vendredi 28 avril 2023

ÉTHIQUE, Générique, Homme

"Nous définissons les grands traits d’une éthique gnostique sans fondement religieux ou métaphysique, juste générique. 1. Elle suture l’éthique à une connaissance complexe qui ne se définit pas par le Logos ou la Raison dominante, ni par une transcendance de l’Autre, pas davantage non plus par l’homme comme animal biologique. L’éthique n’est pas un effet ou un prédicat de la raison ou de la vie, mais l’opération de ce que peuvent les humains-en-corps, l’éthique appartient à la substance ultime des humains. 2. S’il y a éthique, c’est qu’il y a mal, malheur ou malaise, mal-faire, mal-penser, mal-agir... C’est une thérapeutique immanente de l’homme dans le monde par l’homme en tant qu’ouvert sur l’univers... L’éthique générique croise deux à deux les savoirs locaux, forme des rapports de disciplines, toujours avec la philosophie, qui sont en état de collision, affirme de toute façon leur non-séparabilité. C’est une éthique et une politique des interdisciplines, des savoirs hétérogènes les plus opposés qu’ont acquis les humains. 4. Éthique générique parce qu’elle est orientée sur la défense a priori de tous les humains dans toutes les situations ou tous les univers possibles... Elle renonce au Principe de Théologie Suffisante (PTS) et trouve dans le Christ le paradigme de la victime en état d’in-surrection, du Sacrifié qui est aussi le Re-ssuscité... Le salut gnostique-athée est assuré maintenant par le seul Christ-sans-Dieu et c’est une condition nécessaire mais non-suffisante de salut. Christ est cette condition non-suffisante, non-divine, de salut, il faut la coopération de sujets humains impliqués dans l’opération au moins comme agents ou acteurs."

LARUELLE, CF, 2014