jeudi 18 mai 2023

EN-PERSONNE, Un, Superposition

« En-personne » est le résultat de la « superposition » de l’Un et de la personne, de l’« en » comme en-Un ou immanence, et de la face de l’Un ou du masque de cette immanence. Or cette superposition qui n’est plus une opération philosophique comme le « Même » parménidien mais physique, du moins orienté-quantique, ne peut se dire que de vecteurs et certainement plus d’objets ou de concepts et de catégories métaphysiques. Avec cet opérateur de la superposition, nous avons déjà transformé toute la christologie en christo-fiction. « En-personne », c’est la face unique de l’Un selon un rapport-sans-rapport de complémentarité unilatérale. La face de l’Un n’ajoute rien à l’Un sinon elle-même, mais l’Un s’ajoute de manière immanente à lui-même la face ou la personne qui lui est ajoutée. Évidemment, sous le macroscope (« décohérent », diraient certains physiciens) de la philosophie, la formule perd sa superposition et se décompose dans une amphibologie ou un redoublement spéculaire, elle se bilatéralise ou devient réversible comme dans l’axiome fameux de la convertibilité de l’Un et de l’Être.

LARUELLE, 2014, CF

CHRIST, Foi, Quantique

Le facteur-Christ doit être compris comme un concept négatif et non-rationnel, comme l’envol de l’Ange, ascender ou vecteur unifacial, vectorialité de principe... Christ est lui-même une résultante de vecteurs qui traverse la transcendance théologique. La foi est un ascender ou un vecteur avec un minimum de particule ou un noyau de croyance qui est la phase, tandis que la foi correspond au flux. Donc, pas de foi comme pure intériorité de la conscience mais une complémentarité unilatérale de la foi comme module et amplitude, et de la croyance comme phase ou direction particulaire... Qu’est-ce que l’incarnation débarrassée de sa mythologie et de ses croyances, livrée à la foi des fidèles, sinon une physique orientée-quantique qui permet la déduction qu’il faudrait dire une micro-christique ou une christologie microscopique c’est-à-dire dont l’intelligibilité ne peut être que vectoriale plutôt qu’existentiale ?... Fusion de la christologie et de la physique quantique « sous » la quantique et non plus sous la théologie. Cela s’appelle une matrice et sert à déterminer la connaissance – notre foi – de cet X que nous appelons le Christ-en-personne.

LARUELLE, 2014, CF

CHRIST, Croix, Résurrection

La Croix est plus qu’un symbole historico-spirituel, c’est l’intuition christique de nature quantique dans laquelle communiquent le théologème du Christ et sa figure humaine... Le problème était comment concilier la brutalité de l’algèbre, ce datum du nombre complexe, et le sens ou la chair qu’implique le schème ? C’est ici que la quantique n’est plus négociable, mais s’impose d’un coup, la superposition répond seule de leur « addition », il y a un superposé-sans-superposition du concept du Christ et de la chair géométrique. La Croix n’est pas, ne peut pas être évidemment la cause d’elle-même. Sa cause positive est dans l’état superposé du Christ et du Christ ressuscité. Évidemment le secret de la Croix ne peut être que le Christ ressuscité parce que lui seul manifeste leur être-commun intuitif qui est l’élévation ou l’ascension, l’ascender vectorial qui est sa reprise. C’est la Résurrection qui explique la connaissance de la Croix, pas l’inverse, la mort du Christ ne prouve presque rien, sa résurrection comme insurrection est le véritable ascender qui abaisse par contrecoup le concept théologique du Christ, la théologie elle-même. La mort du Christ sur la Croix est la mort de la théologie qui a été crucifiée et qui ressuscite dans la foi. La fonction-Messie est le Christ ressuscité, celui qui transforme en objet de connaissance Jésus et ses paroles mais qui ne peut se déduire d’elles.

