mardi 24 février 2009

VIE > Immanence

Comme universel philosophique, "La-vie" ne peut exprimer autre chose qu'une forme de subjectivité mondaine, donc une fausse immanence.
Le christianisme a opposé une vie mondaine et une vie céleste, propre à l'homme sauvé, mais cette dernière immanence reste prise dans la forme transcendante d'une extase ou d'une attente.
La gnose historique préserve plus radicalement la vie dans l'immanence du savoir (plutôt que de la foi), mais en projetant extérieurement l'attente (de l'autre vie) dans la transcendance chrétienne, elle en conserve la mythologie.
Enfin le non-christianisme réduit tout élément de transcendance et ne garde de la vie que l"être-en-vie" ou le "vivant", ou encore le "Vécu-sans-vie" sans consistance ontologique (immanence réelle et non transcendantale). La Vie est ce déterminé hors-monde qui cause le sujet-Christ transcendantal vivant-pour-le-Monde.

2002

VICTIME > Sacrifice

En religion, comme ailleurs, on ne sacrifie jamais que des innocents (la raison suffisante du sacrifice, c'est la religion elle-même, son acte auto-fondationnel) : l'innocence d'être-humain condamne depuis toujours l'hérétique.
Le concept de "victime sacrificielle" est un pléonasme qui n'explique rien ; au lieu du sacrifice "originel" et de son cercle infernal, nous posons l'Homme-en-Homme (a-social, a-religieux, etc.) comme victime-en-dernière-identité.

2004

VICTIME > Justice

Une victime n'a pas seulement "droit" à la justice, elle est la justice en-personne, plus exactement sa condition nécessaire mais non suffisante (elle ne participe pas à la justification du crime qui la rendrait co-responsable). Autrement dit le droit de la victime n'est pas absolu mais radical, c'est-à-dire 1) insuffisant pour fixer concrètement les condition mondaines de la réparation, mais 2) nécessaire comme "point de vue" déterminant unilatéralement le traitement juridique du crime, de l'enquête et de la peine.
La victime est plus qu'impensable philosophiquement, mais la non-pensée de la victime conditionne une pensée selon-la-victime. La victime ne demande pas justice, mais ce silence ni stratégique ni accusateur est la condition d'une justice selon-elle. Ce silence ne renouvèle pas seulement le langage d'une éthique du sujet selon l'Autre (cas des juifs), mais les termes d'une mystique selon l'Homme.
Le non-révisionnisme part du principe que les malheurs ne se mesurent pas et ne se comparent pas les uns aux autres, car il ne considère que leur identité. La Shoah comme la persécution des hérétiques sont des Ultimatum lancés à la philosophie pour qu'elle taise ses guerres intestines et qu'elle cesse de justifier le crime. Evidemment cet Ultimatum n'espère pas être "entendu", son effet est rigoureusement immanent.
La justice ne peut pas être "rendue" aux Hommes puisque eux seuls peuvent la donner (et dans un second temps, éventuellement, programmer sa reddition).
Pour juger les crimes commis contre l'humain, le juste ne sera pas investi juridiquement (selon des critères toujours discutables), ou philosophiquement par une transcendance en-soi de la Justice (Platon), ou par l'appel à une transcendance "très-Hautre" (Levinas), il ne peut être justifié (-sans justification) qu'en tant qu'Homme-en-personne (seulement comme condition nécessaire) ou en tant que sujet-Christ (par son action sur la philosophie).
L'Homme-en-personne est le Juste-dernier qui clone un justifié-premier (le sujet-Christ comme opérateur de justice), non en créant ex-nihilo la justice mais à partir des moyens de la justice mondaine. 

2004

VICTIME > Histoire

L'hérésie est moins un mode de pensée disparu qu'un "pensé" en-passé valable universellement pour tout homme (hérétique, juif, etc.), un réel anhistorique valant comme condition universelle négative de l'histoire. L'être-humain-en-personne ne peut être honoré que par une dette radicale, précédant de toujours la mémoire "due" aux persécutés.
La victime met en cause le savoir supposé objectif de l'historien et, au-delà, la commune définition de l'homme comme sujet historique. Elle détermine l'existence d'un sujet-Futur pour-le-Monde et non dans le Monde historique.

