mardi 18 juillet 2023

ASCENSION, Dieu, Christ

L'ascender vectorial a pour effet d’abaisser d’une toute nouvelle manière et définitivement la transcendance, la réduisant à une forme simple ou particulaire. L’Ascension est donc aussi abaissement de la divinité que la théologie supposait absolue du Christ. Elle donne son sens à la Croix, la rend nécessaire comme abaissement de Dieu, l’Ascension du Christ ne supprime pas la dimension divine du Christ qui se substituerait à Dieu ou lui emprunterait sa place, mais elle abaisse cette dimension ou la soustrait à son image spéculaire, détruit donc le doublet théo-christo-logique. Le Christ est complémentarité unilatérale de l’ascendance messianique et de l’abaissement de la croyance qui assiège la foi des fidèles. L’Ascension est l’amplitude christique de la pensée, non un événement extérieur et merveilleux. Il n’y a pas de dialectique de l’Ascension et de l’Abaissement mais un ascender pour ne plus transcender indéfiniment... Dans la perspective quantique, l’Ascension est la superposition du Père et du Fils comme entités complexes ou vectoriales, plus exactement la superposition du Fils comme vecteur du quart de tour et du Père réduit au Fils, à ce qu’il reste de divin dans le Ressuscité c’est-à-dire à la messianité générique. Comment, dit vulgairement, le Fils n’engendrerait-il pas le Père ? Ou plus scientifiquement, comment la communauté générique des Enfants ne serait-elle pas la déduction immanente de la vie du Père ?

LARUELLE, 2014, CF