mercredi 29 octobre 2008

HOMME > Victime

L'Homme est la réponse qui précède la question "qu'est-ce que l'homme?". Partir de l'humain n'implique pas une définition préalable, ni un quelconque primat de l'éthique, cela revient à énoncer une hypothèse : "si c'est un homme..." alors qu'en est-il d'une éthique selon l'homme, d'une éthique au service de l'homme ?

"Si c'est un homme" et rien-qu'un-homme, alors il est martyrisé, bafoué, nié comme tel ; sa non-consistance "essentielle" est insupportable aux yeux du monde, elle le condamne au statut de victime radicale. Cette non-consistance n'est nullement une faiblesse face aux Autorités mondaines et philosophiques, mais bien un refus d'affronter celles-ci. Donc l'être-victime n'est pas la conséquence d'une lutte et d'une défaite mais une condition originaire, une impuissance radicale que lui impose sa vision-en-Un et sa forclusion au Crime du Monde.

Cependant qui est victime, l'Homme ou le sujet ? La vie humaine-en-dernière-identité est un vécu en-Un que dissimulent les concepts philosophiques d'être-au-monde et d'être-pour-la-mort, tous deux fondés sur la division et la scission. Ces concepts - désignant à la fois l'Homme et le sujet - ne sont pas seulement unitaires et donc aporétiques, ils restent généraux et donc inaptes à exprimer les conditions réelles de la naissance et de la mort de l'homme en tant que sujet. Les hommes ne meurent pas en tant qu'humains mais justement en tant que sujets-Etrangers, niés et persécutés par le Monde, et c'est alors qu'est avérée leur humanité radicale. Les hommes n'existent pas pour-la-mort, mais ils donnent bien un sens à la mort, à savoir qu'elle n'est jamais naturelle en ce qui les concerne. La mort est un assassinat - le Crime du Monde - parce que le Monde ne peut vouloir l'Homme-en-personne et hallucine sa disparition dans la persécution des sujets-Etrangers.

HOMME > Symptôme

La symbolisation du Réel par le Nom de l'Homme-en-personne ne signifie pas un retour à l'humanisme, mais répond, depuis Une biographie de l'homme ordinaire, à l'occasionalité même du matériau.
L'Homme ou le Réel n'est pas une "Raison suffisante" (la non-philosophie combat justement la suffisance philosophique), ou un mixte de Raison suffisante et de nécessité, mais une nécessité vide (non formelle) unilatérale dont l'effet n'est pas le renversement local mais l'uni-version globale de la philosophie.
Il y aurait bien des arguments ou des raisons humanistes (phénoménologiques, mystiques, etc.) pour renverser l'autorité de la philosophie, mais ils n'atteignent pas la radicalité de l'inversion par l'Homme-en-Homme.
L'Homme comme présupposé de la connaissance du monde répond à une double nécessité symptômale : l'Homme est d'abord l'instance symptômale la plus générale de la philosophie, dans le rapport à son propre concept d'Un ; il est ensuite traité comme le symptôme le plus approprié de la philosophie dans son rapport à la non-philosophie, il est ce rapport même.
Mais en tant que Nom premier, l'Homme-en-personne n'est pas réductible à un symptôme ou une occasion qui se présenterait de façon systématique, pain béni de l'humanisme. Le Nom-de-l'Homme s'impose à chaque fois, une seule fois, à l'occasion du Monde ou plus exactement d'un sujet-en-monde faisant symptôme.
La pensée commence de toute façon par un vocable unique, symbole de l'Un, comme le "Dieu" des mystiques. Il y a un commencement radical en-dernière-instance de la pensée, axiomatique-réel plutôt que logique ou ontologique, qui précède tous les ternaires de la philosophie (Troisième homme, Cogito, etc.). L'argument du "Troisième homme", qui résume la confusion philosophique de l'Un et de l'Unité, peut être lu inversement comme un symptôme de l'être-donné ou -performé du Nom-de-l'Homme.
X = Homme-en-personne n'est pas plus un signifiant pur qu'un signifié transcendantal, il est un Nom transcendantal c'est-à-dire réel en-dernière-instance.

2004

HOMME > Sujet

L’homme en tant que sujet fini jouit d’une précession absolue par rapport au monde. Cette finitude, solitude incommensurable, n’est pas un éloignement hors du monde (le sujet par essence n’a pas cette force, ce mouvement), ce serait plutôt le monde qui, contraint de lâcher prise, se détacherait de lui.

L’homme est (le) propre (de) lui-même, il ne se définit pas par quelque propriété transcendante ou même par son « humanité ». L’homme ordinaire est justement sans qualités. Loin de chercher à se « libérer » il ne possède pas même le pouvoir de s’aliéner : son identité (un vécu, une subjectivité sans reste) est bien plus intime et plus précieuse que l’incertaine liberté…

L’homme est au centre, mais au centre (de) lui-même et non au centre du monde : nulle révolution copernicienne, circulaire par définition. Jamais le « centre » n’a été aussi métaphorique, aussi utopique, puisque manifestement l’homme est un non-lieu, un non-être ou un non-sens intentionnel. Est-ce à dire que l’homme n’est rien ? Au contraire, l’homme désigne l’expérience subjective radicale, laquelle détermine en-dernière-instance toute forme d’expérience et de rapport au monde.

Toute l’ « action » du sujet consiste dans une « dualysation » irréversible, non seulement du monde mais des rapports de co-appartenance de l’homme et du monde. Encore cette dualysation est-elle essentiellement théorique puisque, forte de la vision (en) Un qui se contente de faire droit au Réel, elle n’intervient pas directement dans le monde. N’oublions pas que l’homme est seul et sans vis-à-vis, même dans son activité dualysante. C’est un sujet sans objet qui porte sur le monde en général, c’est-à-dire sur des essences (mixtes) et des universaux (les « Autorités »), qui reste minoritaire pour cela même et indiscernable depuis le monde.

1985

HOMME > Science

L’homme n’est pas de ce monde, ni même hors du monde ; il se tient seulement en lui-même. Par son essence réelle, l’homme est invisible dans le monde ; l’homme ordinaire est un vécu immanent, le sujet d’une épreuve radicalement finie, en-deça de toute transcendance : inaliénable. Mais la philosophie lui est donnée, voire culturellement imposée, comme le mode d’emploi du monde. Les concepts philosophiques sont aussi les hauts représentants du monde, des « Autorités ».

Les « sciences humaines » actuelles sont à la fois très peu humaines et très peu scientifiques ; d’une part elles ne définissent pas leur objet-homme dans son essence réelle, d’autre part elles font cercle avec la philosophie dont elles relaient – en les rhabillant aux couleurs de l’analyse et du calcul - les préjugés ontologiques. L’homme ordinaire comme individu vivant, expérience absolument immanente (de) soi, reste ignoré, confondu avec des généralités et des attributs universels (sup)posés philosophiquement. L’essence de l’homme n’est pas une somme de prédicats universels mais la subjectivité indivise et non-positionnelle (de) soi, l’immanence radicale. Cet « oubli » constitue la différence anthropo-logique, soit l’attribution par le logos de qualités censées déterminer, et finalement partager, l’homme.

Une science vraiment humaine (cela fait pléonasme) devrait au contraire partir de l’homme, de son essence individuale, et en tirer toutes les conséquence quant aux Autorités et à la philosophie. Une science de l’homme fondée sur la connaissance immanente que l’homme a de lui-même devrait être aussi une science rigoureuse des Autorités.

La différence entre l’individual et l’individuel, c’est que le premier, transcendantal, est une instance vécue inaliénable, tandis que le second, empirique, est toujours découpé, particularisé, et finalement ramené à un universel (supposé).

Disjoindre l’homme de ses prédicats autoritaires, c’est aussi bien l’affranchir du philosophe, maître des prédicats. L’essence de l’homme n’est pas problématique et son existence à peine davantage. L’homme n’est pas un problème contrairement à l’Etre ; en tant qu’Un réel, il est tout simplement hors (de) question.

La science des hommes telle que nous l’entendons ici tire ses caractéristiques de son objet même : immanente sans être spéculative, expérimentale sans être empirique, théorique sans être théoriciste, humaine sans être anthropologique.

Une science réelle de l’homme n’est pas une philosophie devenue scientifique : la science est bien l’ambition, mais non la vocation de la philosophie. La science des hommes ne peut être que théorique c’est-à-dire foncièrement irréfléchie, à l’image des données phénoménales immédiates qu’elle est amenée à décrire. Elle revendique une naïveté contemplative, anté-philosophique, transcendantale au sens réel, là où la philosophie s’épuise dans une pratique autistique d’évitement du réel. La théorie seule est humaine en tant que radicalement subjective, contemplation vécue non-(auto-)positionnelle.

1985

HOMME > Salut

L'homme détermine en-dernière-instance la forme de toute question, telle que "faut-il sauver l'humanité?" ou "qu'entendre par humanité ?", car il est la réponse sans-question. A ce titre l’Homme est aussi le sauvé sans-salut, celui qui précisément n’a pas à être libéré ou sauvé, mais qui peut être une détermination négative et salutaire, sans domination ni positivité, pour un sujet aux prises avec le Monde.

L’Homme-en-personne vient comme utopie au-devant de sujets destinés à se sauver du Monde, non pour eux-mêmes mais pour le Monde.
L’inversion non-philosophique de l’eschatologie correspond à une uni-version du Monde par l’Homme-en-personne. Son terrain est le déjà-donné selon ce qui n’a pu être l’objet d’aucune donation ni d’aucune transformation : le Futur-en-personne.

L’Homme est moins l’en-vers du Monde que l’en-Un sans-Monde uni-versé pour le Monde.

2004

HOMME > Philosophe

Généralement les philosophes s’adressent aux hommes en leur demandant de s’instruire philosophiquement pour devenir vraiment humains. Dans l’optique non-philosophique, ce sont les hommes qui s’adressent aux philosophes en leur demandant de penser en homme pour être véritablement savants. Car c’est la science qui provient des hommes et non l’humanité qui provient de la philosophie.

L’heure n’est plus aux (nouvelles ?) alliances de la science avec la philosophie, alliances de type humaniste donc encore philosophiques… C’est seulement en l’homme que se trouve l’identité de la science et de la philosophie : l’homme possède un vrai sens commun pré-culturel et pré-philosophique, radicalement sans-préjugés (donc plutôt scientifique).

L’expression « l’homme est un loup pour l’homme » est le fond de commerce de la philosophie, parce qu’elle pense pouvoir substituer le philosophe au loup. En même temps elle admet et présuppose que l’homme est l’animal rationnel ou métaphysique, en bref l’animal philosophe. Le projet de substitution ou de conversion implique une convertibilité de l’animal et du philosophe, de sorte que le philosophe représente aussi bien l'animal en l'homme : il faut donc en déduire que le philosophe est le seul loup pour l'homme. L’homme adonné à la philosophie s'auto-désire ou s'auto-dévore à longueur d’existence, honore ainsi ses origines ambiguës. "Etre un sujet", c'est assumer cette "condition humaine" supposée, vivre à l'image du philosophe, rester le "fils" de l'animal… Il faut donc inverser ces propositions, il faut dire que la philosophie est la fille de l'homme, sans pouvoir réel sur celui-ci, mais non sans utilité puisqu’elle condense toute l’Apparence du monde.

1984, 1991

HOMME > Oracle

Avant la question kantienne Qu'est-ce que l'homme ?, se tient la réponse oraculaire : Il n'y a d'Homme que l'Homme. Sa forme théorématique complète serait : il n'y a d'Homme qu'en vue de la science de l'homme ; jusqu'à sa forme d'oracle transcendantal pour-le-Monde : il n'y a d'Homme que pour un sujet humain de la science des hommes.

2004

HOMME > Homme-en-personne

Si le nom de l'Homme a pris une telle importance dans les énoncés de la non-philosophie, c'est uniquement parce que la philosophie lui a déjà donné une dimension symptômale majeure, parce qu'elle en a fait l'équivalent de l'Un et du Réel déniés. La non-philosophie remplace le concept philosophique unitaire de l'Homme (L-homme) par la dualité unilatérale de l'Homme-en-personne et du Sujet Etranger.

