lundi 6 juillet 2009

GENERIQUE > Suffisance

Il est possible d'unifier à l'intérieur d'une pensée-science les deux sources principales du générique. La première source est l"homme générique" de Feuerbach qui conteste l'universalisme abstrait et tente même, sous des auspices encore trop religieuses, de se démarquer de La philosophie. La seconde source est d'ordre technico-scientifique : elle concerne d'une part un certain usage plus "modeste" des sciences, une circulation des savoirs dépourvue de toute volonté fondatrice, hégémonique ou réductrice ; d'autre part elle se rapporte à des produits comme on dit "dégriffés", ayant acquis une certaine "généralité" au détriment de la suffisance et de l'unicité de la "marque".
Le générique possède une vertu critique et désensorcelante à l'égard des objets, allant bien au-delà de ce que dénonce Marx sous le nom de "fétichisme". Le ressort de celui-ci n'est pas seulement idéaliste ou théologique mais plus globalement philosophique, dans la mesure où une philosophie quelle qu'elle soit ordonne structurellement les idées et les choses vers un Tout ou un Absolu, celui de leur/son auto-justification. Or le générique se présente comme la contestation radicale de cet ordre en ne reconnaissant le Tout que dans le genre et la spécificité.
Le projet est de transformer les deux sources-symptômes (philosophique et scientifique) du générique afin d'en révéler l'identité simplement humaine.

2008