L'anti-historicisme théorique n'a évidement rien à voir avec le post-historicisme révisionniste, lequel n'est jamais qu'un symptôme du tout-historique moderne. Il faut aller plus loin et considérer l'histoire comme le symptôme de la science transcendantale des humains, et identifier le révisionnisme avec le Principe d'Histoire Suffisante qui veut attribuer à tout malheur humain une raison historique suffisante.
L'Eglise cherche à ramener les hérétiques au rang de schismatiques, postulant leur rupture avec une unité première (la sienne). De la même manière certains historiens assimilent les génocides à des réflexes défensifs de la part d'Etats se sentant menacés dans leur unité, mais ce lien supposé entre criminels et victimes doit être lui-même décalé et assimilé globalement au système-génocide, véritable symptôme de la forclusion de l'Homme-en-personne.
L'hérésie nous fait refuser la loi philosophique du ressentiment qui est celle de la conscience légitimante par laquelle le criminel possède une seconde fois sa victime, la faisant participer à la faute et à son effacement.

2004

VICTIME > Devoir de mémoire

L'oubli ne saurait expliquer à lui seul le déni de justice dont souffrent les hérétiques, et à l'inverse exiger un devoir de mémoire ou se complaire dans la compassion les réduirait à un objet de la mémoire, qui les réhabiliterait autant que leurs bourreaux. Il ne suffit pas de rappeler ce qu'on leur a fait, il faut se souvenir de ce qu'ils furent.
C'est en tant qu'Hommes que les hérétiques furent victimes, et non en tant qu'hérétiques que certains hommes furent persécutés. La justice demeure la meilleure auto-défense des criminels lorsqu'elle fait mine d'oublier l'Homme et son vécu insolvable par le seul jugement et la mémoire des actes commis.
Les concepts attachés à la Shoah et à sa mémoire servent aussi comme termes premiers dans une axiomatique hérétique, d'abord parce que la Shoah, crime bien réel, fonctionne comme symptôme des insuffisances de la mémoire.
La philosophie en général donne la primauté comme la priorité à la mémoire sur le passé, faisant indûment de celui-ci un objet de celle-là. La philosophie est révisionniste par idéalisme, la représentation du crime dans la mémoire prolongeant la victimisation et entérinant l'oubli de la victime.
Le devoir de mémoire lui-même a été révisé "chrétiennement" en une quête herméneutique ou une obsession historique réduisant les victimes à leur témoignage. En tant qu'historiciste, l'idéologie victimaire verse elle-même dans une forme de révisionnisme, voire de négationnisme à l'égard du passé radical.
Seule l'hérésie donne à penser l'histoire selon le crime (et non l'inverse), un crime im-mémorial dont le savoir indocte détermine de nouvelles formes de mémoire ou d'oubli.

2004

VICTIME > Crime

La Loi mortifère du Monde ou l'Obéissance à une transcendance de type religieuse n'atteint pas la généralité de la spécularité suffisante propre à la philosophie : ainsi divergent, dans leur contestation de la maîtrise, la gnose non-religieuse et la non-philosophie.
Les êtres humains sont victimisables à proportion qu'ils sont philosophables - et la victimisabilité est à la victimisation ce que la philosophabilité est à la philosophie.
La croyance au Tout-crime ou au crime-Monde relève elle-même de la pensée-Monde, elle occulte (en plaçant le crime à sa place) la teneur en humanéité réelle de la victime individuelle, son identité humaine radicale. La victime vient s'identifier au crime et entre dans un cercle infernal avec son persécuteur. Le crime est un concept qui se survole lui-même, de même que la victime se survole comme persécuteur potentiel. Faute de pouvoir produire les déterminations réellement universelles du crime (justement un présupposé réel), la philosophie revendique un crime exemplaire et fondateur dont elle fait un absolu.
La justice passe par une dualité unilatérale entre la Victime-en-personne et le cercle unitaire du tout-crime (crime-criminel-victime).
Importe évidemment la victime concrète et en-monde en tant que symptôme de l'Homme-en-personne. La victime symptômale (mais non exemplaire) ne fait l'objet d'aucun "devoir de mémoire" car elle passe toute mémoire : c'est l'hérétique inconnu, l'Ange inhommé, le sans-Monde.
L'Ange est, comme sujet déterminé-en-dernière-Humanéité (et certainement comme divin), le sujet victimisable par définition ; le genre humain est le persécuteur de l'Ange comme sujet.
La victime est persécutée pour cause d'identité humaine, celle qui peut être posée comme ultimatum à la philosophie et à la religion, mais non pensable par elles.