L'Homme-en-personne est une détermination négative pour un Sujet capable de transformer la question philosophique "qu'est-ce que l'Homme ?". La réponse est qu'il n'y a d'Homme que l'Homme, c'est-à-dire que l'Homme (en-personne et non pas sujet) est la réponse=X qui détermine la forme même de la question.

"Il n'y a d'Homme que l'Homme" n'est pas une affirmation dogmatique, et pas encore un théorème, mais une réponse oraculaire précédent la question. Il s'en déduit un théorème transcendantal selon lequel il n'y a d'Homme que pour la science des hommes, plus exactement pour son sujet (donc pas d'Homme objet ou même sujet de la science).

2000, 2004

mardi 21 octobre 2008

HERESIE > Utopie

Si les hérésies religieuses se voulaient utopiques et n'étaient qu'imaginaires, l'hérésie non-philosophie est l'utopie du Réel en tant qu'Homme-en-personne non-représentable, Vécu-sans-vie capable de changer la vie.
L'utopie ne consiste pas à réveiller des hérésies imaginaires, ni à prend la place de la philosophie et de la religion, mais à revendiquer la non-place de l'Homme-en-personne par la résistance du sujet-Christ dans le Monde.
L'hérésie n'est pas un espoir révolutionnaire, un point de vue sur le monde ou une volonté ascétique et nihiliste, mais une pauvreté d'esprit et une pensée rien-qu'humaine, l'ascèse immanente d'être-homme seule capable de donner le Monde

2002

HERESIE > Unilatéralité

L'unilatéralité hérétique a la structure de l'Autre que, tandis que l'unilatéralité philosophique (et religieuse) est celle de l'Autre de.

L'unilatéralité hérétique détermine les singularités, tandis qu'en philosophie elles s'échappent de l'unité... et y retournent.
Identité et unilatéralité préservent l'hérésie de tout monisme et de tout dualisme métaphysiques : elles ne s'opposent pas puisque la seconde est strictement ordonnée à la première. Tandis que la philosophie les sépare abstraitement et les réunit sous la guise d'une transcendance ultime.
Etant unilatérale, (non-)partisane d'un seul bord, l'hérésie ne fait pas un Tout du Monde et des arrière-Mondes - c'est pourquoi elle destitue les totalité autoritaires.

2002

HERESIE > Un

Parce que l'Un-en-Un (au sens non-philosophique) est l'oublié radical, il exclut l'oubli ou le retrait (au sens de l'oubli de l'Etre en philosophie).
La philosophie n'a oublié l'Un que parce qu'elle est incapable de réellement l'oublier.
Les hérétiques qui ont épousé sa cause, depuis toujours perdue, se situent comme lui hors mémoire et hors refoulement, à tout jamais exterminés.

2002

HERESIE > Séparation

Si l'hérésie connaît une forme de décision, elle n'a plus rien à voir avec la décision philosophique, car 1) c'est une décision sans séparation, performée selon l'identité et la radicalité, 2) qui connaît un séparé précédant toute séparation ou transcendance, 3) qui est unilatérale plutôt que réversible, 4) qui distingue le radical immanent de l'absolu transcendant, 5) c'est une pensée pour la philosophie-Monde et 6) non pour quêter un réel philosophable.
Selon l'ordre dérivé de l'Un, l'hérésie se distingue d'abord par l'indifférence au Monde, puis par le "rejet" transcendantal (ou unilatéralisant) de celui-ci.
L'Un(-de-l'Un) philosophique, par sa structure spéculaire, n'est jamais totalement séparé du Monde, tandis que l'Un-en-Un reste en-lui-même, sans la moindre identité à soi ni même séparation d'avec le monde.
Les hérétiques furent persécutés, non en tant que séparés, mais en tant que sectaires accusés de sécession par l'Eglise. Or ce n'est pas l'hérétique qui se sépare, mais bien l'immanence qui sépare, tandis que la transcendance, se séparant, veut unifier le Monde.

La non-consistance du Vécu humain, voilà ce qu'est l'hérésie, et l'impossibilité de négocier l'être-séparé de l'homme en termes de principes philosophiques ou théologiques.


2002

HERESIE > Secte

L'hérésie ne peut pas se confondre en droit avec les hérésies historico-religieuses, sectes ou confessions formées par dissidence, qui présentent encore des raisons plus ou moins avouables et postulent toutes le Principe d'Eglise Suffisante. L'hérétique ne tient pas son indivi-dualité d'une sécession d'avec le religieux ou même l'hérético-religieux, mais plutôt de la cause humaine immanente et sans-essence. Partant, il ne faut pas seulement distinguer le sectaire de l'hérétique, mais dualyser le mixte hérético-religieux dans son ensemble, à titre de symptôme général de l'hérésie.
On ne distingue pas seulement l'identité hérétique et la micro-unité sectaire pour "protéger" la première de la seconde, mais pour distinguer l'identité sans principe et sans essence de la première de son mélange avec la seconde, qui n'est précisément que mélange et confusion dogmatique. Les sectes vivent sur des dogmes éculés et nourrissent le fantasme d'une totalité perdue, tandis que l'hérésie est déterminée par le séparé ou le vécu humain radical et tournée seulement vers le futur des sujets.
L'histoire a condamné les hérésies parce que celles-ci se sont condamnées à l'histoire, en devenant des mico-religions ou en se faisant tout simplement exterminer.
Il est difficile de distinguer précisément le sectaire du religieux proprement dit tant leurs procédés aliénants et leurs complicités (avec l'argent, le sexe et le pouvoir) se ressemblent et s'échangent, tant leur soumission à l'histoire équivaut aujourd'hui à leur généralisation planétaire.
Cependant la distinction des sectes et des églises garde quelque pertinence : autant l'église se veut fédérative et relativement ouverte, autant la secte se veut exclusive et fermée sur elle-même. Mais cette différence (exposition/retrait) s'efface derrière un but commun qui consiste à servir de base au Principe d'Eglise Suffisante.
Les églises ne sont jamais que des sectes qui ont "réussi" leur séparation unitaire, et les sectes des églises manquées en séparation continuée. Les deux facteurs réunis constituent la "suréglise" (incarnée idéalement par l'Eglise romaine, dans sa volonté d'universalité et d'unicité), qui n'est autre que le principe d'exploitation totalitaire des sujets humains.
Les vraies multitudes hérétiques sont d'ordre transcendantal et non historique.

2002

HERESIE > Judaïsme

L'élection judaïque du moi par l'Autre relève d'une transcendance hyperbolique qui ne fait que repousser aux limites du rationnel la convertibilité propre au logos ; l'hétéronomie qui me fait otage se convertit en autonomie de la responsabilité. Il s'agit d'une hérésie dans les limites de la simple philosophie, qui ne fait pas encore de moi un élu-sans-élection ou un converti-sans-conversion.
L'Autre absolu des juifs se veut autrement-qu'être et rupture du continuum universel, mais ne parvient pas à l'Un-sans-Etre des hérétiques et son propre mode d'universalité.
Il ne s'agit pas de généraliser ou de banaliser la Shoah en y "associant" les crimes commis contre les hérétiques (ce serait le pire des révisionnismes), mais d'admettre la systématicité et l'immédiateté de ces derniers crimes comme étant la "solution initiale" adoptée par tous les pouvoirs, et dont la "solution finale" constituerait la plus grande extension historique.

2002

HERESIE > Identité

Le choix de l'unité ou de la division dans l'unité caractérise la philosophie ; or il faut faire le choix de l'Identité sans division (même si la division et l'identité sont... identiques "en-dernière-identité") et pour cela accorder à l'Identité la plus grande universalité, sans la rabattre sur la singularité : ainsi délivrons-nous l'hérésie du sectarisme.

2002

HERESIE > Homme

Telle est l"hypothèse des hommes assassinés" : parce qu'il est sans-consistance, l'homme est cette victime ou cet Assassiné dont la pensée hérétique fait son terme premier, et qui offre le seul point de vue réellement humain sur l'histoire (dite "universelle").
Les hérétiques sont d'autant plus "mis à la question" par les Eglises et les théologiens qu'ils refusent d'être questionnables ou "mis en question" en tant qu'hommes. Il n'y pas de "question hérétique" comme il y a une "question juive", parce que les hérétiques apportent la réponse à cette dernière et permettent de l'universaliser sans la "réviser".

2002

HERESIE > Fiction

La théorie unifié du christianisme et de l'hérésie s'effectue de manière quasi-conceptuelle en utilisant les matériaux symboliques et conceptuels comme de simples outils.
La théorie hérétique mérite le titre de "fiction" dans la mesure où, de son point de vue, toute performation théorique le cède en-dernière-identité au performé réel, et parce qu'elle réutilise par clonage les éléments conceptuels et mythologiques du philosophico-religieux.
L'hérésie universelle et non-philosophique est une théorie déterminée par un savoir indocte, produisant une connaissance à partir de n'importe quel matériau philosophico-mondain. Elle allie la rigueur d'une science, la généralité d'une philosophie et la liberté d'une fiction.

2002

HERESIE > Eglise

Le Monde est le lieu d'une confusion tendancielle des églises et des sectes, le lit d'une injustice que les "intellectuels" ne suffisent plus à dénoncer. Le "programme" hérétique est d'universaliser la lutte avec la seule arme théorique de la "dualité unilatérale".
L'Eglise-sujet ou organon est le concept d'une Eglise dualysée, aussi bien sous sa face dogmatique unitaire que sous ses aspect les plus déliquescents.
Le sacrement organon (ou baptême du sujet) s'affranchit de la suffisance divine, et ne s'effectue par "par la grâce" de l'Homme-en-personne. L'église-sujet qui donne ce "sacrement" n'est plus elle-même sacralisée ni instrumentalisée.

2002

HERESIE > Différence

La Différence reste le paradigme philosophique universel, soit comme inclusion disjonctive (chez les anciens) soit comme disjonction unitive (c'est le retrait, la différance ou le différend des modernes). Qu'elle soit fondée en raison ou bien réputée impossible, la décision comporte une unilatéralité seulement restreinte, laissant tôt ou tard le philosophe émerger en sauveur (et en catastrophe).

2002

HERESIE > Décision

La décision hérétique possède une autonomie radicale par rapport à ses motifs, d'autant mieux qu'elle admet une cause nécessaire mais non contraignante (le réel n'étant ni une volonté ni un automaton). L'Indécidé est la cause réelle de la décision hérétique, tandis que l'indécidable constitue le prolongement logique de la décision philosophique.
On ne "choisit" pas vraiment l'hérésie puisqu'il n'est pas question de prendre "parti" ; d'autre part, en l'absence de raison suffisante, elle relève de la nécessité du Réel.

2002

HERESIE > Crime

A côté de la Shoah qui fut le crime inexpiable contre l'altérité d'un peuple, un crime qui a fait trébucher l'histoire, une seconde persécution universelle, mais oubliée celle-ci car transhistorique et peut-être anhistorique, fut perpétrée contre ceux qui revendiquèrent simplement et de tout temps leur identité : ce sont les hérétiques.

La signification universelle de la Shoah pour l'humanité ne fait pas de doute, mais encore faut-il pouvoir arbitrer la guerre entre les différentes conceptions de l'universel. La philosophie et ses catégories, notamment, ne semblent pas comprendre l'affect du malheur et le sentiment d'unicité des juifs, qui revendiquent un universel "autre" ou particulier. Seul le point de vue de l'hérésie permet de reconnaître la pluralité des universels en fonction de l'Identité et de l'universel qui lui appartient.

Les hérétiques sont assassinés parce que ce sont des hommes qui, comme tels, affirment une identité non-négociable. Philosophes, théologiens et historiens ne sont pas prêts de reconnaître cet homicide par excellence (le crime de l'Homme-Un), eux qui statuent sur la définition juridico-morale du "crime contre l'humanité".

