mardi 9 décembre 2008

PHILOSOPHABILITE > Philosophie

L'apparence transcendantale dans sa plus grande universalité et dans sa plus grande prétention, c'est la philosophabilité, et si les autres savoirs y participent bon gré ou mal gré, le discours "philosophique" en est de fait et de droit le titulaire désigné (le seul qui prenne en charge consciemment la question du Réel). Le point de vue non-philosophique utilisera à son tour les savoirs régionaux et les pratiques, mais dans un autre type de relation (non-aliénant) avec la philosophabilité générale.

La philosophabilité désigne la prétention de la philosophie à penser le Tout de la réalité et donc à se penser elle-même.
La philosophie s'auto-affecte par principe, elle se définit toujours elle-même en tant qu'objet philosophique et au moyen d'une opération philosophique.
Les philosophies posent une philosophabilité soit univoque et idéale, soit équivoque et partielle lorsqu'elle semble limitée par une détermination empirique. Mais justement la mise ne place du matériau philosophique doit tenir compte de cette dualité intrinsèque entre le noyau formel de la philosophie (l'univocité de la philosophabilité) et l'apport empirique.
Le primat de la philosophabilité sur la philosophie, au niveau du matériau, définit la rigueur non-philosophique comme "non-philosophabilité", bien que le primat inverse soit occasionnellement possible au titre d'une non-philosophie "régionale" ou "spéciale".
On distingue une non-philosophie "longue" ou universelle d'une non-philosophie "par provision", reflétant encore plus ou moins volontairement les positions philosophiques doctrinales qu'elle se propose de traiter.

2004