LARUELLE, 2014, CF

CHRIST, Quantique, Messie

À côté du Christ-Jésus réel mais historique, du Christ religieux objet de la théologie, il y a un autre Christ que l’on appellera « imaginaire » ou paradoxalement « scientifique » par sa proximité avec l’imaginaire algébrique complexe nécessaire à la quantique, un facteur-Messie plus exactement et chargé de faire passer la connaissance du Christ de son état de savoir théologique à son état de vérité générique sur une base quantique. C’est la fameuse « étincelle » des gnostiques et des mystiques... Un Christ réel en un nouveau sens, non réaliste, messianique de part en part, en surgira... Une science suppose dans son objet ce qu’elle-même y met a priori pour l’essentiel, une forme de rationalité qui lui est adéquate. Une science orientée-quantique y mettra au moins les grands principes rationnels qui lui sont propres et les y mettra dans leur totalité, sans être nécessairement positive pour cela. L’a priori quantique comprend les trois principes de la superposition, de la non-commutabilité et de l’intrication ou de la non-localité, mais aussi ce que l’on appellera provisoirement et kantiennement l’a priori transcendantal de ces principes, à savoir cette étincelle qu’est le nombre complexe ou imaginaire (racine carrée de -1) nécessaire pour entrer dans la sphère de pertinence quantique... On pose le Messie comme le facteur non-« réel » au sens de non-arithmétique mais algébrique, comme de l’algèbre par rapport à la théologie ou à la religion... Le nombre imaginaire n’est pas lui non plus un « nombre » au sens arithmétique et se mesure moins à l’absolu qu’au radical dont il est le porteur et l’introducteur dans la pensée comme avant-priorité dépourvue de fondement et contingente en un sens désormais non-philosophique. Autrement dit notre parabole ou notre fiction est justement que le nom de Christ désigne également et principalement l’équivalent du nombre imaginaire opérant comme Étranger ou fonction-Messie « intriguant » en milieu gréco-juif ou chrétien et y important la puissance de la fiction. Les variables du grec et du juif sont multipliées et affectées en leur fusion par la reprise mais idempotente du juif ou du Messie, qui revient apparemment mais qui en réalité vient pour la toute première fois ou qui sous-vient. Le facteur-Christ se montre à découvert ou « fait foi » dans la Résurrection comme reprise plutôt que dans la mise en Croix. La Résurrection est un acte méta-physique c’est-à-dire méta-quantique ou générique par lequel se prouve une messianité plus complexe que la judaïque ou qu’un acte préjugé intellectuel à la manière grecque. Elle donne la mesure d’un Christ indiscernable et le distingue en cela de Jésus qui, lui, faiblit sur la Croix... Le système-Christ comprend donc deux aspects étroitement conjugués et seulement deux. Il désigne le plus extérieurement le message christique, le kérygme à base gréco-judaïque avec l’ensemble des énoncés, formules et logia d’un personnage dénommé « Jésus », et de là l’ensemble de la théologie chrétienne qui l’englobe comme théo-christo-logie. Mais plus profondément « Christ » est le symbole qui désigne une fonction structurante mais immanente des messages, une variable fondamentale d’essence quantique, un facteur qui s’ajoute à toutes les variables extraites des messages, et qui a le pouvoir de les transformer en vecteurs. C’est un facteur de vectorialisation de la foi arrachée à la croyance ou encore de fictionnalité imaginaire qui donne le sens de son message.