On se souvient du crime contre les hérétiques comme le criminel se souvient de son acte, mémoire-symptôme qui entretient bonne et mauvaise conscience indissolublement au nom du Grand Conformisme. Mieux qu'un inconscient collectif, ce crime hors-mémoire relève pourtant d'un savoir indocte commun à tous les hommes : c'est le savoir de la victime (humaine), davantage que la conscience non pacifiée de l'otage (juif).

2002

GNOSE > Homme

De même que l'hérésie religieuse a été investie par le dualisme gnostique, elle est fécondée cette fois par une théorie de l'Un radical, non-métaphysique et humaine. La pensée de la Vie, qui sous-tend la gnose, sera l'occasion d'une modélisation du christianisme, de son Dieu en tant qu'Etre (métaphysique) et en tant que Vie (mystique), mais sous la guise du Vécu-sans-vie et de l'Homme-en-personne.

Dans l'esprit, la gnose ne part pas de questions métaphysiques posées sur l'Etre mais plutôt de l'Homme comme unique solution apportée aux questions. La gnose historique a posé pour la philosophie la question de l'Eon, de l'en-Un, pour tenter de rompre avec la généralité de l'Etre et l'autorité des Essences. Même si elle pratique encore le couplage unitaire (de l'Un et de l'Etre, mais en faveur de l'Un), elle déborde l'affect judaïque de l'Autre autant que la révolution chrétienne du sujet.

En tant qu'hérétique, la gnose fait valoir autant son esprit de séparation que son désir d'identité, et, même si elle confond encore l'Identité avec l'Unité, elle se sépare en droit de la philosophie qui réconcilie dialectiquement l'Autre et le Même, Dieu et les Hommes, et semble ainsi "récupérer" la gnose (Hegel).

La gnose, qui rêve d'une extériorité absolue au Monde, doit être encore sauvée de la transcendance. Elle doit abandonner son approche métaphysique de l'Un et sa conception mondaine de l'Homme (comme prisonnier du Monde) pour accéder à une pensée transcendantale réelle (non idéaliste, mais "à cause" du réel) et déterminée par l'Homme. Face au salut chrétien, qui se présente comme l'envers unitaire de la création (d'ailleurs manquée, selon les gnostiques), la gnose non-chrétienne cherche plutôt à sauver ensemble le Dieu créateur et le Christ sauveur, par la "grâce" de l'Homme et de son clone, le sujet-Christ Futur.

Les "nouveaux" gnostiques non-chrétiens ne rejettent pas le monde, comme les anciens, ni ne cherchent à "se" connaître en tant qu'homme et/ou sujets, à l'instar des philosophes, mais sur la base du savoir indocte humain, ils disposent de moyens "scientifiques" pour connaître (c'est-à-dire modéliser) cette forme-monde qu'est justement la philosophie.

Le mauvais théoricien qu'est le philosophe entérine l'oeuvre ratée du mauvais démiurge ; le nouveau gnostique propose une axiomatique transcendantale sur la "foi" (non-croyante) du savoir immanent de l'Homme.
"Réveillez-vous!", c'est l'injonction du philosophe qui exprime sa foi en lui-même... "Je (suis) un Eveillé donc j'éveille", c'est le théorème du gnostique (non-philosophe) qui exprime son savoir (du) réel.

2002

GNOSE > Hérésie

Il faut arracher une posture non-gnostique à la gnose, elle-même distincte de ses formes historico-philosophico-religieuses. 1) Primat de l'Homme-en-Homme sur Dieu et l'appareil onto-théo-logique ; 2) primat de la séparation hérétique sur l'Unité chrétienne, et surtout primat de l'être-séparé sur toute séparation ; 3) primat du savoir indocte sur la foi (chrétienne sans sa forme-attente ou rationnelle dans sa forme-transcender).
L'hérésie propose déjà sous sa forme historique une expérience originale du Deux basée sur une Séparation non-hiérarchisante et la revendication d'un savoir immanent. La réjection gnostique du Monde est davantage qu'une distance phénoménologique, elle est expérience d'un savoir indocte (certes non encore théorique mais vécu en-solitude) de la non-consistance humaine. Par ailleurs la doctrine dualiste écrase la double articulation onto-théologique du système philosophique avec son principe de double transcendance (meta et epekeina) hiérarchisée.
Comme la révélation n'est pas donnée en Christ pour les hérétiques, elle est donnée par la Séparation elle-même qui constitue son mode de transcendance propre et qui conditionne à son tour un savoir. C'est en-cela que l'hérésie historique, si elle n'admet pas le séparé-sans-séparation non-religieux, peut servir à modéliser le christianisme et être clonée comme sujet-Christ.

2002

GENERALISATION > Uni-versalisation

La généralisation est une opération fondamentale de la connaissance non-philosophique qui consiste à remanier une structure de représentation philosophique en fonction du Réel de-dernière-instance.

La philosophie généralise par autoposition et autoréflexion toutes les abstractions issues du sol gréco-occidental. La philosophie moderne a mis en place deux simulacres de généralisation : 1) Hegel a extrapolé au maximum la logologie et les effets de symétrie, évinçant l'immanence réelle, 2) le 20è siècle a tenté au contraire d'interpoler ou de désintégrer, sous la guise de l'Autre plutôt que de l'Etre. Mais parce qu'elle confond justement l'universalité avec généralité et totalité, la généralisation philosophique ne parvient jamais à l'uni-versalisation réelle.

La généralisation non-philosophique n'est pas négation mais suspend unilatéralisant des prétentions de la philosophie sur le Réel. Elle extrait des identités à partir de la philosophie, par un double procédé d'unilatéralisation et d'unidentification qui est uni-versalisation réelle. Tout ce qui est donné-en-Un l'est sur le mode de l'uni-versalité immanente de l'Un, ou est donné en-dernière-instance, telle une identité tournée-vers... X (en tant que X est). Il est ainsi possible de constituer à partir des termes de la philosophie une axiomatique transcendantale de termes premiers uni-versels en-dernière-instance.

FUTUR > Sujet

Entre le Tout-lieu imaginaire du Monde et le non-lieu de l'Homme-en-personne, le sujet cloné constitue l'identité illocalisable du lieu ; c'est une pure instance d'unilatéralisation recevant le Futur comme déjà-donné en-Homme ; le Futur devient un organon pour le monde dès lors qu'il est repris transcendantalement par le sujet-organon.
Finalement, si le sujet peut se désaliéner du monde, c'est parce que l'utopie appartient d'emblée à l'Homme-en-personne qui seul détermine le sujet comme force d'utopie.

2004

FUTUR > Homme

On peut dire que l'Homme introduit le monde et l'histoire à un futur radical, ou encore que le futur détermine en-dernière-Humanéité l'Histoire.
Le Futur humain a le primat sur l'extase de la conscience. Plutôt qu'un forçage il est l'être-forcé ou l'être-donné du Réel, et plutôt qu'un donné passif de type phénoménologique, il est le séparé-sans-séparation, l'ouvert-sans-ouverture, etc.
L'homme n'est pas "jeté-au-Monde", c'est le Monde qui est donné à l'Homme par l'Homme, tandis qu'un Futur est apporté au Monde par le sujet transcendantal comme force (d')utopie pour le Monde.

2004

FRACTALITE GENERALISEE > Uni-versalisation

La "fractalité généralisée" est un autre nom possible de la structure unilatérale des représentations non-philosophiques. En l'occurrence il s'agit d'une uni-versalisation radicale de la théorie physico-géométrique des "fractales" de Mandelbrot. Elle dégage une identité fractale de la philosophie, d'où s'ensuit l'invention et la pratique d'une "philosophie artificielle"

La philosophie a effectué sa propre généralisation (empirico-transcendantale) de la fractalité, comme toujours en isolant et en fétichisant certains acquis théoriques, présentés comme des "faits" transcendants.

L'uni-versalisation de la fractalité doit être vue comme une modélisation théorico-expérimentale, comparable à celle de Mandelbrot mais sous condition de la vision-en-Un et avec un champ d'application élargi à la Philosophie elle-même.

Le principe mandelbrotien d'homothétie interne est remplacé par celui d'identité-de-dernière-instance, le concept d'irrégularité le cède à celui d'unilatéralité, et l'objet géométrico-physique s'étend au langage naturel dans "tous ses états". Il en résulte un ensemble ouvert, un uni-vers de connaissances fractales réellement universelles reflétant adéquatement l'Un.

1998

FORCE (DE) PENSEE > Transcendantal

Induction et déduction transcendantales (rapportés à des objets de connaissance) sont les procédés communs à la science et à la philosophie dès lors qu'elles entrent toutes deux dans une théorie unifiée - conditionnées par l'universel, l'une renonce à ses lois générales et régionales, l'autre à ses interprétations circulaires.
La science et la philosophie sont unifiées et maintenues par une Distance dite "non-phénoménologique" causée par leur identité transcendantale, soit la force (de) pensée elle-même.

La force (de) pensée ne peut opérer "scientifiquement", par induction et déduction, que sur un mode universel et transcendantal. L'induction transcendantale qui porte sur le mixte épistémologique dégage un a priori lui-même non-épistémologique, non co-déterminé par l'expérience : de ce fait, elle autonomise non seulement l'a priori mais aussi l'expérience. La déduction transcendantale déduit à son tour des a priori d'autres a priori, mais de manière axiomatique ou vraiment scientifique, en fonction d'une identité (de) pensée, contrairement à la déduction kantienne dont la valeur est davantage psycho-juridique que théorique (c'est le droit opposé au fait, et l'a priori en vue d'une expérience possible qui n'est jamais que ce mixte-ci). La finalisation pratique est l'alibi de toute circularité ou impuissance de pensée, tandis que la validité pratique des a priori non-philosophiques, dans une démarche théorique rigoureuse, est immédiate.

Comme identité transcendantale, la force (de) pensée représente cette faculté résiduellement philosophique, pour la Distance non-autopositionnelle, de se rapporter à l'expérience-support, mais aussi aux a priori philosophiques qui en sont extraits, et enfin aux a priori non-philosophiques comme connaissance des précédents.

Comme transcendance non-autopositionnelle, la force (de) pensée représente cette faculté résiduellement scientifique, pour l'identité transcendantale, d'agir par induction et déduction d'a priori, certes à partir d'une expérience nécessaire mais sans se plier de fait à celle-ci. Pour être essentiellement théorique, l'expérimentation n'en est que plus rigoureuse et concrète, davantage qu'avec tout empirisme philosophique.

1996

FORCE (DE) PENSEE > Pensée

Philosophiquement, la "pensée" reste une généralité induite empiriquement de diverses facultés allant de l'intuition à l'auto-réflexion ; l'expérience de la pensée reste grevée par un dernier contenu intuitif, même assimilée à un acte ou dérivant d'une différance originaire (l'Impensé).

Tandis que la-pensée (philosophique) est une généralité auto-fétichisée aliénant le réel, la force (de) pensée est la réalité de la pensée en tant que celle-là ne s'aliène pas dans celle-ci.

Non-philosophiquement, la force (de) pensée est une extériorité universelle qui sert d'organon à l'Un et lui permet d'agir de manière unilatérle. Biface, elle comprend l'Identité transcendantale (clonée selon l'Un) et l'Identité apriorique (tournée vers l'expérience).

La "force" ne désigne ici rien d'énergétique mais simplement l'effectuation concrète de l'uni-versalité immanente de la vision-en-Un.

1998

FORCE (DE) PENSEE > Identité

De quelle identité peut se dire la pensée ?

Précédant d'une primauté radicale la dyade philosophique pensée/être, l'Ego s'affranchit d'une duplicité structurelle imposée par la logique triadique, également philosophique, entre une identité "réelle" (l'Un réellement indivis) et une identité transcendantale (l'Un de la division) : les deux formes d'autonomie et même d'identité coexistent, mais non-réciproquement, la première étant radicale et la seconde relative (à la première) seulement.

