimatum, soit une performation dotée d’une cause réelle justement ultime (l’Homme-en-personne) et d’un Sujet spécifique (le Christ futur). La Bonne Nouvelle annoncée par ce Messie Nouveau n’est pas soumise aux conditions du Monde, elle n’est pas « attendue » et n’a pas à être « réalisée », c’est pourquoi elle ne saurait être que Dernière.

2007

MYSTIQUE > Fiction

La mystique-fiction est une biographie des hommes en tant que Futurs. Pour autant sa forme « fictive » ne relève pas du récit mais du mathème. La mystique fiction est transmissible intégralement parce qu’elle relève d’un formalisme réel, immanent au Réel ou déterminé-en-dernière-instance par lui, reprenant à son compte par conséquent la non-consistance du Réel. Ce n’est rien d’autre que la dualité unilatérale sous la forme d’une mathesis du verbe, enchaînant unilatéralement les données symptomatiques de la mystique-Monde.

2007

MYSTIQUE > Différence épistémologique

Le mystique détermine en-dernière-instance seulement (non directement) le philosophique et le scientifique, dans leur relation elle-même unilatérale, et exclut de ce fait tout mysticisme spéculatif comme tout fantasme épistémo-encyclopédique de collusion entre science et philosophie.
Si le mystique ne se surajoute pas synthétiquement au philosophico-scientifique, en invalidant par avance tout horizon téléologique, il implique cependant leur généralisation à travers un usage purement transcendantal (c'est la force (de) pensée) de leurs formes et caractéristiques logiques ; il unilatéralise aussi bien cette nouvelle dualité, elle-même unilatérale, du transcendantal et du logique.

1996

MULTIPLE > Un

Le Multiple apparaît comme instance apriorique au dernier niveau de la force (de) pensée, après l’Un réel et l’Identité transcendantale, sous la forme d’une transcendance ou Distance non-autopositionnelle. L’Extériorité, ramenée à son identité-de-dernière-instance-en-Un, est l’élément d’un multiple radical ou sans multiplicité (sans Unité pour le recouvrir ou l’ « ensembler »).

Toute théorie philosophique du Multiple ou bien de l’Un est structurée comme un mixte métaphysique d’Un et de Multiple. Le multiple est aussi amphibologique que l’Un et pour les mêmes raisons, la dyade Un/Multiple, l’axe vertical croisant dans la métaphysique celui, horizontal, de l’Etre/Etant.

Lorsque l’Un est reconnu lui-même comme « séparé », sans autre abstraction qu’axiomatique, de la structure à doublets croisés de la métaphysique, comme « séparé-sans-séparation », il n’est ni qualitatif (Plotin), ni quantitatif (Pythagore) ni qualitatif et quantitatif (Platon). Tout ce qui subit sa marque en tant que clone, dont le Multiple, est pareillement protégé de ces aventures.

1998

MONDE > Pensée-Monde

Comme la philosophie est la forme pure et générale du Monde, le Monde est l’objet immanent de la philosophie. « Pensée-monde » désigne l’identité de ce mixte (et plus seulement ce mixte pensé depuis lui-même, de manière intra-philosophique).

La philosophie a toujours eu une affinité spéciale avec le Monde comme sa dimension originaire (les Grecs et Kant) jusqu’à se réciproquer avec lui (Marx, le devenir-monde de la philosophie, le devenir-philosophie du Monde).

La distinction du Monde et de l’Un (ou de l’homme) est au cœur de la non-philosophie. "Dual" ou "Dualité unilatérale" signifie qu’il n’existe pas de réversibilité de la donation du Monde et du donné de l’Un, contrairement au postulat de la pensée unitaire.

Le Monde est l’Autorité des Autorités alors que l’Un définit l’ordre des Minorités ou des Etrangers. En ce sens, le Monde est radicalement transcendant à l’essence-Un de l’homme, et nous ne sommes pas au-monde.

