mardi 21 octobre 2008

GNOSE > Hérésie

Il faut arracher une posture non-gnostique à la gnose, elle-même distincte de ses formes historico-philosophico-religieuses. 1) Primat de l'Homme-en-Homme sur Dieu et l'appareil onto-théo-logique ; 2) primat de la séparation hérétique sur l'Unité chrétienne, et surtout primat de l'être-séparé sur toute séparation ; 3) primat du savoir indocte sur la foi (chrétienne sans sa forme-attente ou rationnelle dans sa forme-transcender).
L'hérésie propose déjà sous sa forme historique une expérience originale du Deux basée sur une Séparation non-hiérarchisante et la revendication d'un savoir immanent. La réjection gnostique du Monde est davantage qu'une distance phénoménologique, elle est expérience d'un savoir indocte (certes non encore théorique mais vécu en-solitude) de la non-consistance humaine. Par ailleurs la doctrine dualiste écrase la double articulation onto-théologique du système philosophique avec son principe de double transcendance (meta et epekeina) hiérarchisée.
Comme la révélation n'est pas donnée en Christ pour les hérétiques, elle est donnée par la Séparation elle-même qui constitue son mode de transcendance propre et qui conditionne à son tour un savoir. C'est en-cela que l'hérésie historique, si elle n'admet pas le séparé-sans-séparation non-religieux, peut servir à modéliser le christianisme et être clonée comme sujet-Christ.

2002