La distinction de la pensée et de l'être devient l'affaire de l'Un transcendantal uniquement, à l'exclusion de l'Ego réel. Mais l'Un transcendandal n'est pas lui-même impliqué dans cette division parfaitement irréfléchie, simple et non-positionnelle (de) soi, que l'on nommera aussi la "Distance non-phénoménologique". L'Un transcendantal et cette nouvelle division ne reforment pas une triade qui diviserait à nouveau l'Un.

L'Un transcendantal n'est identique à l'Un réel (en-un, ou en vision-en-Un) qu'en tant qu'il est son clone, situé "entre" l'Un réel et un donné "empirique" quelconque (comme ici la différence abstraite de la pensée et de l'être). La "force (de) pensée" désigne cette structure complète composée du clone transcendantal, de son rapport immédiat avec le "support" empirique dont il est justement l'identité, et de ce donné lui-même (tel qu'il apparaît dans la structure, donc délesté déjà de sa structure mixte-triadique initiale).

Par rapport à l'Ego-Un-Réel, la force (de) pensée ou le "sujet" représente l'Autre originaire, l'immédiatement Autre-que-l'Ego et en-Ego ; mais par rapport à la différence philosophique de la pensée et de l'être, plus exactement pour elle et pour la transcendance en général, il représente l'essence ou l'Identité transcendantale.

1996

FORCE (DE) PENSEE > Forçage

L'Homme-en-personne est la "carte forcée" - une force toute négative - qui fait le forçage, c'est-à-dire le sujet comme force (de) pensée.
La carte forcée du Réel est elle-même sans opération externe de forçage, c'est pourquoi elle n'entache pas la liberté du sujet - seule manière de comprendre la formule ambiguë de Rousseau : "on les forcera à être libre", où le "on" incarne une volonté générale encore trop positive et/ou trop abstraite.
A son tour la force (de) pensée force négativement le Monde à se transformer, s'inventer, se libérer en fonction du Futur.
La force (de) pensée peut aussi bien s'écrire "force de laisse", puisqu'elle laisse être-donné-en-Un le Monde.

2004

FORCE (DE) PENSEE > Etre

L'idéalisme congénital de la philosophie qui revient à définir l'être par la pensée et réciproquement, se révèle spécialement dans le "cogito" comme pensée-pensante et pensée-existence. Une théorie du sujet suspend cette corrélation de la pensée et de l'être, en postulant un Réel ou un Ego essentiellement forclos déterminant unilatéralement cette différence même. La simple accentuation d'une asymétrie entre l'être et la pensée, ou entre l'Autre et le Même (Heidegger, la Déconstruction), ne suffit pas à défaire l'autorité de la corrélation en général.

Sous les conditions du Réel immanent, la "réalité" spécifique de l'être devient celle de la transcendance tandis que l'identité de la pensée n'est plus définie par l'auto-réflexion mais par l'uni-latéralité ; la pensée ne vise plus intentionnellement l'Ego comme son objet ultime via la recherche du sens de l'être.

La force (de) pensée se définit comme relation unilatérale ("unilation", "rapport-sans-rapport"), non pas à l'Ego réel ou même à "soi", mais en-Ego ou à partir de l'Ego vers le donné philosophique. Sous ces conditions d'un penser uni-latéral, il est possible de poser à nouveau l'identité simple ("unifléchie" et non auto-réflexive) de la pensée et de la l'être, telle que cette identité transcendantale se distingue essentiellement de l'une et de l'autre, comme de leur relation. La priorité (grecque) du Réel sur la pensée et celle (moderne) de la pensée sur l'objet est reprise et validée sous des conditions non-philosophiques, celles d'un Ego premier-sans-priorité et d'un sujet premier-sans-réflexion.

La détermination-en-dernière-instance est la causalité propre au Réel sous la forme de l'identité transcendantale ; d'une part elle exprime la priorité radicale du Réel sur la force (de) pensée, et d'autre part elle fournit à celle-ci la "force" d'unilatéraliser (suivant la logique de l'ordre irréversible) la philosophie d'essence circulaire et autoritaire. L'ordre unilatéral ne concerne donc pas le Réel mais l'identité transcendantale (ordre "premier"), en tant précisément que le Réel radical et l'identité transcendantale (ou l'Ego et le sujet - dont l'essence est cette identité transcendantale) sont identiques en-dernière-instance-seulement.

1996

ETRE > Sujet

L'Etre en tant qu'Etre reste l'horizon indépassable de la philosophie, même quand elle thématise prioritairement l'Etant, voire l'Un ou l'Autre, parce qu'il est son présupposé originel. L'Etre est langage, discours, auto-position de la philosophie elle-même.

Ce qu'on nomme l'"Etre", classiquement, n'est qu'une émanation de l'Etant pensé comme meta (transcendance) auquel s'ajoute la thématisation (spéculative) du meta lui-même.

Une non-ontologie prendra pour objet-matériau l'ontologie et la métaphysique traitées par la dualité spécifique du (Non-)Un entre une Identité transcendantale et une identité a priori, dualité unilatérale qui est la force (de) pensée en tant que Sujet, et qui désormais tient lieu de l'Etre.

L'Etre devient une instance du (Non-)Un venant "après" l'Identité transcendantale mais "avant" l'Etant du donné philosophique : c'est la transcendance ou la Distance non-auto-positionnelle de la force (de) pensée.

Le Sujet peut également se dire "Etre-en-Un" ou "donné en-dernière-instance-en-Un" ("en-dernière-instance" seulement puisqu'il est cloné de l'Etre métaphysique et non produit directement par l'Un).

1998

ETRANGER > Uni-sexe

L'érotique philosophique tend à sexualiser la dualité, en lui imposant la forme dyadique de l'union des contraires, tandis que la psychanalyse promeut l'érotique du rapport-sans-rapport ou l'érotique de la contradiction.

Au contraire l'Un est radicalement (non-)érotique. Comme Joui de part en part, il échappe justement à l'arrière-monde de la jouissance.

La vision-en-Un n'ignore certes pas l'horizon du Deux et du Multiple. C'est pourquoi elle s'apparaît comme Joui et détermine-en-dernière-instance la "différence sexuelle", clonant à partir de celle-ci un non-érotisme qui n'est pas la négation d'Eros mais la constitution de chaque humain en sujet uni-sexe.

En ce sens tout sujet non-érotique est sexe-Etranger ou existe-sexuellement-Etranger.

L'uni-sexe n'est pas l'indifférence marchande des sexes mais le sexe en tant qu'il fait de chaque sujet un Etranger.

1998

ETRANGER > Ego

L'Etranger désigne l'homme en tant que sujet existant (pas seulement immanent-réel), en rapport occasionnal avec le Monde mais non "du" Monde, clone d'Autrui mais non opposé à lui.

Pour la philosophie, l'Etranger reste un autre que moi, un alter ego face à moi, foncièrement en manque ou en déficit d'identité, fût-il l'Autre homme radical à la manière de Levinas ; mais jamais elle n'envisage que l'Homme ou le moi puisse être l'Etranger lui-même...

Le sujet-Etranger n'existe dans sa fonction transcendantale (à partir de cette occasion qu'est le Monde) que déterminé-en-dernière-instance par l'Ego réel immanent.
On comprend dès lors que le Moi et l'Autre, l'Ego et l'Etranger ne sont pas opposables, mais identiques en-dernière-instance. La démocratie, donnée ainsi dans les conditions réelles de la pensée, forme une Cité transcendantale Etrangère au Monde (= hérétique), quoi que clonée à partir de ce Monde.

1998

EGO > Force (de) pensée

La pensée se définit philosophiquement comme relation à l'être, selon deux modalités possibles : soit elle se rapporte à l'être déjà donné comme substance, soit elle se constitue elle-même réflexivement comme être et substance. Mais dans les deux cas, la pensée s'effectue réflexivement par rapport à soi et par rapport à l'être, se sorte que l'Ego "produit" n'échappe pas lui-même à la relation.
L'Ego de la philosophie se divise entre un Ego présupposé premier et un Ego obtenu par la pensée, ou un Ego supposé Un et un Ego divisé par l'être et la pensée ; l'Ego de la non-philosophie demeure indivisiblement Ego-en-Ego mais engendre une dualité unilatérale, une dualysation non-philosophique de l'Ego.
Soit ces trois axiomes : 1) il y a (de) l'Ego, mais pas l'Ego "lui-même" ou "en tant que tel" ; 2) l'Ego n'est pas, sauf en-Ego, ou en tant qu'Un ; 3) l'Ego ne pense pas, ne se donne pas lui-même, sauf en-Ego, ou comme déjà-donné. Mais alors comment advient la pensée ? Théorème : l'Ego détermine-en-dernière-instance, par clonage transcendantal, le sujet comme force (de) pensée. L'Ego immanent est accompagné (non nécessairement) du sujet comme force (de) pensée, son clone transcendantal, et cesse d'être confondu avec lui.

C'est ainsi que, forclos à la pensée comme à l'être, l'Ego est la cause en-dernière-instance de leur différence. La pensée n'est pas une res ou une essence mais une "force", c'est-à-dire cette distance non-phénoménologique ou cette dualité unilatérale qui suit immédiatement (par clonage) son essence transcendantale.

1996

EGO > Donné-sans-donation

Comment penser un Ego réel sans rapport avec la pensée (donc ni pensable ni impensable) de telle sorte que la pensée soit néanmoins en rapport avec l'Ego ? Par une donation réelle de la pensée en "une seule fois", et non à la manière philosophique comme "pensée pensée" et "pensée pensante" (comme si la pensée était à la fois la donation et son résultat). Donc dans la dualité obtenue de l'Ego et de la pensée, le premier comme être-donné n'est pas lui-même être-pensé : si ce dernier doit être pensé (nommé, décrit, etc.), ce ne sera pas de manière constitutive. Quant à la "contradiction" qu'il y aurait à poser par la pensée un réel sans-pensée, elle paraît moindre que la suffisance de la pensée qui prétend se penser elle-même par auto-position.

Rappelons que l'Ego sans-pensée se définit seulement comme Réel radicalement immanent ((à) soi), donc comme l'Un plutôt que l'Etre ou l'Autre. Comment donc penser ce donné-sans-donation qui se donne pour forclos à la pensée ? comment penser son existence ou son inexistence ? Le donné radical se soustrait non seulement aux démonstrations philosophiques mais encore aux critères du "fait" ou du "droit", du donné intelligible ou intuitif, etc. L'Ego réel qui n'existe pas ou n'est pas, nous le pensons et le posons néanmoins selon son exigence propre (minimale, puisqu'il n'est pas) comme axiome premier d'une axiomatique transcendantale (ni formelle ni onto-égologique) qui ne le met aucunement à l'épreuve. Il n'est même pas nécessaire de penser le donné selon sa logique pure de "donné" ; mais s'il s'agit de le penser, alors il se met à "fonctionner" comme terme premier d'une axiomatique contraignant cette fois la pensée. Le manifesté-sans-manifestation ne se manifeste qu'à partir de soi, il ne se donne que "de" lui-même, etc., ce qui demeure incompréhensible philosophiquement sauf par analogie avec le principe spinoziste d'index sui. Mais ici il n'a pas de pensée, de connaissance, ou même d'hypothèse à fournir à propos du réel ; au contraire, ce n'est qu'à partir du réel que nous pouvons formuler des hypothèses, etc.

Pour autant le donné réel n'est pas une abstraction ou une "formalité" : ce qui est découvert ici, c'est la condition réelle de toute pensée, même philosophique, laquelle ne peut faire l'économie de l'Un. La non-philosophie, quant à elle, explore les conséquences du donné-sans-donation sur la pensée en général, philosophie comprise, au moyen d'une axiomatique rigoureuse ordonnée justement au donné radical et à sa détermination-en-dernière-instance par celui-ci.

La caractère hypothétique de l'Ego radical ne tient pas à sa supposée nature problématique (ou inversement apodictique), mais à sa réalité propre qui est d'être sans pensée. Il est donc une hypothèse pour la pensée et non une thèse réfléchie, mais une hypothèse transcendantale autant qu'expérimentale (envers la philosophie) puisque soumise à un réel forclos, non empirique. Le donné radical détermine la pensée sans entrer dans son jeu, de telle sorte que celle-ci n'a pas à le réfléchir, le nier ou l'affirmer, le mettre en doute, etc.