La vision-en-Un manifeste la pensée-monde comme une sorte de forclusion du Réel qui ne saurait oublier celui-ci mais seulement l’halluciner et du coup halluciner son rapport de forclusion comme simple « oubli ».
Ainsi la non-philosophie échappe à la haine fascinée du Monde (la philosophie) qu’elle prend « tel quel », lui reconnaissant un « droit d’exister » au moins « occasionnal ».

1998

MIXTE > Décision

Le Mixte est l'autre nom premier pour la Décision philosophique en tant que fondée sur la réversibilité comme structure ou tendance-limite du mélange.

La non-philosophie généralise et manifeste l’identité (de) mixte ; elle montre que toute philosophie obéit nécessairement à une règle structurale et transcendantale qui est l’unité des contraires.

Le mixte n’est pas seulement la forme de tout objet ou de tout matériau pour la philosophie, il constitue aussi sa propre auto-position, son propre point de vue en général.
Comme volonté de soi, le mixte philosophique croit pouvoir se penser lui-même. C’est donc le lieu par excellence de l’illusion transcendantale et même d’une « apparence réelle » encore plus profonde que l’apparence dialectique transcendantale (Kant) parce que c’est l’apparence de la philosophie elle-même et pas seulement celle de la métaphysique.

1998

METALANGAGE > Philosophie

En tant que structure essentiellement systématique, la philosophie est un invariant à variations, ou pour mieux dire l'invariance de la variance et de l'invariance.
Credo philosophique : il n'y a pas de métalangage... parce qu'il y a de la philosophie.
Credo "déconstructif" : il y a du métalangage... parce que La Philosophie n'existe pas.
La non-philosophie pose la nécessité d'un métalangage pour identifier (en-Réel) la philosophie et pour lutter contre son idéalisme auto-positionnel ; un métalangage négatif, c'est-à-dire nécessaire et non-suffisant, qui emprunte à la fois à la philosophie et à la science

2004

MATERIAU > Philosophie

On peut distinguer trois moments abstraits du matériau : la philosophie ou le Monde comme allusion (platonicienne), comme mention occasionnelle et comme référence ou cause du transcendantal.
L'allusion ne se dit pas exactement du matériau, c'est la manière classiquement transcendante de traiter le Monde.
La mention de la philosophie est inévitable et immédiate puisque celle-ci est de toute façon déjà donnée en-Un : la mentionner, c'est reconnaître que la "lutte" avec la philosophie prend sa source dans le Réel, non dans le transcendantal (thèse encore platonisante), même si l'essence du Réel n'est pas la lutte.
La mention de la philosophie doit se poursuivre par une prise en compte au niveau transcendantal, qui est celui de la non-philosophie proprement dite - c'est le stade de la référence où la philosophie intervient comme objet d'expérience.
Le Réel est certes indifférent à la langue-matériau, mais celle-ci n'est pas indifféremment philosophique, religieuse, artistique, etc. Cette indifférence "donatrice" concerne le Réel, mais étant uni-latérale et radicale, elle n'a pas d'existence en soi ou absolue.
Dire que la philosophie est le langage-symptôme du Réel n'est pas une décision arbitraire : d'une part c'est une constatation puisque ce langage précisément prétend dire le Réel, d'autre part son traitement comme symptôme est déjà l'effet d'une détermination en-dernière-instance d'ordre non-philosophique.
Le discours-matériau "élu" est en même temps le plus halluciné quant au Réel.
La domination de fait de la philosophie sur les autres savoirs fait au moins symptôme, et on ne peut pas s'en libérer simplement au nom d'une indifférence absolue du Réel à l'égard des langages, justement parce que l'indifférence ne saurait être absolue ou en soi.
En particulier la puissance auto/hétéro-analytique de la philosophie ne saurait-être remise en cause, même conjoncturellement, par la religion (plus aliénante, mais plus faible)
La domination de la philosophie sur les savoirs fait symptôme d'une prétention plus vaste de la philosophie sur le Tout de l'expérience, soit sur ce qu'elle appelle le Réel. Le Réel, auquel prétend la philosophie, est cela même qui peut déterminer en-dernière-instance l'échelle des prétentions et des apparences de la philosophie, sur les savoirs et sur elle-même.
2004

LANGAGE > Uni-vers

Le langage-univers est l'identité (du) langage-monde ou Logos, c'est-à-dire le clone du mixte philosophique de la pensée et du langage.

