jeudi 6 avril 2023

BIO-POLITIQUE, Racisme, Capitalisme

Le programme de la bio-politique de l’avenir est tracé, il dépasse le travail de ruine du capitalisme parce qu’il mène à sa manière le capitalisme à la ruine : détruire les formes inférieures d’état et de société, les passer au fil de la « sélection » comme forme achevée, accomplie, de la révolution, et dégager, par l’universelle stratégie, « la forme supérieure de tout ce qui est » (Nietzsche), la « nouvelle chaîne », celle qui enchaîne ses propres maillons comme ses esclaves, la chaîne esclave d’elle-même, un assujettissement universel…. Que chaque homme devienne une multiplicité, une « meute » et un État, qu’il intériorise le racisme et devienne supérieur à lui-même, c’est-à-dire aux autres. Un bio-engineering d’un style nouveau, chargé de détruire les formes moyennes et fascisantes du racisme, ses formes « raciales », « nationales » et « impérialistes », mais qui ne vide les égouts de l’histoire que pour mieux créer la « race » supérieure des couplages hommes-machines... Dissolvez – les États, les classes, les institutions, les usines, toutes les formes de communauté – il en restera toujours quelque chose, l’opération enfin pure de la dissolution et de la production qui fait corps avec la grégarisation accomplie, la biocratie supérieure maîtresse des corps et des âmes, à la vie à la mort... Cette épochè ultime du pouvoir, c’est elle qui contient les virtualités d’un génie bio-politique qui abandonnera ses formes actuelles, techno-économiques et capitalistes, pour devenir une véritable ingénierie de la domination qui trouvera enfin sa puissance et sa règle en elle-même... Car le racisme supérieur qu’elle s’ingénie à promouvoir ne manque ni au droit ni à la justice tels qu’ils ont jamais existé dans l’histoire, qu’il transvalue plutôt et qu’on ne peut lui opposer, comme le croient les modernes, sans lui donner des armes supplémentaires.

LARUELLE, 2020, NET