jeudi 9 octobre 2008

CHRIST FUTUR > Futur

L'Homme-en-personne se distingue par son refus du Monde et du temps, si ce n'est qu'il fait corps avec le Temps-en-personne, soit ce passé radical hors du temps et hors du Monde qui définit tout humain comme vécu individual. Mais par ailleurs, l'homme est également accaparé par le présent, soumis corps et âme à la loi du temps. Le christianisme futur offre à l'homme une nouvelle expérience du temps : la possibilité d'émerger comme sujet-Futur ou sujet-Christ. La venue du Messie n'est plus projetée à la Fin des Temps, le Messie arrive littéralement (du) Futur en clonant le temps-Monde pour se manifester, tout en assumant prioritairement la primauté radicale de l'Homme sur le Monde.

C'est en ce sens que la Dernière Bonne Nouvelle ne peut finalement que s'annoncer elle-même, elle est dernière en tant que performation pure (après il n'y a plus rien), Prophétie en-personne et pratique messianique étant rigoureusement identiques.

C'est pourquoi il faut interpréter cette Dernière Bonne Nouvelle et la proclamation d'un Christ Futur comme un ultimatum, tout le contraire d'une attente extasiée ; clairement cela signifie une mise en demeure pour la pensée (notamment philosophique), au nom de l'Homme-en-personne, d’avoir à porter assistance au Monde et pas seulement de lui donner à espérer…

La foi dans le Futur et dans le Christ ne peut être qu'une pratique du Futur, à cause du Monde et à l'occasion du présent certes, mais surtout en fonction du temps réel humain qu'est le passé radical, hors de la Loi du temps et du Monde.

2002