La non-philosophie traite le langage comme un matériau inerte quant à ses propriétés de Logos, puisqu'il est déterminé en-dernière-instancee par l'Un.

S'il est nécessaire à la formulation axiomatique de l'Un et de la force (de) pensée, le langage n'est pas constitutif de l'essence de l'Un. Le langage est révélé par la non-philosophie comme un mode du (non-)Un, d'autant mieux capable de décrire l'Un de multiples façons qu'il n'intervient jamais dans son essence. Les descriptions axiomatiques de l'Un et des instances du (non-)Un forment des "langages uni-vers", soit des clones produits à partir du logos ou du langage-monde.

1998

LANGAGE > Réel

L'indifférence du Réel au langage se dit de-dernière-instance parce qu'elle comprend deux phases distinctes en droit, réelle et transcendantale ; la non-philosophie est une langue transcendantale à présupposé réel pour la philosophie.
Dans la première phase, le langage est de toute façon déjà donné en-Un, simultanément et uni-latéralement.
La seconde phase manifeste le langage plus positivement, par la sollicitation et le clonage du langage philosophique pris cette fois comme référence.
C'est seulement dans cette seconde phase transcendantale que le le Réel peut être nommé correctement dans la langue de la non-philosophie, c'est-à-dire selon la référence et jamais comme un en soi absolu. Dans cette langue la distinction de l'énoncé et de l'énonciation n'est pas pertinente, elle est identiquement théorique et pragmatique.

2004

JUDAISME > Hérésie

Deux manifestations extrêmes de l'humain, différentes par nature : à l'hérésie appartient l'Identité radicale et immanente avec le clonage qu'elle autorise, à la Shoah se rapporte l'altérité absolue et transcendante avec la mémoire qu'elle suppose.
Les juifs ont conquis une identité et une unilatéralité basées sur la transcendance absolue de l'Autre, c'est pourquoi leur défense reste religieuse et obéit à une logique encore sacrificielle, telle que la victime peut se transformer et bourreau et la paix engendrer la guerre. La persécution adressée à l'Autre et à la différence, comme l'antisémitisme, conserve une forme de réciprocité à une transcendance absolue près.
Les hérétiques ont arraché au Logos le nom de l'humain, ils ont prouvé que d'être sans-essence et sans détermination valait d'être exterminé par un Monde qui certes détruit et viole les valeurs de l'humanité (au nom de l'humanité), mais radicalement ne peut que forclore et nier l'humain comme tel. La persécution adressée à l'Un, à la revendication d'identité radicale, ne s'effectue plus dans le Monde ou dans l'Histoire, car elle vise une altérité elle-même plus radicale (l'Autre que) affectant jusqu'à la pensée-Monde. Les hérétiques ont perdu jusqu'au statut de "créatures" élues ou maudites et ne sont victimes (du Monde) qu'à cause de leur humanité radicale et im-monde.

Il y a donc deux sortes de persécution : l'une est absolue et s'effectue par identification du bourreau ("inhumain") et de la victime ("déshumanisée"), l'autre est radicale et s'explique par une identité humaine (la victime) seulement hallucinable (par le bourreau).
L'Identité hérétique est moins négociable, moins révisable encore que l'altérité juive car elle ne revendique rien, pas même le respect de l'identité ou de la différence.

Contre les juifs, il y eut l'extermination par incendie, le feu transcendant et technologique dont les cendres demeurent pour raviver la mémoire. Contre les hérétiques, ce fut l'extermination par les bûchers, un feu immanent et auto-consumant, anonyme et sans reste.
Le feu symbolise l'auto-performation du Monde quand on n'en retient que la manifestation extérieure, éclat de lumière ou propagation énergétique.
En tant qu'instrumental, le feu incendiaire prétend consommer absolument l'existence physique et sociale (réduire les juifs à l'altérité absolue qu'ils revendiquent), sans toutefois y parvenir, tandis que les victimes des bûchers sont radicalement consumés à cause de leur savoir (ramener les hérétiques à l'inexistence de l'Un) et d'autant mieux oubliés.