2004

lundi 16 février 2009

UTOPIE> Philosophie-fiction

La philosophie, soi-disant chasseuse d’utopie, est elle-même une utopie du passé qui se consacre surtout à sa propre survie en entretenant le mythe increvable de sa propre mort. Elle insiste sur son mode propre qui est le harcèlement dans la pensée, le harcèlement pour se conformer à la production et à l’histoire.

Cette utopie trop mondaine et pas assez humaine, la non-philosophie veut la porter au rang de philosophie-fiction rigoureuse, consistant à fabriquer des utopies avec le matériel philosophique existant, mais des utopies négatives dépourvues de toute détermination positive.

Les énoncés non-philosophiques conjoignent un aspect d’axiome (mathématique) et un aspect d’oracle (philosophique). Leur style général est celui de la radicalité, c’est-à-dire les conditions minimales d’une pensée à la fois rigoureuse et féconde.

Aux utopies-mondes, la non-philosophie substitue des clones unilatéraux, les utopies-univers, dont le but est l’inversion radicale de la philosophabilité et de la forme-monde en général.

C’est donc l’Homme qui, en tant que titulaire d’un futur a-temporel, peut déterminer ces utopies ; et c’est le clone transcendantal qui en assume la mise en œuvre discursive.

2004

UTOPIE > Non-Philosophie

L'immanence dont est capable la philosophie ne relativise que la transcendance thématique, tandis que la non-philosophie, loin de thématiser le Réel, pense en-Réel ou pense utopiquement le Réel comme un futur affectant le monde et le sujet. Ce non-lieu ou ce plan opératoire que suppose la non-philosophie est vide de connaissance, mais c'est à partir de lui qu'un sujet peut penser et connaître.
N'ayant aucun contenu, le présupposé n'engendre rien à partir de lui-même, il détermine juste la structure des pratiques engendrées par le monde.
L'unilatéralité comme futur (l'"Autre que") radicalise le non-lieu de l'objet réel et du métalangage scientifiques. La non-philosophie pose le non-lieu axiomatiquement, comme identique à l'en-Homme, et non spéculativement comme la négation (s'auto-posant) elle-même.

2004

UTOPIE > Pratique

La non-philosophie est une pensée à présupposé (et non à présupposition) de type "pratique transcendantale".
Le terrain de la pensée doit être double mais en-Un : spéculatif et pratique, ce dernier étant réellement déterminant. Or une pratique ne "fait" pas "monde", c'est pourquoi elle caractérise le Réel humain comme u-topie radicale.
Les philosophies n'ont proposé que des versions imaginaires (sociales et politiques, artistiques) de l'utopie, soumises aux indéterminations de l'altérité. Tandis que la non-philosophie en fait un usage de "table rase" strictement négatif.
La vocation de l'utopie est de venir unilatéralement au monde, non d'être décalquée du monde.
Jusqu'à présent les utopies imaginaires n'ont fait qu'imiter l'histoire monde, par scission ou déplacement des frontières.
L'utopie hérétique est une intention vide puisant sa dernière force dans l'Homme-en-homme, bien qu'elle utilise des moyens mondains transformés, justement en tant qu'utopie de transformation et non d'imitation.

2004

mardi 10 février 2009

UNILATERALITE > Dualité unilatérale

La dualité unilatérale est la syntaxe propre de l'unilatéralité, étant dépourvue de toute circularité, de toute auto-position par identification réciproque. Le mot "unitaxe" (meilleur que syntaxe) signifie qu'une seule dualité est chaque fois requise et qu'elle comprend seulement deux termes, sans synthèse aucune. Cependant, le fait qu'elle reçoive son essence de l'Un qui est sans syntaxe et sans relation - puisque sa seule définition ou unique essence consiste à "voir-en-Un" - impose à la dualité elle-même une sorte de double définition. La dualité unilatérale comprend pour une part une Identité transcendantale, soit l'identité sans-synthèse de la dualité elle-même, et d'autre part cette dualité effective entre l'Identité transcendantale et un second terme extrait de l'empirique. 

Cependant la dualité n'est vue comme telle que depuis le second terme, car le premier, l'Identité, se contente quant à lui de voir-en-Un et ne fonctionne pas en tant que terme dans la dualité. En général, une Identité ne compte jamais comme terme dans une relation, sauf comme clone transcendantal et uniquement du point de vue du second terme qui, finalement, assume seul la dualité, de même que le premier terme assume seul l'identité. Ceci est évident, sans quoi l'identité "de" la relation compterait systématiquement pour un troisième terme, en supplément des deux termes de la relation. 

