mercredi 19 novembre 2008

NON-ETHIQUE > Ethique

La non-éthique se présente comme une effectuation de la non-philosophie dans l'éthique-monde ou philosophique : c'est la théorie et l'usage de l'éthique adéquats à l'essence de l'homme comme immanence radicale ou malheur radical.

Traditionnellement, l'éthique est soit science théorique du jugement moral, soit science pratique enseignant ce qu'il faut vouloir.
La non-éthique sera identiquement une théorie (ou science) et une pragmatique portant sur les doctrines, philosophiques et régionales, de la morale ou de la pratique.

L'éthique-monde (philosophico-religieuse) ne parvient pas à poser un impératif réellement inconditionné puisque celui de la philosophie et celui du religieux-transcendant sont encore plus inconditionnés que celui de l'éthique... Elle subordonne partiellement l'homme à l'éthique, à la philosophie et à la Loi. La Loi est faite circulairement par et pour l'homme, donc réciproquement l'homme est fait par et pour la Loi. Cet idéalisme et ce volontarisme culminent dans la "vision morale du monde" (Kant et Fichte) où l'être de l'homme se résorbe dans l'obéissance au commandement ou bien dans le projet de la liberté.

La non-philosophie pose en revanche que l'homme est la cause immanente de l'éthique ou qu'il la détermine-en-dernière-instance.

L'essence de l'homme agit comme cette cause lorsqu'elle prend la forme non pas de la volonté, mais du sujet-existant-Etranger, de la force (de) pensée dont la modalité éthique est ici non pas la Loi mais la force (de) loi.

La non-éthique est la limitation de la Loi et de l'éthique inhumaines au profit de l'homme, qui n'est plus défini comme être raisonnable c'est-à-dire ultimement comme philosophe, mais comme "homme ordinaire" ou Etranger.

Une seule chose est bonne, c'est-à-dire humaine et seulement humaine, dans le Monde et surtout hors du Monde, c'est-à-dire pour le Monde, c'est la force (de) loi exercée par l'Etranger.

1998