2002

INCONSCIENT > Jouissance

Chez les philosophes, l'inconscient désigne premièrement un mode - négatif ou privatif - de la représentation (Descartes, Leibniz), quand ce n'est pas son corrélat opposé (Schopenhauer, Nietzsche). En vertu de cette filiation philosophique du sujet de l'inconscient (affirmée haut et fort par Lacan), on se doit de considérer cette notion comme l'axe majeur du complexe philosophico-analytique.

L'inconscient transcendantal de la non-psychanalyse n'est pas déterminé par le signifiant et l'autonomie du symbolique : il est l'identité de la jouissance et d'une dualité unilatérale. Plus exactement, l'inconscient non-psychanalytique est la dimension syntaxique de la jouissance, dont le désir est la dimension de réalité.
Ici le signifiant étant dual ou unilatéral, il ne représente aucun sujet de l'inconscient mais la jouissance elle-même (un tel sujet ne ferait d'ailleurs que forclure la jouissance).

1998

IMMANENCE > Pensée

L'immanence radicale ou immanence (à) soi équivaut à l'Un-en-Un et implique la vision-en-Un uni-verselle en tant que forclose à la pensée ou au Monde.

La dyade immanence/transcendance, où chaque terme relativise l'autre, est l'un des opérateurs fondamentaux de la philosophie. Tant que l'immanence n'est pas donnée comme un présupposé réel, toute tentative de réduire la transcendance à l'immanence souffre de réversibilité... et donc se fait à l'aune de la transcendance.

Les philosophies de l'immanence radicale (M. Henry par ex.) se posent justement comme pensées de l'immanence et font s'équivaloir pensée et immanence. Or une pensée n'est réellement immanente que lorsqu'elle procède selon l'immanence (non pas d'elle-même mais du Réel forclos à la pensée), c'est-à-dire axiomatiquement et par clonage des éléments philosophiques.

IMMANENCE > Autonomie

Il y a nécessité de formuler les règles d'un usage théorico-pragmatique du matériau philosophique (où l'on prélève des "noms premiers" et des structures a priori), précisément pour éviter d'introduire la pensée de l'immanence radicale à même la philosophie, sous la forme d'une Nième "philosophie de l'immanence". Ceci implique la reconnaissance de deux ordres d'autonomie bien distincts : l'autonomie relative de la philosophie et l'autonomie radicale de la Vision-en-Un, sans compter l'originalité irréductible de l'ordre transcendantal permettant de penser un matériau identiquement philosophique et scientifique.

1996

mardi 4 novembre 2008

HOMME-EN-PERSONNE > Vivants

Rappelons d'abord le nom premier de l'Homme-en-Homme ou en-Personne qui autorise, en son nom, l'appel de tous les autres.
On appelle "Vivants" les humains en tant que révélés par leurs conditions de victimes et d'assassinés parce que ce sont des hommes. Les Vivants (ou les Inconsistants) sont les assassinés du Monde et sont ainsi révélés comme Hommes-en-personne.
Si les "sujets-Christs" sont proprement les clones de l'Homme-en-Homme luttant avec le Monde et ses représentations, on appelle "Hérétiques" les vivants à la fois révélés par leur persécution et déterminés sous la forme du Christ Futur.
Etre Vivant c'est être persécuté par un Monde qui veut donner la vie et surtout la mort mais n'admet pas la Vie comme le donné réel.
2002

HOMME-EN-PERSONNE > Trinité

Les trois personnes de la trinité chrétienne trouvent leur contenu phénoménal dans l'en-Personne, vidé de toute connotation anthropologique, logique (système de la décision philosophique 2/3-3/2) ou ontologique (être-là, etc.).
L'Homme n'est pas à part dans la création mais hors création ; il est la cause réelle (plutôt que première: distinction primauté/priorité) capable de cloner un Fils immortel (hors-monde et donc crucifié par celui-ci).
Les trois instance "en-Personne" sont 1) l'Homme incréé, 2) le Fils comme Christ Futur ou sujet, 3) l'Amour Saint (contre l'Esprit narcissique philosophique).
Ce sont des symboles non-conceptuels en rupture avec l'anthropo-théo-logie chrétienne (ou même gnostique) inspirée de la grecque, formant un organon de libération plutôt qu'un système.

