Comme infrastructure réelle des rhizomes technologiques, la science est l’expérience de l’enracinement du survol, de la semi-réflexivité et de l’ascendant technologiques dans un trou noir plus réel, mais plus absent ou plus invisible, que toute archi-terre... La science peut seule démontrer à la technologie que l’homme n’est pas réellement aliéné par celle-ci. Non-aliénation qu’il est nécessaire de bien saisir dans sa « possibilité » transcendantale : ce n’est pas la science, et donc l’homme, qui se retirent ou se soustraient à l’emprise technologique – encore une forme subtile d’aliénation –, c’est la technologie qui s’éloigne de l’homme par un effet qui a son origine dans la science seule... De plus ces deux tendances doivent entretenir des rapports très précis qui ne sont plus philosophiquement maîtrisables. Ni les rapports vagues de la « techno-science »... Mais un rapport unilatéral, un non-rapport aussi bien, de « Détermination en dernière instance »... La perception que nous avons de la « techno-science » dans sa prétendue unité, est l’apparence d’une identification. Elle repose sur une dualité irréductible, et celle-ci se fonde à son tour plus originairement dans une identité (du) réel (et) (de) la pensée –, encore plus cachée aux regards de la philosophie que toute identification, parce que c’est le sol secret de la science."
LARUELLE, 2020, NET