lundi 26 juin 2023

CHRIST, Non-commutativité, Christianisme

1. La superposition du Christ (de ses paroles) et de la théologie gréco-judaïque, l’addition des paroles christiques et de la théologie doit générer le noyau du discours christique mais dans sa version théologique tandis qu’inversement le discours théologique est transformé, plié ou ordonné à ce principe ou à cette opération. 2. Pourquoi n’est-ce pas une simple imitation réciproque et spéculaire, une transformation simultanée, pourquoi le Christ fait loi et dans cette opération reste le Même sans se laisser affecter par le discours théologique, pourquoi y a-t-il transformation de la seule parole judéo-grecque pour être rendue adéquate à la personne du Christ ? Un autre principe accompagne celui de superposition, lui donne son sens et ses limites, l’explicite dans ses conséquences, c’est celui de la non-commutativité du Christ et de la philosophie ou de la théologie judéo-grecque. Autrement dit toute théologie est ou bien de l’ordre de l’imaginaire philosophico-religieux, une formation imaginaire qui nous sert de matériau, ou bien si nous en élaborons une nouvelle et scientifique en fonction de Christ et de cet imaginaire comme matériau. C’est ce que nous appelons l’unilatéralisation du christianisme qui assure d’autre part la défense du Christ contre le christianisme. La non-commutativité permet de comprendre la forclusion de la messianité au cours du monde et de l’histoire.

LARUELLE, 2014, CF