2002

HOMME-EN-PERSONNE > Temps

L'Etre-Temps extatique n'est plus déterminant en-l'Homme qui, en tant que Passé (ou Vécu) radical, unilatéralise le-temps mondain dans ses trois dimensions au moyen d'un sujet-Christ-Futur directement déterminé par lui.

2002

HOMME-EN-PERSONNE > Mort

Si le problème du sage grec est d'affronter la mort selon le destin avec un minimum de crainte, celui de tout homme est de donner ou de recevoir la mort selon lui-même, dans son être-révélé en-dernière-Humanéité. L'homme ne s'autorise que de lui-même lorsqu'il donne la mort. L'assassiné lui-même donne la mort comme encore humaine.
La maîtrise et la mort sont humaines en-dernière-instance même quand elles viennent de la transcendance.

2004

HOMME-EN-PERSONNE > Inconsistance

Etant inconsistant, l'Homme-en-personne peut être désigné par des symboles indifférents qui sont des concepts dualysés.
Sans consistance se dit de la radicale Identité humaine, immanente en-Un et non en-soi.

2002

HOMME-EN-PERSONNE > Forclusion

La logique du refoulement inconscient ou de l'oubli de l'Etre ne s'applique pas à l'Un, qui n'est pas déterminable par un tel "retour" des choses. Nullement oublié ou refoulé, il est en revanche halluciné et fait l'objet d'une forclusion qu'il détermine lui-même. Son être-forclos (à la philosophie) n'est donc pas le résultat d'une forclusion mais mais plutôt d'une non-séparation (de) soi. L'Homme-en-personne est cet inoubliable forclos tandis que le sujet hérétique représente (d')après l'Homme les conditions de l'oubli et de la mémoire.
L'Homme est im-monde et c'est la raison pour laquelle le Monde fait tout pour l'oublier - mais seul le sujet hérétique est oublié, l'Homme étant plutôt l'In-oubliable radical.

2002

mercredi 29 octobre 2008

HOMME > Victime

L'Homme est la réponse qui précède la question "qu'est-ce que l'homme?". Partir de l'humain n'implique pas une définition préalable, ni un quelconque primat de l'éthique, cela revient à énoncer une hypothèse : "si c'est un homme..." alors qu'en est-il d'une éthique selon l'homme, d'une éthique au service de l'homme ?

"Si c'est un homme" et rien-qu'un-homme, alors il est martyrisé, bafoué, nié comme tel ; sa non-consistance "essentielle" est insupportable aux yeux du monde, elle le condamne au statut de victime radicale. Cette non-consistance n'est nullement une faiblesse face aux Autorités mondaines et philosophiques, mais bien un refus d'affronter celles-ci. Donc l'être-victime n'est pas la conséquence d'une lutte et d'une défaite mais une condition originaire, une impuissance radicale que lui impose sa vision-en-Un et sa forclusion au Crime du Monde.

Cependant qui est victime, l'Homme ou le sujet ? La vie humaine-en-dernière-identité est un vécu en-Un que dissimulent les concepts philosophiques d'être-au-monde et d'être-pour-la-mort, tous deux fondés sur la division et la scission. Ces concepts - désignant à la fois l'Homme et le sujet - ne sont pas seulement unitaires et donc aporétiques, ils restent généraux et donc inaptes à exprimer les conditions réelles de la naissance et de la mort de l'homme en tant que sujet. Les hommes ne meurent pas en tant qu'humains mais justement en tant que sujets-Etrangers, niés et persécutés par le Monde, et c'est alors qu'est avérée leur humanité radicale. Les hommes n'existent pas pour-la-mort, mais ils donnent bien un sens à la mort, à savoir qu'elle n'est jamais naturelle en ce qui les concerne. La mort est un assassinat - le Crime du Monde - parce que le Monde ne peut vouloir l'Homme-en-personne et hallucine sa disparition dans la persécution des sujets-Etrangers.