LARUELLE, 2014, CF

CHRIST, En-personne, Messianité

Nous distinguons une diversité de fonctions où entre le « radical » Christ. Système-Christ. Ensemble ouvert des énoncés de toute nature des Évangiles canoniques ou pas, logia de Jésus, récits des disciples, interprétations des apôtres, qui se rapportent exotériquement ou dans le christianisme au pôle de Jésus-Christ, mais qui fonctionnent ici « ésotériquement » comme propriétés et variables dans la science du Christ en vue de déterminer la connaissance que nous pouvons obtenir de sa messianité par la foi c’est-à-dire de la connaissance du Christ-en-personne... États du système-Christ et fonction-Messie. Désignent les différentes combinaisons possibles de ces variables auxquelles donne lieu le système. Chaque état du système contient des variables chrétiennes traditionnelles ou théologiques du Christ ou encore ses coordonnées juives et grecques plus la fonction-Messie qui s’ajoute aux variables et qui permet un traitement quantique par son caractère algébrique de nombre imaginaire ou complexe... Christ-en-personne. Du facteur-Messie algébrique nous distinguons le Christ-en-personne, à la fois tel quel en tant qu’incarnant la fonction-Messie et comme tel en tant qu’objet de la connaissance. C’est l’unité de la messianité et de l’individu comme les deux aspects ondulatoire et particulaire en leur complémentarité unilatérale. De là l’ambiguïté de l’En-personne qui est la messianité indivisible et son unifacialité ou son être-sujet-Étranger... Messianité et foi. Désignations très générales ou notions communes qui se rapportent au Christ et de là au sujet-fidèle en tant qu’ils sont tous deux objet réel et objet de connaissance, Christ et connaissance du Christ. La distinction essentielle est que la messianité est le phénomène vécu générique (soit comme réel soit comme connaissance) et la foi ou la fidélité la forme du clone ou du sujet fidèle toujours au bord de la croyance.

LARUELLE, 2014, CF

CHRIST, Quantique, Foi

Si le Christ inaugure une science des humains en tant que soumis au monde plutôt qu’à l’Être, alors il faut aller le plus loin possible dans la science actuelle la plus novatrice des rapports de l’homme et du monde, et recourir pour ce nouvel élan à la physique quantique... Voilà pourquoi le Christ sera traité comme une « constante christique », la foi comme un « quantum de foi » et les procédures théoriques mises en œuvre comme des principes quantiques mathématiquement allégés dont les deux principaux, évidemment intriqués, sont la superposition caractéristique des phénomènes ondulatoires, et la non-commutativité décelable plutôt sur les phénomènes particulaires... La foi radicale est en première apparence concevable comme un acte de superposition de type quantique et s’oppose point par point à l’identification de la croyance qui veut toujours l’absolu. Le quantum de foi est une sorte de non-agir comme non-réagir au monde mais capable d’agir en transformant le monde sans donc le créer. Corrélativement à l’irruption de la foi, il faudra abandonner le modèle non pas seulement « objectivant », mais philosophique ou théologique, de la création et ce qu’il en reste dans le modèle opposé et spéculaire de sa contemplation idéaliste ou matérialiste, pour le modèle générique de sa transformation. La foi radicale, la fidélité-de-dernière-instance permise aux humains a un effet immanent qui est seulement la transformation générique du monde (plutôt que sa « production », Marx).

LARUELLE, 2014, CF

THÉOLOGIE, Christ, Messianisme

La théologie, cosmologique de forme et de vocation, philosophique de moyens, a construit sur l’événement et la pensée-Christ tout un « plan du salut » mis au compte de Dieu, un vaste récit qui fait le fond de notre mythologie et qui s’est poursuivi par la téléologie du sens de l’histoire supposé englober les humains. Mais une science non-chrétienne, fondée sur une algèbre, celle de l’idempotence, et non plus sur une logique philosophique, saisira plutôt dans la messianité un processus quasi aléatoire, une dispersion indiscernable des messies suffisamment intriqués pour dessiner le corps « ecclésial » mais illocalisable des fidèles. Passer de la théologie à la science générique du Christ est à ce prix, qui n’est pas celui de l’abandon de toute « espérance », au contraire peut-être.

