mardi 18 juillet 2023

SIMPLE, Science, Savoir

La philosophie est fondée sur les principes d’identité et de raison, ce que le Christ apporte est d’une tout autre nature, c’est le principe de l’idempotence ou encore de la science simple ou idemsachante, et une fonction ou un facteur d’imaginaire. À la suite des mystiques, les philosophes ont cherché eux aussi le « simple », mais le simple ne peut être une entité anonyme, transcendante et ponctuelle, un point justement. La critique de la représentation extatique doit être poursuivie par celle de la ponctualité de l’immanence égologique, le non-extatique doit être de nature ondulatoire... Le Simple n’est pas un invariant glorieux ou entêté, mais le flux de l’égalité qui coule en lui-même comme par un tunnel d’immanence sans se dépasser... Nous distinguons les juifs d’étude (plutôt que de savoir), les grecs de pensée ou philosophes, et les Simples de savoir qui sont les Idemsachants ou les gnostiques. Les Idemsachants ont un savoir simple au sens où il ne peut se connaître réflexivement lui-même. Ils sont paradoxalement comme savoir irréfléchi le type humain le plus proche des scientifiques du futur, créateurs et manipulateurs d’automates. L’intuition de la science comme en-Un, l’affinité de la science et de l’immanence générique en-dernière-instance a toujours été l’inspiration orientée-quantique de la non-philosophie... Le générique porte le miracle de cette rencontre d’un paradigme qui deviendra scientifique et d’un vécu qui ouvre l’accès aux humains harcelés par le monde... Les Simples unifient l’homme et la science selon un nouveau rapport tel que la science apporte, depuis la philosophie, un vécu-sans-vie et forme avec lui une fonction d’humanité générique, complétée par le sujet arraché à la philosophie.

LARUELLE, CF, 2014