Dans la syntaxe de la Décision philosophique relayée (voire exacerbée) par Heidegger et les "philosophes de la Différence", l'Absolu s'applique au processus d'unification de l'identité et de la différence, tandis que la Finitude désigne une transcendance réelle valant pour l’un des termes du différend, dans le but d'introduite une distorsion générale de leur rapport.
Or bien que Heidegger ne dispose pas du concept d'Absolu radicalement fini, sa Finitude n'en est pas moins pensable et pensée comme absolue.
Heidegger trouve dans le "transcender absolu" de l'étant et de l'Un par rapport à l'être le moyen de sauvegarder la Différence du péril idéaliste. Pour comparer avec Hegel, la Différence heideggerienne se distingue du Concept précisément par la Finitude comme retrait-(du)-réel, rapport unaire ou ontique censé se substituer à l'élément idéel du rapport. Mais cette résistance n'exclut pas l'Absolu, d'abord dans la mesure où la Finitude reste elle-même inconditionnée. La Finitude contredit juste une certaine interprétation idéaliste de l'Absolu. L'Absolu n'est plus posé a priori comme l'essence de la Finitude, c'est plutôt la Finitude dans son essence finitisante qui signe l'Absolu, donc en tant qu'elle endosse une fonction transcendantale d'essence de la Différence.
L'Absolu du Concept repose sur une scission classique sujet-objet qu'il dépasse, tandis que la Finitude absolue se fonde sur la distinction transcendante de l'étant-objet et de l'étant-en-soi. Avec ce type de Finitude la médiation se voit prise au sérieux - n'étant plus au service de l'Unité du Concept - à condition que la Finitude devienne l'essence même de la Différence !
S'il est vrai que "l'Absolu est identiquement son déchirement", thèse présente chez Heidegger aussi bien que chez Hegel, seul le premier peut poser le déchirement comme étant le mode propre où peut s'éprouver l'Absolu. Du néant caractérisant l'objet-en-tant-que-fini chez Hegel, on passe avec Heidegger au Néant affectant l'Etre même, au Néant-qui-néantise comme Absolu. La Finitude est bien élevée au rang d'essence par laquelle l'Absolu s'éprouve en quelque sorte lui-même.
Au coeur de la Finitude, c'est toujours la Différence et donc une forme de transcendance qui "finitise" l'Absolu. Mais à cause de la transcendance réelle de l'étant, qui le maintient dans le cadre d'une phénoménologie, l'Absolu comme Différence s'éprouve bien comme néant fini. Il ne sursume ou ne contrôle plus la Différence, au contraire il la prolonge d'un "tournant" interdisant toute forme de cercle ou de présence à soi.
Pour autant, comme énoncé plus haut, il n'existe pas chez Heidegger de finitude radicale. De même que la scission se fait essence de l'Absolu, l'Absolu ou l'Un lui-même sous la forme du "transcender absolu", la Différence est seule source de finitude en dernière instance transcendantale.
1987
Or bien que Heidegger ne dispose pas du concept d'Absolu radicalement fini, sa Finitude n'en est pas moins pensable et pensée comme absolue.
Heidegger trouve dans le "transcender absolu" de l'étant et de l'Un par rapport à l'être le moyen de sauvegarder la Différence du péril idéaliste. Pour comparer avec Hegel, la Différence heideggerienne se distingue du Concept précisément par la Finitude comme retrait-(du)-réel, rapport unaire ou ontique censé se substituer à l'élément idéel du rapport. Mais cette résistance n'exclut pas l'Absolu, d'abord dans la mesure où la Finitude reste elle-même inconditionnée. La Finitude contredit juste une certaine interprétation idéaliste de l'Absolu. L'Absolu n'est plus posé a priori comme l'essence de la Finitude, c'est plutôt la Finitude dans son essence finitisante qui signe l'Absolu, donc en tant qu'elle endosse une fonction transcendantale d'essence de la Différence.
L'Absolu du Concept repose sur une scission classique sujet-objet qu'il dépasse, tandis que la Finitude absolue se fonde sur la distinction transcendante de l'étant-objet et de l'étant-en-soi. Avec ce type de Finitude la médiation se voit prise au sérieux - n'étant plus au service de l'Unité du Concept - à condition que la Finitude devienne l'essence même de la Différence !
S'il est vrai que "l'Absolu est identiquement son déchirement", thèse présente chez Heidegger aussi bien que chez Hegel, seul le premier peut poser le déchirement comme étant le mode propre où peut s'éprouver l'Absolu. Du néant caractérisant l'objet-en-tant-que-fini chez Hegel, on passe avec Heidegger au Néant affectant l'Etre même, au Néant-qui-néantise comme Absolu. La Finitude est bien élevée au rang d'essence par laquelle l'Absolu s'éprouve en quelque sorte lui-même.
Au coeur de la Finitude, c'est toujours la Différence et donc une forme de transcendance qui "finitise" l'Absolu. Mais à cause de la transcendance réelle de l'étant, qui le maintient dans le cadre d'une phénoménologie, l'Absolu comme Différence s'éprouve bien comme néant fini. Il ne sursume ou ne contrôle plus la Différence, au contraire il la prolonge d'un "tournant" interdisant toute forme de cercle ou de présence à soi.
Pour autant, comme énoncé plus haut, il n'existe pas chez Heidegger de finitude radicale. De même que la scission se fait essence de l'Absolu, l'Absolu ou l'Un lui-même sous la forme du "transcender absolu", la Différence est seule source de finitude en dernière instance transcendantale.
1987