HOMME > Symptôme

La symbolisation du Réel par le Nom de l'Homme-en-personne ne signifie pas un retour à l'humanisme, mais répond, depuis Une biographie de l'homme ordinaire, à l'occasionalité même du matériau.
L'Homme ou le Réel n'est pas une "Raison suffisante" (la non-philosophie combat justement la suffisance philosophique), ou un mixte de Raison suffisante et de nécessité, mais une nécessité vide (non formelle) unilatérale dont l'effet n'est pas le renversement local mais l'uni-version globale de la philosophie.
Il y aurait bien des arguments ou des raisons humanistes (phénoménologiques, mystiques, etc.) pour renverser l'autorité de la philosophie, mais ils n'atteignent pas la radicalité de l'inversion par l'Homme-en-Homme.
L'Homme comme présupposé de la connaissance du monde répond à une double nécessité symptômale : l'Homme est d'abord l'instance symptômale la plus générale de la philosophie, dans le rapport à son propre concept d'Un ; il est ensuite traité comme le symptôme le plus approprié de la philosophie dans son rapport à la non-philosophie, il est ce rapport même.
Mais en tant que Nom premier, l'Homme-en-personne n'est pas réductible à un symptôme ou une occasion qui se présenterait de façon systématique, pain béni de l'humanisme. Le Nom-de-l'Homme s'impose à chaque fois, une seule fois, à l'occasion du Monde ou plus exactement d'un sujet-en-monde faisant symptôme.
La pensée commence de toute façon par un vocable unique, symbole de l'Un, comme le "Dieu" des mystiques. Il y a un commencement radical en-dernière-instance de la pensée, axiomatique-réel plutôt que logique ou ontologique, qui précède tous les ternaires de la philosophie (Troisième homme, Cogito, etc.). L'argument du "Troisième homme", qui résume la confusion philosophique de l'Un et de l'Unité, peut être lu inversement comme un symptôme de l'être-donné ou -performé du Nom-de-l'Homme.
X = Homme-en-personne n'est pas plus un signifiant pur qu'un signifié transcendantal, il est un Nom transcendantal c'est-à-dire réel en-dernière-instance.

2004

HOMME > Sujet

L’homme en tant que sujet fini jouit d’une précession absolue par rapport au monde. Cette finitude, solitude incommensurable, n’est pas un éloignement hors du monde (le sujet par essence n’a pas cette force, ce mouvement), ce serait plutôt le monde qui, contraint de lâcher prise, se détacherait de lui.

L’homme est (le) propre (de) lui-même, il ne se définit pas par quelque propriété transcendante ou même par son « humanité ». L’homme ordinaire est justement sans qualités. Loin de chercher à se « libérer » il ne possède pas même le pouvoir de s’aliéner : son identité (un vécu, une subjectivité sans reste) est bien plus intime et plus précieuse que l’incertaine liberté…

L’homme est au centre, mais au centre (de) lui-même et non au centre du monde : nulle révolution copernicienne, circulaire par définition. Jamais le « centre » n’a été aussi métaphorique, aussi utopique, puisque manifestement l’homme est un non-lieu, un non-être ou un non-sens intentionnel. Est-ce à dire que l’homme n’est rien ? Au contraire, l’homme désigne l’expérience subjective radicale, laquelle détermine en-dernière-instance toute forme d’expérience et de rapport au monde.

Toute l’ « action » du sujet consiste dans une « dualysation » irréversible, non seulement du monde mais des rapports de co-appartenance de l’homme et du monde. Encore cette dualysation est-elle essentiellement théorique puisque, forte de la vision (en) Un qui se contente de faire droit au Réel, elle n’intervient pas directement dans le monde. N’oublions pas que l’homme est seul et sans vis-à-vis, même dans son activité dualysante. C’est un sujet sans objet qui porte sur le monde en général, c’est-à-dire sur des essences (mixtes) et des universaux (les « Autorités »), qui reste minoritaire pour cela même et indiscernable depuis le monde.

