mardi 13 janvier 2009

REBELLION > Ange

L'Ange participe des multiples figures de la sensibilité transcendantale : étonnement (Aristote), inspiration (Platon), admiration envers Dieu (Descartes), émotion créatrice (Bergson), ivresse dionysiaque (Nietzsche)...
Demandons-nous comment la pensée-Ange, d'inspiration platonicienne, vient au Rebelle.
La non-philosophie traite le problème de la sensibilité, ou plutôt de l'affectivité en distinguant trois instances : 1) l'affect comme affecté-sans-affection, posé axiomatiquement comme le futur, 2) l'affectivité comme corrélation totale et suffisante, de nature philosophique, 3) l'affection comme sujet-existant-affectif, clone de... et pour... l'affectivité.
Trois opérations sont ainsi requises pour la réduction non-philosophique de l'Ange : 1) l'enthousiasme platonicien (l'Ange ou le Peuple) est généralisée en philosophabilité auto-englobante, 2) il est vécu-en-Homme et sa suffisance levée, 3) il doit être déterminé comme Sujet-affection première.
Du point de vue de la gnose, l'Ange non réduit dans son absoluité mais "orienté" par le sujet-Rebelle et "venant à la théorie", devient une arme contre le Monde. Du point de vue de la non-philosophie, l'Ange dé-angélisé ou dé-platonisé est réduit en affect-sans-affection, l'affect (du) Monde comme pure philosophabilité. L'Ange du Monde n'a pas à venir à la théorie mais une théorie future doit venir à lui. L'Ange des gnostiques tombe du Ciel : c'est miracle si l'Ange vient à à la théorie et si le Peuple se fait Rebelle.
La gnose reste décidément néo-platonicienne : Réel, Théorie ou Transcendantal, pensée ou Ange ou Transcendance non-thétique, ceci rappelle la triade de l'Un, de l'Etre ou de l'Intelligible, et de l'Ame.

Il y a une antithétique religieuse de l'Ange, dont tient compte la non-philosophie dans sa lutte avec l'Ange.
Supposons que la gnose use de l'Ange comme messager du Christ, le message se substituant à la croix : l'Ange serait ainsi la séparation du christianisme et de la gnose.
La non-philosophie ne s'oppose pas simplement à l'angélisme ou à son contraire, la "crucifiabilité" ou "cruciformité" ; elle réalise leur théorie unifiée comprenant des aspects christiques et des aspects angéliques, le but étant d'établir l'a priori christo-angélique à la fois unifié et unilatéralisé en-dernière-humanéité, contre la double suffisance déiforme et cruciforme.

2004