mercredi 29 octobre 2008

HOMME > Victime

L'Homme est la réponse qui précède la question "qu'est-ce que l'homme?". Partir de l'humain n'implique pas une définition préalable, ni un quelconque primat de l'éthique, cela revient à énoncer une hypothèse : "si c'est un homme..." alors qu'en est-il d'une éthique selon l'homme, d'une éthique au service de l'homme ?

"Si c'est un homme" et rien-qu'un-homme, alors il est martyrisé, bafoué, nié comme tel ; sa non-consistance "essentielle" est insupportable aux yeux du monde, elle le condamne au statut de victime radicale. Cette non-consistance n'est nullement une faiblesse face aux Autorités mondaines et philosophiques, mais bien un refus d'affronter celles-ci. Donc l'être-victime n'est pas la conséquence d'une lutte et d'une défaite mais une condition originaire, une impuissance radicale que lui impose sa vision-en-Un et sa forclusion au Crime du Monde.

Cependant qui est victime, l'Homme ou le sujet ? La vie humaine-en-dernière-identité est un vécu en-Un que dissimulent les concepts philosophiques d'être-au-monde et d'être-pour-la-mort, tous deux fondés sur la division et la scission. Ces concepts - désignant à la fois l'Homme et le sujet - ne sont pas seulement unitaires et donc aporétiques, ils restent généraux et donc inaptes à exprimer les conditions réelles de la naissance et de la mort de l'homme en tant que sujet. Les hommes ne meurent pas en tant qu'humains mais justement en tant que sujets-Etrangers, niés et persécutés par le Monde, et c'est alors qu'est avérée leur humanité radicale. Les hommes n'existent pas pour-la-mort, mais ils donnent bien un sens à la mort, à savoir qu'elle n'est jamais naturelle en ce qui les concerne. La mort est un assassinat - le Crime du Monde - parce que le Monde ne peut vouloir l'Homme-en-personne et hallucine sa disparition dans la persécution des sujets-Etrangers.