1985

HOMME > Science

L’homme n’est pas de ce monde, ni même hors du monde ; il se tient seulement en lui-même. Par son essence réelle, l’homme est invisible dans le monde ; l’homme ordinaire est un vécu immanent, le sujet d’une épreuve radicalement finie, en-deça de toute transcendance : inaliénable. Mais la philosophie lui est donnée, voire culturellement imposée, comme le mode d’emploi du monde. Les concepts philosophiques sont aussi les hauts représentants du monde, des « Autorités ».

Les « sciences humaines » actuelles sont à la fois très peu humaines et très peu scientifiques ; d’une part elles ne définissent pas leur objet-homme dans son essence réelle, d’autre part elles font cercle avec la philosophie dont elles relaient – en les rhabillant aux couleurs de l’analyse et du calcul - les préjugés ontologiques. L’homme ordinaire comme individu vivant, expérience absolument immanente (de) soi, reste ignoré, confondu avec des généralités et des attributs universels (sup)posés philosophiquement. L’essence de l’homme n’est pas une somme de prédicats universels mais la subjectivité indivise et non-positionnelle (de) soi, l’immanence radicale. Cet « oubli » constitue la différence anthropo-logique, soit l’attribution par le logos de qualités censées déterminer, et finalement partager, l’homme.

Une science vraiment humaine (cela fait pléonasme) devrait au contraire partir de l’homme, de son essence individuale, et en tirer toutes les conséquence quant aux Autorités et à la philosophie. Une science de l’homme fondée sur la connaissance immanente que l’homme a de lui-même devrait être aussi une science rigoureuse des Autorités.

La différence entre l’individual et l’individuel, c’est que le premier, transcendantal, est une instance vécue inaliénable, tandis que le second, empirique, est toujours découpé, particularisé, et finalement ramené à un universel (supposé).

Disjoindre l’homme de ses prédicats autoritaires, c’est aussi bien l’affranchir du philosophe, maître des prédicats. L’essence de l’homme n’est pas problématique et son existence à peine davantage. L’homme n’est pas un problème contrairement à l’Etre ; en tant qu’Un réel, il est tout simplement hors (de) question.

La science des hommes telle que nous l’entendons ici tire ses caractéristiques de son objet même : immanente sans être spéculative, expérimentale sans être empirique, théorique sans être théoriciste, humaine sans être anthropologique.

Une science réelle de l’homme n’est pas une philosophie devenue scientifique : la science est bien l’ambition, mais non la vocation de la philosophie. La science des hommes ne peut être que théorique c’est-à-dire foncièrement irréfléchie, à l’image des données phénoménales immédiates qu’elle est amenée à décrire. Elle revendique une naïveté contemplative, anté-philosophique, transcendantale au sens réel, là où la philosophie s’épuise dans une pratique autistique d’évitement du réel. La théorie seule est humaine en tant que radicalement subjective, contemplation vécue non-(auto-)positionnelle.

1985

HOMME > Salut

L'homme détermine en-dernière-instance la forme de toute question, telle que "faut-il sauver l'humanité?" ou "qu'entendre par humanité ?", car il est la réponse sans-question. A ce titre l’Homme est aussi le sauvé sans-salut, celui qui précisément n’a pas à être libéré ou sauvé, mais qui peut être une détermination négative et salutaire, sans domination ni positivité, pour un sujet aux prises avec le Monde.

L’Homme-en-personne vient comme utopie au-devant de sujets destinés à se sauver du Monde, non pour eux-mêmes mais pour le Monde.
L’inversion non-philosophique de l’eschatologie correspond à une uni-version du Monde par l’Homme-en-personne. Son terrain est le déjà-donné selon ce qui n’a pu être l’objet d’aucune donation ni d’aucune transformation : le Futur-en-personne.

L’Homme est moins l’en-vers du Monde que l’en-Un sans-Monde uni-versé pour le Monde.