1996

EGO > Cogito

Confondant sa réalité avec la possibilité et son identité avec la réflexivité, la philosophie ne saisit pas l'essence de l'Ego tel qu'Ego.
La critique réelle de la réalité philosophique du cogito porte sur le côté de la pensée (cogitatio) comme sur celui de l'être (esse), et de ce dernier point de vue, il faut encore distinguer la fonction d'essence simple qu'endosse le cogito de sa fonction finale de substance (res cogitans).
La première critique philosophique de cette prétention ontologique du cogito est menée par Kant (suivi de Nietzsche), rappelant que ce "je pense" n'est qu'une assertion transcendantale vide de tout concept et d'objet.
La deuxième est celle de Heidegger qui interroge la réalité de l'Ego à partir du sum, et plus précisément en fonction du sens d'être de l'Etre. Heidegger n'y décèle que le sens historialement sédimenté et non élucidé de la substantia (analyse démentie par Marion au nom de la "déduction égologique de la substance" chez Descartes).
Plus radicalement, on peut douter que la pensée philosophique s'achève (ou se révèle finalement) avec cette question de l'essence de l'Etre, du sens d'être de l'Etre comme réel et le réel comme possibilisation de la possibilité. Une non-philosophie interrogera justement cette supposée teneur en réel du sens d'être de l'Etre et la supposée rigueur démonstrative permettant d'exposer le cogito autant que ses critiques. Ou plutôt elle se donnera le réel comme étant non supposable et non déductible, un donné-sans-donation ni possibilisation ; avec elle, le réel n'est plus présupposé comme objet du questionnement mais déjà-donné (dès qu'il y a questionnement...) comme sa condition ou sa cause de-dernière-instance.
Au fond les critiques du cogito enregistrent et valident celui-ci comme commencement philosophique de l'Ego, alors que la non-philosophie va rendre possible la philosophie de l'Ego à partir de l'Ego et en-lui. Un commencement n'est jamais suffisamment radical lorsqu'il se ramène à la primauté et à la priorité d'un principe transcendant, lequel n'a rien à voir avec l'Ego réel. Mais la radicalité non-philosophique n'est pas obtenue davantage par le passage à la limite de la transcendance vers l'immanence.
La critique réelle de l'identité philosophique du cogito ramène celle-ci à un pur présupposé, même quand elle est déduite après la détermination de ses attributs essentiels que sont la pensée et l'être, et qui font d'elle justement une identité divisée (puis rassemblée).
La philosophie de l'Ego divise celui-ci en le débordant constitutivement. Or cette part active du geste philosophique (le penser) s'excepte toujours du résultat produit ou pensé : même la prétendue performativité du cogito (dont la formule complète est censée nommer l'Ego) s'en trouve hypothéquée et comme confisquée par la philosophie, sous les traits de la pensée ou du langage (y compris dans la formule des Méditations : ego sum, ego existo, où la pensée-philosophie semble jouer sur une Autre scène). Toujours la réflexion, la division du sujet en énoncé et énonciation, profite à la philosophie qui n'identifie le sujet qu'en le représentant. Le "cogito" est bien le résultat de l'amphibologie de l'Ego et de la philosophie.
L'Ego-d'Ego redoublé par la philosophie doit être maintenant ramené en-Ego dans son immanence radicale (donnée par définition première), et sa sur-détermination par le monde où par l'existence doit faire place à son être radicalement déterminé ; d'autant que la philosophie, tout en le divisant et en l'évitant de mille façons, ne fait pas autre chose que le supposer donné depuis ce déjà donné réel.
Eu égard à l'identité réelle de l'Ego, l'identité de l'être et de la pensée en non-philosophie sera dite transcendantale et même première mais, à ce titre déjà, dérivée de l'Ego et hors de lui. Elle formera une dualité unilatérale spécifique, induite et déduite à partir de l'Ego réel, et non "abstraite" à partir de l'expérience comme n'importe quelle entité philosophique. Elle ne sera pas visée ou constituée comme identité transcendantale (de l'objet et du sujet comme sujet...), mais obtenue par clonage à partir d'une part de l'identité réelle et d'autre part du donné philosophique.

1996

DUALITE UNILATERALE > Dualisme

Le dualisme métaphysico-religieux repose sur le principe d'une Unité transcendante qui résorbe toujours la Dualité (elle-aussi transcendante), même quand celle-ci fait l'objet d'une position apparemment prioritaire.
Au contraire la dualité unilatérale n'engendre aucun dualisme, car elle signifie la dualité du Sans-principe (Un) comme premier par immanence avec le Principe même de priorité par transcendance ou exclusion, c'est-à-dire le couple Un-Deux, d'où émergent toutes les positions philosophiques y compris le dualisme.
La Vision-en-Un n'est pas un monisme qui expliquerait le Monde par division ou émanation, ou qui viserait sa résorption ; elle détermine du Monde comme étant la division même et programme le clonage du sujet-Christ à partir de ce Monde.
Il n'y a pas de mal absolu ou pur (comme dans le dualisme), mais un mal-mélange (nommé "Etre" en philosophie, soit le mixte de l'immanence et de la transcendance) où l'Homme puise (par clonage) l'occasion de son existence comme sujet-Christ. En "face", il n'y a pas d'Unité si absolue qu'on devrait la dire du "Non-Etre" ; seulement l'Un immanent ou inhérent(à) soi, de sorte que c'est plutôt l'Etre qui doit être dit "non(-Un)" (ou "(non-)Un" en tant qu'affecté aussi par l'unilatéralité).
La Vision-en-Un, en se détachant du Principe des principes (l'obsession d'être "premier" et "directeur") détermine aussi bien le monisme que le dualisme, dans leurs versions religieuses comme dans leurs versions philosophiques.

2002

DUAL > Un

Le dual définit l'ordre général issu de l'être-forclos de l'Un et l'irréversibilité qui en découle, générant dualité unilatérale et clonage ; contraire par excellence du Mixte comme forme de la philosophie-Monde.

La philosophie réduit le dual à un couple de contraires, généralement unifiables ou réversibles.

Le dual s'appuie avant tout sur la forclusion de l'Un : il signifie moins une double donation que la forclusion du donné-sans-donation à la donation-du-donné.

La pensée du dual n'est pas décidable depuis la philosophie : son autonomie est radicale (sans être absolue).
En contre-partie le dual introduit une ouverture de pensée uni-verselle ordonnée au seul Réel.

Le dual se distingue évidemment du dualisme comme position philosophique, mais aussi de la dualité unilatérale qui s''établit non pas directement depuis l'Un mais entre le Monde et les clones de l'Un.

1998

DONATION > Donné-sans-donation

Par cette expression on désigne l'Un ou le Réel vu sous l'angle de la donation, synonyme d'immanence (à) soi forclose à toute opération de manifestation ou même de pensée. La Donation est ensuite déterminée-en-dernière-instance par le Donné.

En philosophie, la différence même du donné et de la donation sert à penser la manifestation du Réel, parfois identifié au don lui-même ou à sa possibilité originelle.

L'amphibologie du donné et de la donation devient un simple matériau à dualyser pour la non-philosophie
En effet le réel-Un comme Donné est le phénomène lui-même, tandis la Donation qui succède au Donné est l'essence transcendantale de la pensée, sans confusion possible.
D'ailleurs la non-philosophie ne manifeste pas l'Un lui-même, mais l'essence (en-Un) de la pensée.

1998

DISTANCE > Transcendance

Distance non-phénoménologique

La distance non-phénoménologique est le dernier a priori de la force (de) pensée extrait de la transcendance de type philosophique.

En philosophie la "distance" est un concept critique servant à distinguer des types d'espaces, ou bien de façon non topologique, à distendre ces critères sur le mode du retard ou de la différance.

En tant que non-autopositionnelle, la Distance ou l'Extériorité n'est plus que l'essence de la transcendance et plus particulièrement de l'apriorité qui donne son caractère d'organon à la force (de) pensée.

1998

DICTIONNAIRE > Terme

Il s'agit de substituer une théorie unifiée à la circularité unitaire de l'encyclopédie ; substituer une force (de) travail (ici de diction) à la capitalisation du savoir.

Le dictionnaire non-philosophique vise une égalité-sans-hiérarchie des concepts, une équivalence "non-monétaire" ou leur valence non-philosophique. La non-philosophie utilise des symboles non-conceptuels qui sont autant d'identités déterminées en-dernière-instance par la non-suffisance du Réel. Elle parvient à fonder une égalité démocratique des termes, plutôt qu'une hiérarchie politique des concepts, qui soit l'ordre non-politique des sujets-Etrangers, un langage vraiment universel pour toutes les philosophies de ce Monde.

1998

DICTIONNAIRE > Identité

Le dictionnaire est un dispositif qui produit de la signification en ramenant le pouvoir des mots à une "définition". La question de l'identité sous toutes ses formes (termes, définitions, etc.) travaille en profondeur tout dictionnaire. Mais les identités linguistiques ou sémantiques postulées par le dictionnaire occultent et refoulent son identité propre, restant à déterminée. Dans le pire des cas celle-ci est projetée sur la totalité encyclopédique, caricature de l'unité philosophique elle-même.

1998

DICTIONNAIRE > Force (de) diction

A l'auto-diction, le dictionnaire non-philosophique substitue l'identité de-dernière-instance du dict-objet et du méta-dict, chaque terme premier se trouvant déterminé en-dernière-instance par cette identité.

Cette "force (de) diction" ne se laisse pas elle-même déterminer par l'ordre lexical ou une quelconque articulation de type philosophique, dialectique ou différentielle - c'est l'identité-de-dernière-instance de l'identité réelle et de la pulsion de diction.

Le dictionnaire non-philosophique confère une universalité radicale et non-encyclopédique aux significations.

Il peut être à la fois "non-philosophique" et "de non-philosophie", au-delà de toute contradiction performative : il fait ce qu'il dit et dit ce qu'il fait.

1998

DICTIONNAIRE > Auto-diction

Le concept pleinement philosophique du dictionnaire implique qu'il y aille du dictionnaire lui-même dans son déploiement.

L'identité proprement "technique" du dictionnaire, en mode philosophique, oscille entre le scientifique régional et le philosophique fondamental. Cette identité partagée vaut comme symptôme d'une "autre" identité, en mode non-philosophique.

Le langage-objet et le métalangage, le dict et le méta-dict sont reliées circulairement, en ce sens que les définitions d'objet peuvent fonctionner en même temps comme métalangage de l'ordre présidant apparemment à leur exposition.

Lorsque le dictionnaire se présente expressément comme "philosophique", il tombe sous le coup du "paradoxe de Voltaire", en ce sens qu'il ne possède pas de fait (dans le "rationnel") l'essence philosophique (le "raisonné") qu'il reçoit de droit.

Lorsque c'est la dimension scientifique qui est mise en avant, le méta-dict philosophique est projeté dans chaque dict-objet scientifique à la manière positiviste (ce qui n'en fait pas pour autant un dictionnaire scientifique de la philosophie). Un dictionnaire "gödelien" sera positiviste dans le pire des cas et déconstruit dans le meilleur.

L'"auto-diction" peut désigner cette convertibilité philosophique du dit-objet et du méta-dict


1998

mardi 14 octobre 2008

DETERMINATION-EN-DERNIERE-INSTANCE > Unilatéralité

L'unilatéralité n'est pas autre chose que la Détermination-en-dernière-instance prise comme causalité spécifique du réel ou de l'individual : elle se caractérise par son irréversibilité et l'absence de "relations". La causalité irréversible ou DDI se distingue radicalement de la Détermination réciproque régnant dans la décision philosophique.

