lundi 16 février 2009

UTOPIE> Philosophie-fiction

La philosophie, soi-disant chasseuse d’utopie, est elle-même une utopie du passé qui se consacre surtout à sa propre survie en entretenant le mythe increvable de sa propre mort. Elle insiste sur son mode propre qui est le harcèlement dans la pensée, le harcèlement pour se conformer à la production et à l’histoire.

Cette utopie trop mondaine et pas assez humaine, la non-philosophie veut la porter au rang de philosophie-fiction rigoureuse, consistant à fabriquer des utopies avec le matériel philosophique existant, mais des utopies négatives dépourvues de toute détermination positive.

Les énoncés non-philosophiques conjoignent un aspect d’axiome (mathématique) et un aspect d’oracle (philosophique). Leur style général est celui de la radicalité, c’est-à-dire les conditions minimales d’une pensée à la fois rigoureuse et féconde.

Aux utopies-mondes, la non-philosophie substitue des clones unilatéraux, les utopies-univers, dont le but est l’inversion radicale de la philosophabilité et de la forme-monde en général.

C’est donc l’Homme qui, en tant que titulaire d’un futur a-temporel, peut déterminer ces utopies ; et c’est le clone transcendantal qui en assume la mise en œuvre discursive.

2004