2004

HOMME > Philosophe

Généralement les philosophes s’adressent aux hommes en leur demandant de s’instruire philosophiquement pour devenir vraiment humains. Dans l’optique non-philosophique, ce sont les hommes qui s’adressent aux philosophes en leur demandant de penser en homme pour être véritablement savants. Car c’est la science qui provient des hommes et non l’humanité qui provient de la philosophie.

L’heure n’est plus aux (nouvelles ?) alliances de la science avec la philosophie, alliances de type humaniste donc encore philosophiques… C’est seulement en l’homme que se trouve l’identité de la science et de la philosophie : l’homme possède un vrai sens commun pré-culturel et pré-philosophique, radicalement sans-préjugés (donc plutôt scientifique).

L’expression « l’homme est un loup pour l’homme » est le fond de commerce de la philosophie, parce qu’elle pense pouvoir substituer le philosophe au loup. En même temps elle admet et présuppose que l’homme est l’animal rationnel ou métaphysique, en bref l’animal philosophe. Le projet de substitution ou de conversion implique une convertibilité de l’animal et du philosophe, de sorte que le philosophe représente aussi bien l'animal en l'homme : il faut donc en déduire que le philosophe est le seul loup pour l'homme. L’homme adonné à la philosophie s'auto-désire ou s'auto-dévore à longueur d’existence, honore ainsi ses origines ambiguës. "Etre un sujet", c'est assumer cette "condition humaine" supposée, vivre à l'image du philosophe, rester le "fils" de l'animal… Il faut donc inverser ces propositions, il faut dire que la philosophie est la fille de l'homme, sans pouvoir réel sur celui-ci, mais non sans utilité puisqu’elle condense toute l’Apparence du monde.

1984, 1991

HOMME > Oracle

Avant la question kantienne Qu'est-ce que l'homme ?, se tient la réponse oraculaire : Il n'y a d'Homme que l'Homme. Sa forme théorématique complète serait : il n'y a d'Homme qu'en vue de la science de l'homme ; jusqu'à sa forme d'oracle transcendantal pour-le-Monde : il n'y a d'Homme que pour un sujet humain de la science des hommes.

2004

HOMME > Homme-en-personne

Si le nom de l'Homme a pris une telle importance dans les énoncés de la non-philosophie, c'est uniquement parce que la philosophie lui a déjà donné une dimension symptômale majeure, parce qu'elle en a fait l'équivalent de l'Un et du Réel déniés. La non-philosophie remplace le concept philosophique unitaire de l'Homme (L-homme) par la dualité unilatérale de l'Homme-en-personne et du Sujet Etranger.

L'Homme-en-personne est une détermination négative pour un Sujet capable de transformer la question philosophique "qu'est-ce que l'Homme ?". La réponse est qu'il n'y a d'Homme que l'Homme, c'est-à-dire que l'Homme (en-personne et non pas sujet) est la réponse=X qui détermine la forme même de la question.

"Il n'y a d'Homme que l'Homme" n'est pas une affirmation dogmatique, et pas encore un théorème, mais une réponse oraculaire précédent la question. Il s'en déduit un théorème transcendantal selon lequel il n'y a d'Homme que pour la science des hommes, plus exactement pour son sujet (donc pas d'Homme objet ou même sujet de la science).

2000, 2004

mardi 21 octobre 2008

HERESIE > Utopie

Si les hérésies religieuses se voulaient utopiques et n'étaient qu'imaginaires, l'hérésie non-philosophie est l'utopie du Réel en tant qu'Homme-en-personne non-représentable, Vécu-sans-vie capable de changer la vie.
L'utopie ne consiste pas à réveiller des hérésies imaginaires, ni à prend la place de la philosophie et de la religion, mais à revendiquer la non-place de l'Homme-en-personne par la résistance du sujet-Christ dans le Monde.
L'hérésie n'est pas un espoir révolutionnaire, un point de vue sur le monde ou une volonté ascétique et nihiliste, mais une pauvreté d'esprit et une pensée rien-qu'humaine, l'ascèse immanente d'être-homme seule capable de donner le Monde

2002