La causalité unilatérale ne prend véritablement son sens qu'avec la notion d'immanence radicale. Les usages idéalistes qu'ont pu en faire certains philosophes, au nom d'une transcendance plus ou moins clairement avouée, n'ont fait que réintroduire dans la "relation" une forme de réciprocité ou de bilatéralité. Il ne suffit pas de poser l'axiome : "l'effet se distingue de la cause qui ne s'en distingue pas", pour obtenir l'unilatéralité réelle. La cause "qui ne se distingue pas de l'effet", par exemple, peut toujours être conçue comme s'identifiant à l'effet, ou immanente à l'effet, ce qui lui ôte justement toute radicalité.

"En" elle-même, l'immanence ne contient aucune forme de relation ou de dualité, et c'est pourquoi la dualité qu'autorise une telle immanence peut être dite "unilatérale"... Il est exclu qu'un effet quelconque de l'Un puisse appartenir à l'essence de l'Un, ou au Réel. L'effet s'identifie à l'Un ou peut être dit "en-Un", certes, mais en-dernière-instance seulement ; inversement l'Un ne s'identifie pas à l'effet, qui préserve ainsi son autonomie relative. Or c'est cette autonomie relative que l'on nomme dualité unilatérale, en tant qu'elle provient d'une double origine : l'une empirique, et l'autre transcendantale (l'Un ou le Réel "lui-même" n'entrant jamais dans une dualité).

1996

DETERMINATION-EN-DERNIERE-INSTANCE > Un

Il s'agit d'élucider les rapports du Réel-Un et de l'Effectivité-Monde selon une syntaxe propre au Réel, ou selon le Réel. La "détermination-en-dernière instance" désigne justement cette causalité propre au Réel, dès lors que le monde est manifesté. Cela suppose une forme d'autonomie radicale de sorte que l'Un ne s'aliène jamais dans ses effets. Il est donc nécessaire que cette causalité ne s'exerce pas directement sur le Monde. Elle se manifeste plutôt sur une instance intermédiaire et transcendantale, celle de l'Etre et de la représentation en tant qu'ils sont vus en-Un : c'est le concept de "force-de-pensée" comme "sujet" titulaire de cette causalité.

Pour cette même raison l'Un ne peut être dit cause de l'objet mais plutôt pour l'objet . Il ne s'agit donc pas seulement d'une causalité immanente de la transcendance (par émanation, aliénation, etc.) comme la métaphysique nous en fournit maints exemples, mais bien d'une causalité de l'immanence en tant que (le) Réel pour la transcendance. Encore faut-il que celle-ci se manifeste, c'est pourquoi à côté de la causalité réelle immanente existe la causalité propre à la transcendance, ou causalité occasionnelle.

Si aucune transcendance ne se présentait, la "causalité" de l'Un serait un vain mot ou au pire une idée métaphysique, par exemple une création ex nihilo ou une production technologique, alors qu'elle n'est précisément qu'une détermination-en-dernière-instance seulement. L'agir ou la causalité de l'Un, n'appartenant pas à l'essence intrinsèque de l'Un, suppose à la fois une présentation de l'être et le clonage de l'Un : l'Un n'agit pas directement, ce qui revient à dire que l'Un n'est pas "sujet". Et cependant, "dès" que l'Un agit sur le mode précédemment décrit, tout objet=X manifesté le sera en-dernière-instance "en-Un", parce que l'Un reste la "dernière" causalité, la seule qui soit inévitable et réelle. Les effets peuvent être différés ou distanciés par rapport à la cause, mais en tant que réelle celle-ci demeure indivisible, inaliénable dans ses effets.

Enfin, la détermination-en-dernière-instance produit un effet lui-même rigoureusement déterminé, à savoir une identité pour l'être et la pensée. Plus précisément, elle se manifeste sous la forme d'une "structure d'unilatéralité" qui inclut l'identité proprement dite (le clone), et l'essence propre de la transcendance (la dualité, mais vue en Un).

1996

DETERMINATION-EN-DERNIERE-INSTANCE > Immanence

Inventée par Marx et Engels dans le cadre restreint du matérialisme historique, la DDI n'a pu produire tous ses effets théoriques et critiques. Plutôt que de la "rectifier" en la pliant aux exigences "supérieures" de la philosophie et de la dialectique, on exhibe ici ses formes marxistes comme autant de symptômes et de modèles d'un concept de DDI autrement plus radical.

Phénoménologiquement, la DDI apparaît d'abord comme une forme de causalité à la fois unique et insuffisante, donc qui en appelle une seconde tout autant insuffisante. Toute causalité seconde se doit par définition d'en passer par la DDI et sa syntaxe sans synthèse ou immanente. Donc les traits de DDI présents dans le marxisme doivent être ré-expliqués selon une conception elle-même immanente de l'infrastructure.

En philosophie, l'immanence a toujours été un objet ou un objectif, jamais une méthode de penser. Deux exemples : Spinoza envisage une causalité réelle de l'immanence, mais elle est finalement rattachée à une instance transcendante supérieure à la conscience ; de son côté, Michel Henry confond l'immanence réelle avec une immanence transcendantale présentée comme réelle, en l'occurrence l'auto-génération de la Vie.

La "matière" n'est pas un concept adéquat pour décrire l'infrastructure immanente. Il ne s'agit plus de poser le primat de la matière sur la conscience mais celui de l'Un-Réel sur la dyade matière/conscience, et en général celui du Réel sur la thèse du Réel ; passer du terrain de la transcendance et de la représentation au terrain de l'immanence radicale (comme Henry, au Réel près) et à celui du Réel (comme Spinoza, à la radicalité près). De même, le Réel radical est irréductible à la "force de travail" qui représente plutôt l'instance du sujet prolétarien. Enfin, du point de vue syntaxique, la dualité uni-latérale se substitue à la contradiction, à la lutte ou la division, qui sont des opérateurs philosophiques transcendants.

La causalité de l'infra- sur la superstructure dans le marxisme ne permet pas cette nouvelle distribution de l'immanence et de la transcendance qu'autorise en revanche la DDI ou le "clonage", soit la capacité que possède le Réel de déterminer-par-immanence ce qui lui est le plus hétérogène : la pensée.

Comment le Réel détermine t-il aussi bien la connaissance de sa propre causalité ? Tout X à connaître en général est d'abord éprouvé comme radicalement immanent, c'est-à-dire objet de la Vision-en-Un, puis détermine sous cette forme sa propre connaissance. C'est parce que l'objet connu est identiquement la cause-de-dernière-instance de sa connaissance que la connaissance de son côté demeure hétérogène à l'objet connu (résultat auquel aucune philosophie ne saurait parvenir).

La double causalité est strictement préservée dans le cadre de la DDI. A la fois X est donné-sans-donation sur le mode de l'immanence radicale ou comme infrastructure, et il est donné sur le mode de la transcendance comme superstructure "capitaliste" (pour continuer sur le matériau marxiste), privée toutefois de sa suffisance mondaine. C'est la donation transcendantale de cette transcendance avec son autonomie relative que l'on appelle par ailleurs "clonage".

2000

DETERMINATION-EN-DERNIERE-INSTANCE > Dualité unilatérale

La découverte de la détermination-en-dernière-instance complète positivement celle de l'immanence radicale, en attribuant à la force (de) pensée une syntaxe strictement dualitaire : la dualité unilatérale. Celle-ci ne revient jamais à une unité-des-contraires, ou à une unité inclusive/exclusive, car elle ne procède d'aucune division : l'Un admet la dualité sans se diviser lui-même et sans l'opposer à soi. D'essence transcendantale, la dualité unilatérale ne touche absolument pas au Réel donné en-Un ni ne modifie directement le matériau donné dans son effectivité.
Dans la dualité unilatérale, le premier terme est dit pour le second (par exemple l'a priori pour l'empirique) ; mais rappelons que le Réel n'est pas lui-même le terme d'une dualité, même unilatérale.

1196

DETERMINATION-EN-DERNIERE-INSTANCE > Déterminé

Qu'est-ce-que la Décision philosophique sinon la présupposition générale d'une perte de sens et d'un oubli du réel ? La philosophie balance entre le constat d'une sous-détermination et le projet d'une surdétermination du réel, tout en visant surtout une Détermination suffisante (= valant pour le réel). La philosophie n'est pas seulement une volonté de détermination, elle est le choix de la suffisance de la détermination.

Or le réel est précisément ce qui échappe au décidable comme à l'indécidable, ce qui ignore le manque autant que la suffisance. Le réel est le Déterminé-sans-détermination.

La philosophie moderne a fait la critique du Déterminé en tant que dogmatique, et a instauré le primat de la Détermination sur le Déterminé : Principe de Détermination Suffisante modernisant le Principe de Raison Suffisante, lui-même héritier de l'équivalence parménidienne du Penser et du Réel.

Le Déterminé comme Réel se trouve refoulé dès lors qu'on omet de fonder en lui la contingence de la Décision et donc la Détermination elle-même. "Comme réel" signifie que le Déterminé dont on parle n'est pas l'effet d'une opération transcendante, mais qu'il est suffisamment radical et autonome pour que la Détermination conséquente soit à la fois transcendantale et non soumise au Principe de Détermination Suffisante. (Notons qu'aucune opération dont le principe même est la division ne peut produire un "déterminé", une identité réelle.)

1992

DETERMINATION-EN-DERNIERE-INSTANCE > Détermination

Qu'est-ce que la Détermination si elle échappe à l'amphibologie du rationnel et du réel, c'est-à-dire au Principe de Détermination Suffisante ? Une dualité non unitaire, donc unilatérale et irréversible, entre le pôle "noétique" du Déterminé et le pôle "noématique" de l'amphibologie elle-même.

De part sa syntaxe unidirectionnelle et non réciproque, la Détermination procède à l'extraction (et non à l'abstraction) des structures a priori de la représentation du réel (soit le "Déterminant"), faisant du matériau Déterminable une simple occasion existentielle de ces structures et rejetant sur lui seul la fonction de surdétermination (donc conservée, mais privée de son corollaire unitaire, la sous-détermination).

L'espace et la topologie sont les recettes contemporaines d'une Détermination se voulant déracinée de la Métaphysique. Mais la Détermination unilatérale ne se fonde sur aucun a priori topologique puisqu'elle exclut le principe de "Distance déterminante" ; au contraire, en tant que dualité "statique" et irréversible, elle pose elle-même les conditions de toute Distance et de toute objectivité en général.

Celle-ci se déploie alors sous la forme d'une chôra, un espace "non-thétique", une matérialité universelle expurgée de toute structure de détermination et d'objectivation. Les datas ne sont pas seulement des mixtes offerts à la vision-en-Un, en tant qu"êtres" de transcendance ils redeviennent disponibles pour de nouveaux destins singuliers.

1992

DETERMINATION-EN-DERNIERE-INSTANCE > Dernière instance

La DDI est la causalité du simple réel, qui se distingue de l'effectivité ou de toute présence mêlant le réel avec une forme de transcendance. C'est pourquoi elle est purement transcendantale et non semi-empirique semi-transcendantale comme le sont les quatre causes métaphysiques. Même la "cause absente" chère au structuralisme est définie négativement ou soustractivement "par rapport" aux causalités de la présence, et manque ainsi le réel.

La dernière instance n'est pas un commencement, ni "en dernier lieu" comme totalité idéelle des instances dernières, ni "en premier lieu" comme principe, c'est une expérience individuelle transcendantale, irréfléchie et sans relations.

"En-dernière-instance" signifie d'une part que si l'Un n'agit pas directement ni effectivement sur le Monde, il est aussi l'unique cause réelle quelque soit l'effet considéré ; d'autre part que cette action n'est pas une mise en relation suivie d'une réaction, mais au contraire une mise-à-distance de l'Un. La causalité ne désigne plus la "relation" unitaire de "cause à effet", comme on dit, mais seulement la cause, détachée de ses effets.

Il faut concevoir une causalité par immanence et par indifférence, comme si la finitude radicale, l'absence de vis-à-vis de l'Un s'avérait par elle-même déterminante, mais justement pas directement. Comment la détermination affecte-t-elle le déterminé ou le Non(-Un) si elle-même est dépourvue de toute continuité et toute extériorié ? C'est ici qu'intervient la déduction transcendantale du (non-)Un, une instance non-thétique intermédiaire ayant l'Un pour seule essence, chargée en quelque sorte des "relations" auprès du Monde… en toute indifférence !

