mardi 25 novembre 2008

NON-PHILOSOPHIE > Philosophie I, II, III

Philosophies I, II et III correspondent en même temps à la découverte en trois phases de la non-philosophie et aux trois faces constitutives de la philosophie elle-même.
Philosophie I reste sous l'autorité du principe de philosophie suffisante tout en apportant, dans un style nietzschéen, des premiers éléments de non-philosophie (l'individu, l'expérience transcendantale de la pensée...).
Philosophie II marque la naissance de la non-philosophie avec la subordination de la décision non-philosophique à la Vision-en-Un, sa cause immanente, mais subordonne aussi la philosophie à la pensée scientifique.
Philosophie III se libère de cette conception encore "scientifique" du Réel et affirme la forclusion radicale de celui-ci. Philosophie III affirme (et suspend) le tout de la suffisance philosophique (science comprise). Ce n'est plus la pensée, notamment scientifique, qui détermine le "non-" de la non-philosophie mais le seul Réel - les théories scientifiques peuvent maintenant servir de matériau, comme n'importe quelle philosophie, à la non-philosophie.
Les deux nouveautés de philosophie III : 1) la distinction radicale de l'Un et de la pensée, ou du Réel et du transcendantal, ou encore de l'Ego et du sujet, grâce au concept de force (de) pensée comme organon transcendantal du Réel ; 2) à l'affinité supposée de l'Un et de la science, la non-philosophie substitue désormais le concept de théorie unifiée, qui signifie une égalité de-dernière-instance entre d'une part la philosophie et la science, très généralement, et d'autre part entre la philosophie et chacune des sciences ou des pratiques qui la composent.
Ne dépendant que du seul Réel (sans "faire Un" avec lui : elle se distingue des "philosophies de l'immanence", comme l'europanalyse) la non-philosophie peut d'autant mieux accorder à la philosophie une autonomie relative, et se fait moins critique à son encontre.
Philosophie III apporte trois autres concepts fondamentaux : 1) le Réel clairement distingué du transcendantal, et de leur confusion dans la "Vie" ou l'"auto-affection" ; 2) un concept de "résistance philosophique" renouvelé, sur la base de la forclusion du Réel imposée par lui-même, et par-là une autonomie plus grande de la non-philosophie (hors polémique définitivement) ; 3) le concept de "clonage transcendantal" qui reprend et améliore l'ancien concept de "reflet non-thétique".
Avec les Principes la non-philosophie est désormais accomplie, gommant certaines abstractions excessives des étapes antérieures (comme le thème des trois a priori constitutifs de la "Transcendance non-thétique").

1996