Quant à la dualité unilatérale proprement dite - le "dual" - elle apporte l'a priori extrait du terme empirique en tant que dépourvu de sa forme mixte originelle. En résumé, la dualité unilatérale n'a plus rien d'une dualité arithmétique homogène, pas plus que l'Un-en-Un n'est l'unité mathématique ou son idéalisation métaphysique. La dualité unilatérale congédie la structure oppositionnelle du "face à face" autant que celle du "survol" synthétique ; finalement c'est toute l'"arithmétique transcendantale" sur laquelle s'appuie la philosophie depuis Platon qui se trouve écartée.

1996

UNILATERALITE > Force (de) pensée

Une pensée à présupposé comme la non-philosophie se définit par le paradigme de l'uni-latéralité. Une pensée unilatérale ne distingue par définition qu'un seul côté, l'identité ou le Réel n'étant pas un côté justement ; au contraire une pensée à présupposition comme la philosophie se caractérise par sa bilatéralité di-rectionnelle.
A la pensée procédant par survol et par transcendance, nous opposons la force de pensée, ou la pensée comme force de l'immanence, utopique en son origine et tournée vers le Tout. Au lieu de le viser comme un objet, la pensée uni-rectionnelle détermine le Tout comme sujet. 
La pensée unilatérale se définit par une simplicité qui la distingue des unilatéralités philosophiques, comme les perspectives nietzschéennes, les dispositifs pulsionnels et autres machines désirantes qui atomisent la décision philosophique plus qu'elle ne la réduisent vraiment. 
Le terme de "praticité" désignera tout savoir ayant une forme-présupposé. 
Les parenthèses entourant le (de) expriment en principe l'uni-latéralité, bien qu'une seule parenthèse ouverte serait plus appropriée. 

2004

UNILATERALITE > Unidentité

L'"Unidentité" est l'autre nom de l'identité transcendantale, en tant qu'elle participe de la dualité unilatérale sous son aspect précisément transcendantal. En effet, si la dualité n'est pensable en tant que telle que depuis le second terme (non(-Un)), elle est d'abord unilatéralisée par une instance purement transcendantale et non apriorique ((non-)Un), représentant l'Un pour cette dualité. Ni l'identité transcendantale (l'unidentité) ni l'unilatéralisation (son action) ne peuvent se confondre avec la dualité (son effet), elle-même unilatérale mais à support empirique. L'unilatéralisation forme donc avec celle-ci une dualité d'unilatéralisation (sans synthèse). De son "côté" (qui n'en est pas un), l'unidentité ne se contente pas d'unilatéraliser, elle confère également au support empirique une identité propre de transcendance (mais non transcendante elle-même), sous la forme d'une "Distance non auto-positionnelle". Finalement, '"unidentification" et "unilatéralisation" constituent les deux pouvoirs principaux de la force (de) pensée, en tant que "sujet" de la détermination-en-dernière-instance.

1996

UN > Philosophie

L'Un n'est jamais que le nom philosophique de l'Un-en-Un : il traduit mal l'inconsistance radicale du réel, vide de toute détermination ontologique. Cette inconsistance (réelle) implique une sorte d'indifférence (transcendantale) au matériau philosophique, dont il détermine toutefois l'usage comme occasion.

L'Un n'est détermination en-dernière-instance de la philosophie que par le moyen de la non-philosophie. Etant d'abord cause transcendantale de la force (de) pensée, on ne peut dire qu'il est l'essence de la philosophie elle-même. Cependant, en tant que clone, il détermine la philosophie à exister comme non-philosophie, et à se laisser déterminer par l'Un. On peut dire aussi qu'il est détermination-en-dernière-instance de la non-philosophie pour la philosophie, celle-là étant l'identité de celle-ci, et en ce sens il est leur essence commune.

1996, 2004

UN > Donation

La non-consistance de l'immanence radicale implique l'être-forclos du Réel à la pensée, même s'il peut aussi la donner uni-latéralement. L'être-forclos n'interdit donc pas toute causalité et toute donation, ni même une effectuation de la Vision-en-Un par la philosophie, il suspend simplement la causalité philosophique sur le Réel.

Ce que donne ou détermine le donné-sans-donation réel n'est rien moins la non-philosophie considérée comme clone de la pensée-langue-philosophique (Logos), donnée elle-même comme simple occasion délivrée du Principe de Philosophie Suffisante. 
La non-philosophie est contingente du point de vue du langage-matériau philosophique, mais nécessaire du point de vue réel de la vision-en-Un.

