jeudi 9 octobre 2008

CLONAGE > Identité

Une théorie du clonage non tronquée tiendrait l’Identité ou l’Un pour l’essence de l’homme. C’est pourquoi la philosophie, et plus particulièrement l’éthique, ne peut tolérer le principe du clonage pas plus que la culture en général ne peut tolérer l’inceste.

Mais comme tout refoulement, cet interdit trahit aussi bien un désir d’identité qui, lui, fait symptôme de l’Identité réelle, et cela d’autant plus que le style des doublets et des dyades propre à la philosophie n’est rien d’autre qu’une pratique du clonage « à la différence près ».

Le projet de connaître l’humain est structuré comme un désir de reproduction, non pas à l’identique comme la science le professe naïvement ou comme l’éthique feint de le croire, mais dans une identité « supérieure » préservant la différence.

Or le clonage de-dernière-instance n’est pas une reproduction à l’identique, n’est pas une reproduction du tout mais la manière d’agir spécifique de l’Identité (ou de l’Homme) devenant « lui-même » sujet-existant-Etranger face à un donné-X mondain et transcendant. « En-dernière-instance » signifie que l’Homme n’est pas clonable par essence, sinon indirectement et selon lui sous la forme du sujet-Etranger.

2000