mardi 21 octobre 2008

EGO > Force (de) pensée

La pensée se définit philosophiquement comme relation à l'être, selon deux modalités possibles : soit elle se rapporte à l'être déjà donné comme substance, soit elle se constitue elle-même réflexivement comme être et substance. Mais dans les deux cas, la pensée s'effectue réflexivement par rapport à soi et par rapport à l'être, se sorte que l'Ego "produit" n'échappe pas lui-même à la relation.
L'Ego de la philosophie se divise entre un Ego présupposé premier et un Ego obtenu par la pensée, ou un Ego supposé Un et un Ego divisé par l'être et la pensée ; l'Ego de la non-philosophie demeure indivisiblement Ego-en-Ego mais engendre une dualité unilatérale, une dualysation non-philosophique de l'Ego.
Soit ces trois axiomes : 1) il y a (de) l'Ego, mais pas l'Ego "lui-même" ou "en tant que tel" ; 2) l'Ego n'est pas, sauf en-Ego, ou en tant qu'Un ; 3) l'Ego ne pense pas, ne se donne pas lui-même, sauf en-Ego, ou comme déjà-donné. Mais alors comment advient la pensée ? Théorème : l'Ego détermine-en-dernière-instance, par clonage transcendantal, le sujet comme force (de) pensée. L'Ego immanent est accompagné (non nécessairement) du sujet comme force (de) pensée, son clone transcendantal, et cesse d'être confondu avec lui.

C'est ainsi que, forclos à la pensée comme à l'être, l'Ego est la cause en-dernière-instance de leur différence. La pensée n'est pas une res ou une essence mais une "force", c'est-à-dire cette distance non-phénoménologique ou cette dualité unilatérale qui suit immédiatement (par clonage) son essence transcendantale.

1996