1985

DETERMINATION-EN-DERNIERE-INSTANCE > Cause

La philosophie ne connaît que la détermination réciproque et les modes d'une causalité ontologique en général, soit la convertibilité entre l'être et la pensée.

La D.D.I. désigne la causalité spécifique de l'Un (ou du Réel) en vertu de sa primauté radicale sur la pensée. Elle s'exerce aussi bien sur les data philosophiques que sur les structures noématiques universelles qu'une pensée selon-l'Un est capable d'en tirer.

Comme causalité de l'immanence radicale, la DDI n'est jamais 1) divisée sur deux termes, 2) déterminée par son occasion, 3) à double sens (elle va à sens unique de l'immanence vers la transcendance, ou du Réel vers l'effectivité), 3) une continuité aliénante entre la cause et son effet (n'étant que condition négative universelle, elle suppose une instance transcendantale "intermédiaire" pour agir).

La causalité de l'Un suppose toujours une extériorité occasionnelle, tellement que la pensée selon-l'Un qui en découle est extérieure à lui tout en restant depuis toujours affectée par l'Un, c'est-à-dire causée par lui "en-dernière-instance" en tant que seule cause réelle. Cause irréductible et inobjectivable, de sorte que l'Un et un donné = X quelconque ne sont jamais le Même mais identiques en-dernière-instance "seulement".

La DDI a deux conséquences : 1) l'unilatéralisation, soit l'invalidation de toute pensée circulaire prétendant à la connaissance du Réel, 2) l'unidentification, soit la marque de l'Un laissée sur le divers philosophique lui-même : c'est proprement le clonage des Identités non-philosophiques, à partir de l'Un et sur la base du matériau philosophique.

1998

DEMOCRATIE > Etranger

La démocratie est la structure même de la pensée non-philosophique en tant qu'elle pose l'égalité transcendantale de deux termes unifiés (par ex. fondamental et régional, philosophique et scientifique).

La philosophie fait de la démocratie son objet ou son problème (et la manque pour cela), en termes de relations inter-individuelles mondaines et plus précisément "politiques", fondées sur les notions de réciprocité et de contrat (social).
Autrement, comme mode de connaissances produites par la force (de) pensée, la démocratie se fonde sur une dualité unilatérale du type : je suis... donc je suis un Autre, où Autrui-L'Etranger n'est que l'organon transcendantal de l'Ego.

L'Etranger - soit la multitude démocratique des Etrangers - dualyse et détourne toute forme de conditionnement autoritaire de la loi universelle. A la violence de la démocratie étatique il substitue le théorico-pragmatique humain-de-dernière-instance.

1998

DEFINITION > Terme

En général une définition pose l'équivalence d'un terme et d'une suite suite de termes explicitant la signification du premier.
La définition non-philosophique substitue à cette équivalence (toujours unitaire et visant un réel) une identité-de-dernière-instance entre le nom du réel et un nom premier formé à partir du matériau philosophique.

L'Un réel n'est pas directement impliqué dans la définition qui se cantonne au niveau transcendantal : elle se dit selon l'Un à propos d'un Etant qui lui est rapporté en-dernière-instance. La définiton non-philosophique d'un terme philosophique lui offre une nouvelle effectivité grâce une plus grande traductibilité dans différents systèmes philosophiques.

1998

DECISION > Unité

La Décision est l'invariant structural principal de la philosophie, synonyme de mélange et d'unité-des-contraires.

Dans la tradition philosophique la décision est un acte de jugement mobilisant des fonctions empirico-transcendantale hiérarchisées, partiellement déconstruits par les philosophies de la Différence.
En tant que spécifiquement, structurellement philosophique, c'est une opération de transcendance hallucinatoire plaçant le réel-Un dans l'unité (plus ou moins différée) des contraires, et finalement dans la philosophie elle-même (principe de philosophie suffisante).

La téléologie la plus constante de la philosophie, c'est la volonté d'unifier et de synthétiser. L'invariant sous-jacent à toutes les synthèses philosophiques demeure le cercle ou la détermination réciproque : par exemple la philosophie est censée co-déterminer la science, etc. Dans les hiérarchies mises en place par la philosophie, celle-ci occupe toujours la position dominante. En l'occurrence, la philosophie doit concilier sa prétention à dominer la science et son besoin d'accueillir les data scientifiques, synonymes de finitude.

La décision philosophique consiste à diviser pour rassembler et à ne concevoir la différence que dans la simultanéité ; elle se structure comme dyade hiérarchique ou auto-positionnelle, toujours en état de survol par rapport à elle-même. La philosophie assoit sa dernière légitimité en s'exceptant partiellement des synthèses autoritaires effectuées par ses soins. Il y a au coeur de la démarche synthétique de la philosophie un impensé proprement irrationnel, une identité supposée et donc inintelligible, qui l'incite à se développer comme technologie aveugle (certes de type transcendantal).

La décision philosophique est une matrice à 2/3 termes, puisqu'elle inclut à la fois la Dyade et l'Un, mais en redoublant l'un ou l'autre de ces termes de façon à ce qu'il assume aussi l'unité de la matrice : ce procédé proprement unitaire caractérise l'auto-position (auto-donation, etc.), le rapport-à-soi, ou si l'on veut la subjectivité fondamentale de la philosophie.

1996, 1998

CRIME > Totalitarisme

Les génocides perpétrés par les totalitarismes (fussent-ils uniques en leur genre comme la Shoah) demeurent historiques (on peut aussi parler du "crime généralisé" dans le Monde), mais ils ne sont pas universels comme l'extermination systématique et inapparente des hérétiques, crime transcendantal adressé à l'Homme-en-personne.
On s'autorise à généraliser le concept de totalitarisme car ses différentes formes historiques ou politiques participent de la même pensée ; elles sont convertibles non seulement entre elles mais entre elles et les théories révisionnistes qui les justifient a posteriori, l'ensemble étant dualysé en bloc.
La fameuse "vigilance intellectuelle" ne fait qu'ajouter au Grand Conformisme et paraît surtout comique quand elle prétend définir et identifier les victimes : penser "selon-la victime" est la seule forme de vigilance définie par la victime elle-même, à l'endroit de ces discours particulièrement.

2002

CRIME > Homme-en-personne

Le concept hérétique de l'humain est celui d'un être-hallucinable en-dernière-identité, invisible et inconsistant.
L'Homme est plus déterminant-en-dernière-identité pour l'hérésie que l'Etre n'est fondamental pour la philosophie ; mais l'être (on) de l'homme est moins oublié par la philosophie que ne l'est son identité (eon). "Malheureusement" (au sens du malheur radical) il ne révèle son identité qu'en tant que sujet persécuté et exterminé.
Ce n'est pas la mort qui atteste l'humanité de l'homme, c'est le Réel, soit l'identité humaine, qui donne la mort onto-biologique comme mondaine et inhumaine ; tandis que le crime contre les hérétiques, les immondes (par delà, ou malgré, le sacrifice du Christ), révèle la mort comme non-humaine et donc la Vie Nouvelle sur le mode du Vécu-sans-vie.
La naissance, aussi bien que la mort, fait de l'Homme une victime du Monde, mais c'est seulement parce qu'il est humain en-dernière-identité que l'Homme se dit persécuté et assassiné.
L'Homme n'a pas à être "sauvé" pas plus que le crime qui l'atteint (bien différent du "crime contre l'humanité" consistant à assassiner des humains "pour ce qu'ils sont" (différents) ou "parce qu'ils existent") ne peut être expié.
2002

CRIME > Culpabilité

La distinction entre la culpabilité et la responsabilité doit être établie rigoureusement, d'après la dualité unilatérale propre à l'humain, sous peine d'absoudre le crime en généralisant tantôt l'une tantôt l'autre. La culpabilité se dit de la causalité criminelle : c'est la victime qui incrimine l'agent ou l'auteur, dont l'agression correspond à une hallucination de l'Homme-en-personne dans le Monde et implique la tentative de l'éliminer. La responsabilité se dit de la participation mondaine, de l'agent comme éventuellement de la victime, mais celle-ci détermine d'abord en-dernière-cause l'identité du crime.

2002

samedi 11 octobre 2008

COGITO > Ego

Les critiques philosophiques du cogito ne font que reprendre, en la déplaçant et en l'allégeant métaphysiquement, l'amphibologie qui constitue sa matrice initiale. Enumérons cinq niveaux dans l'énoncé du cogito pouvant être considérés comme autant de phases de son auto-critique.
1° Le stade classiquement cartésien de l'énoncé lui-même, valant comme résultat mais aussi critique d'un cogito déjà énoncé dans l'histoire (St Augustin).
2° Le stade de l'acte effectif de penser : l'acte comme transsubstantiation idéelle ou formelle de la substance matérielle (Aristote, et même Descartes, interprété comme auto-position du Moi notamment par Fichte.
3° Le stade de l'énonciation, ou le langage dans lequel se formule le cogito pris comme point de vue : analyse lacanienne et déconstruction du cogito comme divisé (par le signifiant) ou disséminé ("sauf le nom").
4° Le stade du langage comme force et vecteur de la volonté de puissance selon Nietzsche, lequel démonte la croyance métaphysique en "l'existence" : que "ça" pense n'implique pas qu'une "chose" pensante ou un sujet existant pense, etc. (simple effet de langage selon Nietzsche, qui nous fait passer de l'acte au sujet).
5° Le stade du cogito assimilé à l'Ego comme vécu immanent ou auto-affection, chez Michel Henry notamment : première tentative, encore semi-philosophique, de préserver l'Ego du sujet réflexif ou disséminant.
La solution précédente demeure amphibologique car la distinction de l'Ego et du sujet, loin d'être unilatérale, s'effectue à l'aune d'une intuition de pensée thématisant encore l'Ego comme un quasi-objet. En non-philosophie, au contraire, c'est l'Ego qui détermine unilatéralement la pensée.
Les quatre premières interprétations du cogito accordent nettement une primauté au "sujet" qu'elles n'ont de cesse d'analyser et d'objectiver, tandis que la dernière vise désespérément l'Ego dans le cogito sur le mode d'une auto-donation, qui tend cependant à oublier le sujet, ou à écraser (encore unitairement) celui-ci par celui-là, faute d'une pensée-en-Un permettant de l'unilatéraliser sans "danger".
Pour résoudre l'amphibologie de l'Ego/sujet, l'Ego ne doit plus être pensé comme auto-donation mais précisément comme un donné-sans-donation, donc un Ego-sans-sujet ; de son côté le sujet doit être théorisé, sur un mode scientifique-transcendantal, comme un sujet-en-Ego sur la base d'une identité-sans-mélange.

1996

COGITO > Décision

L'élaboration cartésienne et post-cartésienne du sujet, condensée dans le "cogito", se donne en réalité trois termes - ego, cogitatio, esse - plus ou moins interchangeables dans le cadre d'une structure unique : la Décision philosophique.
Le premier élément de la Décision est formé par la dyade du "cogito", soit la liaison nécessaire de la pensée et de l'être (au profit de la pensée, dans le contexte "moderne"). Ce qui peut apparaître une liaison "contre nature" devient évidence à l'aune de la Décision philosophique, dont la fonction première est d'opposer et d'attirer les contraires.
Le second élément est l'Un en tant que synthèse de la dyade, c'est-à-dire l'Ego maintenant posé comme troisième terme. Etant d'abord reliée à la pensée, son essence (divisée) n'est rien d'autre que la fameuse autoréflexivité (je sens bien que je sens, etc.) en guise de pseudo Un.
Le troisième élément est formé par la mise en mouvement et l'unification des deux précédents (Dyade + Un) par la philosophie elle-même, la philosophie du sujet qui doit se penser et exister elle-même, etc. Les trois termes "ego, cogitatio, esse" sont agencés/interprétés selon une axiomatique à la fois égologique et ontologique qui laisse certes une sorte de primauté (métaphysique) à l'Ego, mais non par une axiomatique transcendantale-pure (identiquement philosophique et scientifique) qui ferait d'eux des termes réellement premiers.