2004

UN > Immanence

Malgré la parenté du vocabulaire, aucune philosophie "de" l'immanence n'a posé, comme la non-philosophie, le primat du Réel sur la pensée, de l'Un sur l'Unilatéralité, du Radical sur la radicalité. 
L'Un, ou l'Immanent-en-personne, n'est pas pensable sur le mode de la transcendance (thématique ou opératoire) et reste donc inaperçu des philosophies de l'immanence (Deleuze) ou de l'auto-affection (Henry). Traiter l'immanence de manière immanente, tel est l'impératif de la rigueur.
Un est d'emblée en-Un et immanent plutôt que en-soi et intérieur : immanence donc radicale (et non absolue), non convertible avec l'Etre ou l'Autre. Cette radicalité lui confère en outre une plus grande universalité.

La Vision-en-Un inverse ou plutôt uni-verse la transcendance : elle donne en-Un l'Un-en-Un, sans altérité autre que celle d'un Autre-que (appelé aussi (Non-) Un ou Uni-latéralité) exprimant l'essence d'immanence séparée de l'Un mais non un quelconque rapport de l'Un avec l'Etre.

2004

mardi 3 février 2009

TRANSCENDANTAL > Clonage

Le transcendantal non-philosophique, c'est le Réel lorsqu'il se dit de la forme-philosophie auto-englobante. Sa force est de transformer la sollicitation du Réel par le matériau en un a priori pour ce matériau.
Le transcendantal ne fait pas le nouage entre instances opposées : le clonage est précisément l'identité qui reste ce qu'elle est même lorsqu'elle "noue" unilatéralement la transcendance qui est la substance du Monde. Le clonage permet que ni le Réel ni le transcendantal ne soient coupés en deux.

2004

THEORICISME > Religion

L'auto-spécularité philosophique est en manque de Réel, c'est pourquoi la religion (monothéiste) lui est co-constitutive. Le monothéisme concentre parfois l'unité spéculaire dans une forme de transcendance pure ou intégriste à laquelle s'identifient les croyants. L'excès divin se fait absence du côté juif et s'applique comme terreur négative sur des individus en manque d'identité (mais aussi corollairement comme terrorisme d'Etat), tandis qu'il se manifeste comme présence étouffante et excès d'identité côté islamique, entraînant plutôt un terrorisme actif aux plans individuel et sectaire (mais un pacifisme d'Etat).

2002

THEORICISME > Non-Philosophie

Théoricisme et terreur, fondés sur la pureté spéculaire et la haine de l'homme, ont donné respectivement la philosophie et la guerre, dont le principe est le cercle vicieux. Seule la rigueur théorique de la non-philosophie, expression d'un savoir indocte (la Vision-en-Un), fait face à la terreur théoriciste avec ses croyances et ses savoirs transcendants. La non-philosophie est aussi une pratique de lutte unilatérale qui abandonne à la philosophie la guerre et ses armes bifaciales (tournées à la fois contre l'autre et contre soi). Elle fait face également au praticisme (pour qui la pratique est une fin universelle) au moyen d'axiomes et de théorèmes irréversibles plutôt qu'absolus (tournés vers la philosophie seulement). 

Il y a bien un critère de partage entre, d'une part, la pensée non-philosophique qui laisse l'homme-en-Homme et le réel en-Réel et, d'autre part, la pensée philosophico-religieuse qui martyrise l'humain et hallucine le Réel : c'est le radical immanent de l'une, précédant toute dualité, qui fait la force du sujet-en-lutte, et c'est l'absolu transcendant de l'autre, unité spéculaire, qui cause la menace de tous les terrorismes.
Suprême arrogance : non seulement le théoriciste hallucine le réel mais encore vous hallucine prisonnier de sa vision du réel ! 
Le théoricisme aime faire "table rase", parfois à la manière terroriste en coupant l'intelligence, parfois en s'adossant à l'intelligence (réduction logique, doute, révolution) ; la non-philosophie le fait en s'adossant au réel de l'en-passé et en se tournant vers le sujet-futur... 