LARUELLE, 2014, CF

EN-CHRIST, Parole, Oraxiome

Entre le Jésus évangélico-mondain et le Christ comme type de la posture chrétienne, il y a le corpus des paroles fondamentales que tient en principe le premier. Or Jésus lui-même a démontré dans la résurrection le sens exact de sa posture et il est donc l’inventeur non seulement spontané de cette posture mais son théoricien... Nous travaillons certes avec des concepts, impossible de faire autrement, mais au service d’une tout autre pensée de type scientifique... Ainsi nous ne thématisons pas ni n’interprétons le sens supposé caché de ses paroles, si ce n’est pour découvrir ce qui y est simplement implicite, en vue de nous fournir en matériau, car le Christ dit tout clairement avec une évidence qui n’est pas celle des savants mais celle des simples (ceux que nous appellerons les « Idemsachants »)... A fortiori nous le lisons contre tout fondamentalisme, philosophique ou évangélique. Nous dégageons sous la forme d’axiomes subjectifs ou de vécus axiomatiques (« oraxiomatiques ») la cohérence non-philosophique des logia si facilement capturés par la philosophie qui aime prendre en charge les paroles populaires des simples afin de les « relever ». Avec ces paroles simples et non philosophiques, Jésus se fait Christ sans avoir besoin de la dialectique paulinienne, il exprime son identification à cette sortie hors du religieux, celle du Christ « en » lui-même... Pourtant le Christ est un événement de pensée « réel », il détermine et transforme en son objet de la pensée reçue, il « accomplit » les discours religieux... C’est une contingence historique mais lourde que l’immanence du rapport crucial de l’homme et du monde ait été reformulée par le Logos et la Torah, par la Philosophie et la Loi, que son message ait donné lieu à une religion nouvelle qui maintenant le recouvre et le dissimule.

LARUELLE, 2014, CF

FOI, Savoir Science

La foi a-t-elle jamais été la croyance en un événement, si mystérieux ou si objectif soit-il, ou bien une praxis immanente, la pratique messianique du monde qui trouve quelque affinité avec un affect d’immanence qui est celui de la connaissance scientifique comme vécue et non comme objet ?... La foi est un principe de type scientifique (ni positif ni transcendantal) qui rend intelligible le christianisme tout en le défaisant comme croyance, un savoir dont nous n’avons pas encore la connaissance de son inintelligibilité... Il ne s’agit pas de reconnaître que nous ne savons rien, mais que nous ne savons rien par philosophie justement, par représentation ou croyance historique, du savoir que nous sommes génériquement en tant que fidèles de-dernière-instance... Une transcendance organisatrice comme celle de Dieu et de son plan convertit la dualité générique simple en une triade en lui faisant perdre sa consistance... Il suffit d’introduire la transcendance comme principe pour que les humains ou les Simples se retrouvent embarrassés et pris dans des filets qui s’appellent paradoxes juifs ou apories grecques.

LARUELLE, 2014, CF

EN-CHRIST, Science, Gnose

Il y va du Christ-en-personne dans la science du christianisme et des autres religions... mais à condition de pouvoir suturer la science et le Christ. Or cette suture, si elle est l’horizon de la modernité, est une affaire plus profondément gnostique. Nous retenons des gnostiques deux axiomes fondamentaux qui nous suffisent : 1. une certaine suture spéciale de la science et du sujet, une fusion, pourquoi pas, de la théorie et des masses fidèles, définit l’homme comme savoir générique et non comme homme de l’« humanisme gréco-chrétien », 2. ce savoir est la foi elle-même dans les sujets livrés au monde et le ressort pratique de leur salut... Nous comprenons les sciences autrement que prises dans la fourchette pour ne pas parler des fourches caudines du paradigme positif/transcendantal. La physique quantique déplace ce paradigme en imposant une immanence non-transcendantale d’une part et d’autre part en impliquant le compte nécessaire d’une subjectivité de l’observateur dans la préparation de notre expérience de la foi. C’est la possibilité de « sciences-sujets » qui ont une portée anti-dogmatique et générique distincte de la philosophie... Pour cela il faudra transformer en même temps que la théologie l’usage positif par exemple de la quantique. Il faudra reconnaître une affinité entre certains principes scientifiques à préciser et les logia du Christ... Si la science-selon-le-Christ est un dispositif à seulement deux termes, alors le Christ est ou apporte un type d’intelligence qui est la foi ou la messianité elle-même... On dira du Christ pour résumer son agir qu’il est le fidèle ou le Messie « de-dernière-instance », le dernier Messie comme avant-premier, expression qui signifie moins que jamais une cause ou événement qui se tiendrait caché derrière le christianisme et pas davantage un fondement transcendantal. L’idée est plutôt de le traiter à la fois comme une constante de type scientifique, donc « objective » au sens d’un invariant pour toute science humaine possible, mais aussi comme remplissant des fonctions subjectives... Constante objective tissée dans le vécu, ou vécu de foi informé objectivement. De cette manière la foi ou la messianité comme constante préserve la grandeur de la Raison, qui n’est plus confondue avec celle de la philosophie, la suffisance de celle-ci étant de son côté affaiblie.