1996

CLONE > Un

La philosophie n'est pas seulement donnée réellement en-Un, ce dernier assume également une fonction transcendantale, dite de "clonage", qui permet de constituer le Sujet non-philosophique à partir de la philosophie.
Il s'agit de ne pas confondre le Clone (dit également "sujet-Etranger") avec son essence (le Réel) ni bien sûr avec le matériel philosophique : il est une instance transcendantale, une vision-en-Un appropriée à tel ou tel matériau.
Le clonage et la prise en compte de la philosophie n'excèdent pas l'Un en pure extériorité, formant une dyade avec lui, puisqu'ils sont de toute façon donnés en-Un.
Enfin le clone transcendantal n'est pas lui-même un double (du Réel, ou d'une identité transcendante), mais plutôt l'identité indivise d'un doublet philosophique.
2004

CLONAGE > Un

Une théorie du clonage s'imposait dans le cadre d'une théorie de l'Identité ou de l'Immanence refusant les logiques philosophiques de l'immanence (comme inhérence à soi, devenir-immanent, etc.) qui confondent généralement l'Auto avec l'Un. En toute rigueur l’en-Un se distingue à son tour de l’Un. "En-Un" se dit évidemment du réel-Un lui-même, mais surtout du clone transcendantal en tant que reçu sur le mode de l'Un, et à la rigueur des autres représentations aprioriques mais seulement "en-dernière-instance" (elles ne sont pas directement inhérentes à l'Un). Même remarque sur la "Vision-en-Un" qui d’une part dit exactement la même chose que l'Un (pour l'Un), et d'autre part désigne toute représentation comme donnée-en-Un (et non posée ou pensée) dans son état transcendantal.

1996

CLONAGE > Spécularité

Toute Décision philosophique instaure un mode de représentation du Réel de type spéculaire, voire spéculatif, tel que la représentation se divise toujours en reflet du Réel et en reflet du reflet, autrement dit en un mixte miroir-reflet.

Classiquement, l'ego cogito constitue l'une de ces "choses-miroir", à la fois miroir de la chose-sujet, donc chose elle-même, et reflet par excellence de la chose en tant que cogitans. Le matérialisme a esquissé une critique de cette représentation du Réel avec sa théorie du "reflet sans miroir", en affirmant l'autonomie du procès de connaissance précisément comme reflet du Réel, et sans réduire celui-ci à une projection spéculaire idéaliste. Cependant cette doctrine part d'une conception erronée du Réel comme Etre ou Matière, et replace celle-ci dans la transcendance en l'opposant par exemple à la conscience qu'elle est censée déterminer.

L'autre philosophie essayant de rompre avec cette structure mixte miroir-reflet est celle de l'"immanence de l'Ego" (Henry, par exemple). Certes la représentation n'y est plus "réfléchie" ou spéculaire en un sens, puisqu'elle prend la forme d'une auto-affection non re-présentative et non redoublée, mais elle conserve pourtant la structure de la Distance qui est propre à la pensée (confondue massivement avec le Réel) et donc réintroduit une forme de transcendance dans l'immanence. Le fait d'écraser l'un sur l'autre le miroir et le reflet, en croyant s'affranchir du mixte, ne permet pas de lever l'auto-position philosophique ni de penser l'Identité réelle comme immanence radicale.

En revanche l'Un-en-Un de la non-philosophie, ne faisant pas corps avec la pensée et ne constituant nullement un objet de représentation, ne saurait s'auto-représenter. Il ne peut ni être représenté ou reflété comme tel, ni être à lui-même son propre miroir.

Mais le miroir existe pourtant et l'Un ne lui oppose aucune résistance, de sorte qu'il se prête "passivement" à une sorte de "reflet-sans-reflété" d'ordre purement transcendantal, dont il est la condition nécessaire mais négative. Cet ordre transcendantal du reflet constitue un clone du Réel, un reflet sans miroir puisque le Réel et le miroir ne sont justement pas du même ordre.

Ce clone n'est pas le rejet du miroir spéculaire, ce qui constituerait encore une illusion philosophique ; il incarne plutôt l'identité de la dualité unilatérale (non spéculaire) du reflet-miroir, il dualyse celle-ci au lieu de la refouler et l'identifie comme identité de la spéculation. En résumé, ces trois noms premiers : Réel-non-reflété (seulement réel), miroir-reflet (transcendant) et reflet-sans-reflété (transcendantal), sont les trois identités permettant de traiter non-philosophiquement la triade spéculative philosophique.
1996

CLONAGE > Nouage

Le nouage est la mise en place d'instances relatives-absolues selon une logique ternaire-quaternaire, telle que l'instance nouante se noue également aux autres.
Le clonage n'est pas une opération plus simple que le nouage, il est d'abord un cloné-sans-clonage réel réduisant toute opération à une dualité unilatérale, puis une détermination-en-dernière instance de type transcendantal.
Le nouage du Tout exige l'auto-englobement du Tout, tandis que le clonage du Tout revient une fois chaque fois au clonage de l'un-dividu - le nouage fait Monde tandis que le clonage reste une pensée et une pensée individuale pour le Monde.

2004

CLONAGE > Non-Philosophie

La non-philosophie est clonée à partir de la philosophie pour permettre une effectuation et une prise en compte de celle-ci dans sa consistance et son autonomie relative.

Le clone non-philosophique est une instance transcendantale de l’Un qui intervient positivement auprès de la philosophie pour la déterminer (alors que l’Un-Réel détermine seulement la non-philosophie à l’occasion de la philosophie).

Il n’excède pas l’Un-Réel dans la philosophie puisqu’il reste un mode de la Vision-en-Un. Il n’est pas davantage le double d’un matériau philosophique donné, mais au contraire son identité enfin indivise.

Le clonage non-philosophique extrayant l’Identité du mixte philosophique est complémentaire de la dualyse travaillant ce même mixte comme Dualité unilatérale.
1996

jeudi 9 octobre 2008

CLONAGE > Incarnation

Le mystère théologique participe de l'essence de la dialectique – l'unité elle-même plus ou moins "mystérieuse" des contraires – sous la forme d'une convertibilité ultime de Dieu et de l'Homme. Le mystère n'excède pas la dialectique, il la résume.

L'Incarnation, mystère des mystères, parfaite coïncidence de l'Homme-Dieu et du Dieu-Homme par la guise de la Trinité, relèverait donc d'une synthèse de type philosophique !

Or il faut considérer l'ensemble biface de la dialectique (rationalisant le mystère) et du mystère (structuré par la dialectique) comme un symptôme mondain du clonage.

La vraie pensée mystique étant unilatérale et non synthétique, témoignant de la Solitude de l'Homme et de son Indifférence même à Dieu, elle implique le clonage du Sujet-Fils comme unique alternative à l'Incarnation mystico-philosophique (confusion non seulement du Sujet et de l'Homme mais de l'Homme et de Dieu).

Lorsque l'Homme-en-personne (non présent au Monde) voit le Monde en-Un, il existe Sujet-Fils. En tant que clone, il est lui-même dualité unilatérale, soit Identité-sans-synthèse de L'Un immanent et du Deux/Trois transcendant.

Le clonage n'est pas une action ni une opération transcendante, mais une dif-fusion ou même une in-fusion d'immanence en direction du Monde. La mission de l'Homme via son Fils, et par la grâce du Fils, pour sauver le Monde de son infernale suffisance… L'être-né sans-naissance et sans-consistance qu'est l'Homme transmet, au moyen du clonage, sa pauvreté radicale (de chair et d'esprit) au Monde ; le Sujet-clone n'est plus l'image de Dieu ni même celle de l'Un (sur le modèle théologique de la créature image de Dieu), mais une image unilatérale et non-représentative du Monde. Certes le clone tient son universalité directement de l'Un, mais il ne vaut que pour le Monde auquel il se rapporte transcendantalement.

La mystique-fiction substitue à l'Incarnation suffisante et au fantasme mondain du Tout-chair le réel du Corps Glorieux comme uni-carnation de l'Homme-en-personne. L'uni-carnation correspond à la Venue de l'Homme comme dernière chair ou chair future, globalement à la dualyse de l'Incarnation suffisante. Ce clonage par le Corps Glorieux de la chair naturelle s'effectue à travers le sujet-Christ, par le passage à la chair-Christ qui est archi-carnation. Cette phase spécifique du clonage – théologiquement celle du Verbe et du Fils – est nécessaire pour envisager enfin l'adoption du Monde par l'Homme.

2007

CLONAGE > Identité

Une théorie du clonage non tronquée tiendrait l’Identité ou l’Un pour l’essence de l’homme. C’est pourquoi la philosophie, et plus particulièrement l’éthique, ne peut tolérer le principe du clonage pas plus que la culture en général ne peut tolérer l’inceste.

Mais comme tout refoulement, cet interdit trahit aussi bien un désir d’identité qui, lui, fait symptôme de l’Identité réelle, et cela d’autant plus que le style des doublets et des dyades propre à la philosophie n’est rien d’autre qu’une pratique du clonage « à la différence près ».

Le projet de connaître l’humain est structuré comme un désir de reproduction, non pas à l’identique comme la science le professe naïvement ou comme l’éthique feint de le croire, mais dans une identité « supérieure » préservant la différence.

Or le clonage de-dernière-instance n’est pas une reproduction à l’identique, n’est pas une reproduction du tout mais la manière d’agir spécifique de l’Identité (ou de l’Homme) devenant « lui-même » sujet-existant-Etranger face à un donné-X mondain et transcendant. « En-dernière-instance » signifie que l’Homme n’est pas clonable par essence, sinon indirectement et selon lui sous la forme du sujet-Etranger.

2000

CLONAGE > Etranger

La philosophie est le règne des dualités imaginaires – par exemple celles du Moi et d’Autrui ou d’Autrui et de l’Etranger -, lesquelles reproduisent idéalement la « réalité » sans l’expliquer. Sur la base de l’Identité réelle déjà donnée, au contraire, redoublements et autres dédoublements le cèdent à un clonage de-dernière-instance faisant apparaître l’Etranger en lieu et place d’Autrui, soit Autrui donné-en-Un hors de sa dualité avec l’Ego.

Le clonage permet d’attribuer à l’Etranger une fonction d’universalisation. En se donnant d’une part le Réel comme constante, et d’autre part Autrui comme variable, nous dirons que l’Etranger remplit la fonction transcendantale d’Autrui sous la constante du Réel.

2000

CLONAGE > Dualité unilatérale

La théorie du clonage, découverte majeure de "Philosophie III", permet de préciser le sens de la "détermination-en-dernière-instance" et de la "dualité unilatérale", soit une relation en trois phases entre l'Un Réel d'une part et un terme X transcendant d'autre part.

Le premier stade est celui de la dyade philosophique comme relation apparente, mais auto-suffisante et négatrice du Réel-Un.
Le deuxième stade résout la contradiction entre l'immanence de la Vision-en-Un et la suffisance du calcul philosophique qui n'en veut rien savoir, par la production d'un clone du Réel-Un qui est l'"Identité transcendantale", l'essence transcendantale de la pensée. Il est soutiré au Réel pour le représenter (sans double ni reflet) auprès de l'occasion X empirique ou transcendante.
A partir de l'essence transcendantale, le troisième stade extrait du terme X philosophique un a priori non-philosophique, réduisant X à l'état de simple support. Par conséquent il faut distinguer la "cause occasionnelle", qui est l'empirique suffisant ou spontané, de ce même empirique réduit au "support" de l'a priori.

Les quatre instances non-philosophiques apparaissent clairement désormais : 1) le Réel (ou l'Un), 2) l'Empirique (ou le Mixte), 3) le Transcendantal (ou l'Identité, ou l'en-Un), 4) l'A priori (ou Dualité unilatérale). La Dualité unilatérale (qui n'est pas la Dyade) peut se dire des relations entre plusieurs de ces termes, mais s'applique plus justement à la relation Transcendantal/A priori.

1996