mardi 3 février 2009

THEORICISME > Non-Philosophie

Théoricisme et terreur, fondés sur la pureté spéculaire et la haine de l'homme, ont donné respectivement la philosophie et la guerre, dont le principe est le cercle vicieux. Seule la rigueur théorique de la non-philosophie, expression d'un savoir indocte (la Vision-en-Un), fait face à la terreur théoriciste avec ses croyances et ses savoirs transcendants. La non-philosophie est aussi une pratique de lutte unilatérale qui abandonne à la philosophie la guerre et ses armes bifaciales (tournées à la fois contre l'autre et contre soi). Elle fait face également au praticisme (pour qui la pratique est une fin universelle) au moyen d'axiomes et de théorèmes irréversibles plutôt qu'absolus (tournés vers la philosophie seulement). 

Il y a bien un critère de partage entre, d'une part, la pensée non-philosophique qui laisse l'homme-en-Homme et le réel en-Réel et, d'autre part, la pensée philosophico-religieuse qui martyrise l'humain et hallucine le Réel : c'est le radical immanent de l'une, précédant toute dualité, qui fait la force du sujet-en-lutte, et c'est l'absolu transcendant de l'autre, unité spéculaire, qui cause la menace de tous les terrorismes.
Suprême arrogance : non seulement le théoriciste hallucine le réel mais encore vous hallucine prisonnier de sa vision du réel ! 
Le théoricisme aime faire "table rase", parfois à la manière terroriste en coupant l'intelligence, parfois en s'adossant à l'intelligence (réduction logique, doute, révolution) ; la non-philosophie le fait en s'adossant au réel de l'en-passé et en se tournant vers le sujet-futur... 

2002