LARUELLE, 2014, CF

EN-CHRIST, Science, Christianisme

Plutôt qu’une théologie accompagnée d’un minimum de foi ou qu’une foi accompagnée d’un minimum de théologie, toujours plus ou moins bien suturables en extériorité, nous comprenons la théologie comme expérience vécue au sens contemporain de l’expérience, justement comme expérimentale et abandonnant ses normes de validité philosophique mais non pas toute philosophie... Une telle inflexion plus que simplement « vécue » mais formalisée de la théologie comme œuvre opérée en chacun des fidèles signifie le congé donné à l’Église comme appareil de médiation et à la théologie comme appareil d’Église... La formule « philosopher en Christ » résonne comme l’affect d’une distance impossible à combler mais qui doit l’être, l’appel d’un blanc en quelque sorte radical, d’un manque dans lequel justement l’Église et la théologie qui ont horreur du vide se sont précipitées comme médiations destinées à resuturer l’ensemble de la formule... Le terme qui manque parce qu’il est étranger à la philosophie et à la théologie du Christ, est celui de « science » dont pourtant un autre terme témoigne de manière précise mais illisible par la théologie et ses présupposés ontologiques transcendantaux, c’est celui de « en », « en-Christ », qui indique une immanence du Christ et une insertion du philosopher et donc du théologiser dans cette immanence. Ce que nous allons appeler la matrice générique ou encore christique est l’appareil de nature scientifique et expérimentale (physique et plus précisément quantique) qui réussit le démembrement du doublet théo-christo-logique et l’inclusion de la théologie elle-même en cette immanence qui porte le nom de Christ... Le Christ n’est pas seulement un modèle religieux à imiter dans son existence ou ses souffrances, le fondateur d’une nouvelle religion qui ne cesse de revenir l’interpréter et le solliciter, mais l’auteur de logia qui doivent être lus comme les protocoles et les axiomes d’une nouvelle science des humains en tant que par ailleurs ils sont voués comme êtres de croyances et de rites au monde. À ce Christ-là on soumettra la pensée religieuse comme on soumet un objet aux principes d’une science. Nuance importante, ce n’est pas la religion chrétienne, encore moins la « science chrétienne », qui est cette science des autres religions, c’est le Christ qui énonce les protocoles d’une science pour toutes les religions, christianisme compris. Le christianisme n’est ici qu’une religion que l’on dira « formelle » ou encore « première », à mettre sous condition elle aussi christique... Pourquoi parler d’une « science du christianisme » et des autres religions ? La foi a-t-elle jamais apporté une science ou bien supporté d’être l’objet d’une science ? Des raisons historiques assez superficielles peuvent nous mettre cependant sur la voie. L’événement-Christ n’est rien d’autre que celui de l’émergence de la foi contre les croyances gréco-païennes et judaïques qu’elle est seule capable de transformer afin de les mettre à portée générique des humains, et cette lutte contre les croyances au nom de la foi entretient avec la science moderne, c’est-à-dire la physique, les rapports les plus étroits. Si philosophie et mathématique depuis Platon se tiennent la main comme jumelles en miroir, foi et physique mathématique le font encore autrement et signent ensemble l’entrée dans la modernité cartésienne de la certitude subjective (Heidegger)... La conjoncture, théorique au sens le plus large, ayant beaucoup changé, cette association dispose de moyens différents et peut se proposer de nouveaux objectifs... Conjuguée avec l’impératif luthérien, cette nouvelle perspective ne peut signifier que le congé donné à la philosophie comme contemplation exclusive ou théoriciste de la foi.

LARUELLE, 2014, CF