2002

PASSE > Mémoire

En philosophie, on a toujours considéré le passé comme représentable ou comme un élément immanent à la représentation : philosophable plutôt que réel.
En non-philosophie, le passé (en-passé, ou en-identité) est immanent en tant que réel et non en tant que mémoire ; il ne peut donc être oublié puisque forclos à la mémoire. Globalement il n'est plus une dimension subjective.
Or le passé réel assume une fonction de sujet futur en clonant la mémoire mondaine. La temporalité philosophique devient le symptôme du temps futur (inextatique) que le passé inconsistant détermine en-dernière-identité.
Le temps-sujet futur fait exister le passé radical, non en le représentant spéculairement, mais pragmatiquement en reprenant le "travail de mémoire" et en faisant exister autrement la mémoire-Monde (de l'Histoire, du Mythe, etc.).

2002

SUJET > Antinomie

Suite à Descartes qui le premier concéda au Sujet une autonomie principielle, la philosophie moderne et contemporaine s'est constituée dans sa quasi-totalité comme une vaste "antinomie du sujet philosophique", voire comme sa "dialectique transcendantale" généralisée. S'affrontent (et souvent se mélangent selon des modalités variées et complexes) une théorie du sujet à tendance scientifique, objectivante ou disséminatrice (jusqu'à Lacan, Althusser), et une philosophie du sujet mettant plutôt en exergue l'immanence de l'Ego (comme Husserl, Henry). 
Se présentant comme théorie du sujet en tant que sujet (donc comme théorie transcendantale), la non-philosophie se donne cette antinomie et la résout par son explication a priori, sans la discuter ni prendre parti, en adoptant une posture identiquement scientifique et philosophique ou encore identiquement théorique et pragmatique.

En réalité les philosophies post-cartésiennes ne parviennent à penser ni l'Ego ni le sujet dans leur identité respective (réelle puis transcendantale), car l'Ego se trouve toujours en position d'objet (sa priorité n'est alors que supposée) par rapport à un sujet qui le vise en le prédéterminant de sa structure (réflexive, noético-noématique, etc.). L'Ego reste ignoré dans son identité et son immanence de réel tant que sa nature amphibologique reproduit la confusion de l'être et de la pensée, voire plus généralement celle de l'Ego et de la philosophie (fût-elle de style égologique). L'amphibologie de l'Ego et du sujet constitue la Modernité même, le principe d'une auto-référence devant sans cesse répondre d'elle-même. Elle devient désormais l'objet d'une théorie unifiée.

La théorie non-cartésienne et non-philosophique du sujet commence donc par se donner un Ego réel-sans sujet et répartit différemment les trois termes Ego-sujet-être. C'est une science transcendantale au sens où elle ne porte pas directement sur les objets à connaître (ici, les "philosophies du sujet") mais sur les conditions de leur connaissance a priori. Une théorie unifiée suppose quatre conditions : 1) une cause de la théorie dans les termes du réel-Un ou de l'Ego , 2) un matériau, en l'espèce les philosophies du sujet, 3) un organon universel, d'où se déduiront les structures a priori, 4) les opérations de ce sujet transcendantal par lesquelles il accède au matériau philosophique.

1996

SEPARATION > Un

L'affect du Réel selon la philosophie se nomme transcendance, notamment sous la forme du chorismos (séparer et placer), à quoi l'on oppose l'être séparé immanent ou sans-séparation, et l'uni-latéralité comme type d'emplacement. Même lorsqu'il parle d'immanence, le philosophe continue de la contempler dans le Logos au lieu de la pratiquer de façon immanente, ce qui peut induire par exemple un nouveau platonisme au nom d'une dernière extériorité de la division.

L'être-séparé de l'Un ne signifie nullement que séparation ou division appartiennent à l'essence de l'Un, puisqu'il n'est pas séparé de soi mais seulement du Monde, et encore sur le mode négatif de l'Autre-que... ou bien du Futur uni-latéral. 

2004

SEPARATION > Homme

L'homme de la philosophie est un hybride qui doit autant à la dyade antropoïde grecque qu'à la créature judéo-chrétienne. La philosophie méconnaît l'homme ordinaire, l'homme rien-qu'homme.

Ll'homme selon la non-philosophie est un être-Inséparé (de) soi, et donc Séparé-sans-séparation du Monde.

L'homme n'est rien d'autre que le Réel forclos à la philosophie. Mais humain contraint la pensée à se faire axiome et à renoncer à la suffisance.

Car si l'Ego-homme est forclos aux sujets (contrairement à l'Ego philosophique), ceux-ci en le pré-supposant effectuent son uni-versalité pour le Monde.

1998