mardi 21 octobre 2008

HERESIE > Séparation

Si l'hérésie connaît une forme de décision, elle n'a plus rien à voir avec la décision philosophique, car 1) c'est une décision sans séparation, performée selon l'identité et la radicalité, 2) qui connaît un séparé précédant toute séparation ou transcendance, 3) qui est unilatérale plutôt que réversible, 4) qui distingue le radical immanent de l'absolu transcendant, 5) c'est une pensée pour la philosophie-Monde et 6) non pour quêter un réel philosophable.
Selon l'ordre dérivé de l'Un, l'hérésie se distingue d'abord par l'indifférence au Monde, puis par le "rejet" transcendantal (ou unilatéralisant) de celui-ci.
L'Un(-de-l'Un) philosophique, par sa structure spéculaire, n'est jamais totalement séparé du Monde, tandis que l'Un-en-Un reste en-lui-même, sans la moindre identité à soi ni même séparation d'avec le monde.
Les hérétiques furent persécutés, non en tant que séparés, mais en tant que sectaires accusés de sécession par l'Eglise. Or ce n'est pas l'hérétique qui se sépare, mais bien l'immanence qui sépare, tandis que la transcendance, se séparant, veut unifier le Monde.

La non-consistance du Vécu humain, voilà ce qu'est l'hérésie, et l'impossibilité de négocier l'être-séparé de l'homme en termes de principes philosophiques ou théologiques.


2002