mercredi 19 juillet 2023

SCIENCE, Sujet, Fusion

La science cherchée ici est celle de la philosophie comme objet mais elle doit inclure un aspect de celui-ci dans sa problématique ou son dispositif... Aucune science ne peut se réduire à son axiomatique toujours trop courte, son axiomatique n’est jamais suffisante pour une science qui reste ouverte à un dehors, ici la science reste ouverte à des mutations ou à des énoncés nouveaux de la philosophie, et même simplement à sa « suffisance » ou à sa prétention à exister en soi et pour soi. Abandonnant l’idéal du tout-axiomatique comme suffisant, nous sommes obligés d’admettre que cette science ne peut présenter ses deux principes majeurs d’usage quantique qu’en les interprétant une première fois en fonction du sujet ou du vécu, supposé donc déjà inclus non thématiquement dans les principes eux-mêmes. Idempotence et non-commutativité ne peuvent être simplement des propriétés algébriques « brutes » mais sont élevées à l’état de principes scientifiques et doivent être comprises comme tels. La fusion de la Dernière Instance est donc inscrite dans la description de ces principes... L’idempotence peut être décrite ou se décrire elle-même comme un sujet silencieux ou semi-parlant, sous-pratiquant la philosophie, Logos et Torah. Elle se décrit alors comme de l’« analytique fort » et du « synthétique faible », l’un au bord de l’autre, ou comme médiat-sans-médiation, comme mi-lieu générique qui n’est pas une moyenne entre les deux composants religieux, mais justement leur dualité unilatérale. Comme analytique fort, elle fusionne, c’est sa « force » (faible), avec le sujet comme donnée extérieure mais sous la condition de le réduire analytiquement au seul vécu ou de le reproduire analytiquement seulement comme vécu. Comme synthétique faible, elle fusionne avec le sujet, mais en s’augmentant du seul vécu sans s’augmenter de l’ego qui tombe hors de l’analytique. La fusion requiert les deux aspects, analytique et synthétique mais se modérant l’un l’autre, c’est la condition d’un « Même » générique enfin non-philosophique.

LARUELLE, CF, 2014